Les critiques fusent autour de l’ascension de l’Everest par le Youtubeur Inoxtag

Les critiques fusent autour de l’ascension de l’Everest par le Youtubeur Inoxtag

Le défi d’une vie. Depuis plus d’un an, le célèbre Youtubeur Inoxtag, 22 ans, se prépare pour l’aventure la plus folle de toute sa carrière: l’ascension de l’Everest, le plus haut sommet du monde. Alors que le jeune homme est actuellement en train de réaliser cette prouesse sportive pour un documentaire qui sortira sur YouTube, les critiques fusent autour de son projet. Désastre écologique, coût excessif et capacités sportives: voici pourquoi l’ascension d’Inoxtag fait grincer des dents.

Après un an de préparation, Inoxtag a pris la direction de l’Everest le 5 avril dernier pour réaliser le projet le plus fou de sa carrière: atteindre le plus haut sommet du monde. Le jeune homme de 22 ans, suivi par 5 millions de personnes sur Instagram et près de 7,5 millions sur YouTube, a commencé son ascension ce week-end. Celle-ci devrait durer entre un mois et demi et deux mois et sera filmée pour un documentaire prochainement diffusé sur sa chaîne YouTube. “Il est désormais temps pour moi de me lancer dans une nouvelle aventure, et je ne reviendrai qu’après avoir atteint mon objectif”, a-t-il déclaré dans une publication Instagram le 6 avril. “J’espère que la prochaine photo que je partagerai sera celle de moi sur le sommet du monde.”

Si les fans d’Inoxtag et ses amis Youtubeurs le soutiennent à 100%, d’autres voient ce projet d’un mauvais œil. Certains s’inquiètent notamment de l’impact écologique de son ascension et du message qu’il renvoie à sa communauté. “Par son âge, sa popularité, il envoie un message délétère à ses jeunes fans (…). Si on aime l’Everest, si on respecte ce sommet, il faut accepter de ne jamais s’y rendre”, écrit le journaliste Quentin Girard dans un billet pour Libération. Chaque année, le tourisme sur l’Everest engendre plus de 250 tonnes de déchets. “Derrière chaque rocher, on trouve des bouteilles d’oxygène, de conserves, des toiles de tente, des chaussures, c’est vraiment aberrant”, expliquait à ce propos l’explorateur français Luc Boisnard en 2023 à BFM TV.

Comme le précise le média français, ces déchets sont essentiellement le résultat “des restes d’expéditions d’altitude accumulés depuis 1920, début de l’ouverture au tourisme de la région”. De nombreux grimpeurs se débarrassent d’une partie de leur équipement en pleine ascension pour s’alléger de quelques kilos. Ils laissent alors volontairement leurs déchets autour des camps de base ou sur les chemins menant aux sommets. “Les hauts sommets sont devenus de gigantesques poubelles”, déclarait Luc Boisnard dans cette même interview.

Manque d’expérience?

Plusieurs personnes pointent aussi du doigt “l’inexpérience d’Inoxtag”. Elles se demandent si un an de préparation suffit réellement à se lancer dans ce projet d’envergure. “Il lui faut cinq ou dix ans d’expérience. L’Everest est supposé être le dernier niveau d’un escaladeur. Il n’est pas du tout prêt”, écrit un internaute sur X. “C’est trop ambitieux. C’est ultra-dangereux. Et un an de préparation, ce n’est pas assez”, estime un autre. Les internautes rappellent également que chaque année, plusieurs personnes meurent en voulant atteindre le sommet de l’Everest. En 2023, le bilan est monté à 18 morts, selon les chiffres officiels de la base de données de l’Himalaya.

Mais peut-on vraiment gravir ce sommet lorsqu’on a seulement quelques mois de préparation dans les jambes? Selon Rodolphe Popier, analyste de données pour l’Himalayan Database, la réponse est “oui”, si on a assez d’argent pour se le permettre. “En tant que client, c’est accessible à n’importe qui d’à peu près sportif”, explique-t-il dans les colonnes de Geo. “Il suffit d’avoir un portefeuille bien garni, sachant que les forfaits les moins chers correspondent, environ, au prix d’une belle voiture neuve. Et ça peut monter jusqu’à des prix aberrants pour un guide de montagne.” L’argent déboursé pour cette expérience est d’ailleurs au centre des critiques émises à l’égard d’Inoxtag.

Un projet extrêmement coûteux

Le coût de l’ascension varie de 45.000 à 200.000 dollars (41.000 à 182.000 euros), selon les services recherchés. “Le défi est beaucoup moins dangereux quand on est multimillionnaire. Il aura son hélicoptère, des professionnels avec lui pour éviter tout problème et il sera entraîné par des spécialistes. On nous vend un faux danger”, déclarait notamment un internaute sur X. Pour Pascal Tournaire, photographe habitué de l’Everest, le défi du Youtubeur “n’a pas d’intérêt”. “C’est une catastrophe”, assure-t-il à Geo.

“N’importe quelle célébrité peut décider de s’attaquer au Toit du monde. Encore, si c’était accessible à tout le monde… Mais non, c’est simplement une histoire de gros sous. D’autant plus qu’à côté, il y a quantité d’alpinistes doués qui ne trouvent pas un sou pour se financer”, poursuit le photographe. “Je me demande où est le challenge quand il suffit de sortir 200.000 dollars pour ‘faire’ le plus haut sommet du globe. C’est de la consommation réservée aux plus fortunés.” Pascal Tournaire dénonce également une forme de commercialisation de notre environnement. “On rabaisse le plus haut symbole de la montagne à une valeur commerciale. C’est du tourisme d’altitude qui n’a juste aucun intérêt pour le monde de l’alpinisme.”

LIRE AUSSI

Un célèbre youtubeur britannique achète la Rolls-Royce accidentée de Marcus Rashford pour 214.500 euros

“Vais-je payer ça? Non!”: pourquoi le YouTubeur Acid s’est vu infliger une amende de 80.000 euros

#Une #catastrophe #pourquoi #lascension #lEverest #Youtubeur #Inoxtag #fait #grincer #des #dents #People
publish_date]

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.