Saviez-vous qu’avant l’âge de 5 ans, un enfant aura son image sur les réseaux sociaux à près de 1500 reprises ? C’est le constat fait par une agence britannique spécialisée, notamment en cybersécurité. Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Pensez-vous que cela ne nous concerne pas ?
D’après une étude menée par Cyberaide, le centre canadien de signalement des cas d’abus pédosexuels sur internet, les résultats sont très préoccupants. Sur 78 % des photos et vidéos analysées, on a répertorié des enfants de moins de 12 ans, dont 63 % de moins de 8 ans. La majorité des agresseurs sont des hommes et une grande proportion de ces photos et vidéos (69 %) semblent avoir été prises dans une résidence privée. Les agressions sont explicites et extrêmes.
En plus de la production et de la diffusion de pornographie mettant en scène des enfants et des adolescents, on trouve également des contenus générés grâce aux nouvelles technologies, telles que l’IA, à partir de banques d’images et de vidéos.
Lorsque vous publiez une photo de votre enfant sur les réseaux sociaux, vous prenez le risque qu’elle se retrouve sur des sites et des forums pédophiles. Au moins 50 % des photos et vidéos échangées dans ces espaces proviennent des réseaux sociaux.
Que recherchent les prédateurs sexuels ?
On pense souvent que les prédateurs sexuels ne sont intéressés que par du contenu explicite. Faux. Ils sont également attirés par le simple sourire de votre adorable petite fille de 5 ans ou de votre charmant garçon de 8 ans, correctement habillé et affichant un sourire radieux près du sapin de Noël.
Ces photos et vidéos anodines sont partagées sur des forums pédophiles et les commentaires associés à ces partages sont très explicites et dénigrants. Pour exemple, un commentaire sous la photo d’une jeune fille de 11 ans : “Regardez ce visage, elle sait ce qu’elle veut et elle veut être aspergée”. Aucun parent ne souhaite découvrir ce genre d’utilisation de l’image de son enfant ou tomber sur une vidéo à caractère pédopornographique.
D’ailleurs, ces forums et ces sites pédophiles sont des lieux de rencontre pour les prédateurs sexuels. Les échanges de photos, prétendument anodines, servent à développer leurs réseaux dans le but d’obtenir du contenu plus explicite.
La sextorsion, une forme d’exploitation sexuelle
La sextorsion est une forme d’extorsion où l’individu extorqueur force la victime à lui donner de l’argent ou du contenu sexuel. Il manipule la victime et la pousse à lui transmettre des photos ou des vidéos à caractère sexuel qu’il utilisera ensuite pour la faire chanter. Au cours des six derniers mois, les signalements enregistrés par Cyberaide auraient augmenté de 150 %. Instagram et Snapchat sont les plateformes les plus utilisées par les sextorqueurs pour attirer les mineurs.
La sextorsion est également utilisée par les prédateurs sexuels pour contraindre les victimes à les rencontrer en personne ou à leur fournir davantage de contenu pédopornographique.
Vous êtes les premiers protecteurs de vos enfants. Arrêtez au minimum de partager leurs images sur les réseaux sociaux.
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