“Faire un régime” fait sans doute partie de nombreuses “bonnes résolutions” de cette année 2024. S’ils sont entrepris pour améliorer la santé ou réduire le poids, les régimes peuvent néanmoins présenter plusieurs risques. Florence Foucaut, diététicienne-nutritionniste, auteure de “Cuisiner l’ail des ours” aux éditions du Puits Fleuri, et Maxime Mességué diététicien, nous informent sur les différents dangers.
Des effets néfastes sur la santé
D’après l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), le surpoids touche 32 % des personnes de plus de 18 ans dans l’hexagone. “Le surpoids et l’obésité chez les adultes en France constituent un vrai problème de santé publique, estime l’Anses. Cela peut nécessiter le suivi d’un régime alimentaire dans le cadre d’une prise en charge par un professionnel de santé”. Attention cependant aux risques que présentent les régimes alimentaires qui ne sont pas suivis par des spécialistes.
“Les régimes restrictifs peuvent entraîner de la dénutrition, une perte de masse maigre et avoir des effets délétères sur la santé qui peuvent conduire à des troubles du comportement alimentaire”, nous détaille Florence Foucaut. “Parmi les effets néfastes des régimes nous pouvons aussi retrouver de la fatigue, des carences mais aussi une perte de l’estime de soi”, ajoute Maxime Mességué. Comme l’affirment les deux experts, un régime restrictif peut en effet conduire à une carence nutritionnelle car l’élimination de certains groupes alimentaires peut priver le corps de nutriments essentiels. Ces déséquilibres peuvent avoir des conséquences sur la santé : fatigue chronique, problèmes osseux, troubles de la concentration et du sommeil…
Un effet yoyo dangereux
Lorsque l’apport calorique est drastiquement réduit, le corps peut entrer en mode de survie, ralentissant le métabolisme pour conserver l’énergie. Ce phénomène, connu sous le nom d’adaptation métabolique, peut rendre la perte de poids plus difficile sur le long terme. “Les régimes restrictifs et hypocaloriques entraînent une perte de la masse maigre et influent donc sur le métabolisme de base en le diminuant. Une fois la reprise d’une alimentation ‘normocalorique’, ils sont responsables d’une reprise de poids, c’est ce que l’on appelle l’effet yoyo”, nous apprend la nutritionniste. En effet, après une période de restriction alimentaire, beaucoup de personnes reprennent du poids, parfois plus qu’elles n’en avaient perdu.
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Une perte de poids rapide, souvent due à la perte de masse musculaire plutôt que de graisse, peut également ralentir le métabolisme car le muscle brûle plus de calories au repos que la graisse. “Trop de restrictions ne permettent pas d’apporter à l’organisme ce dont il a besoin, estime Maxime Mességué. Que ça soit au niveau macronutritionnel (les protéines, lipides et glucides) mais aussi au niveau micronutritionnel (les vitamines A, C, E et les minéraux tels que le fer, le cuivre et le magnésium)”.
L’orthorexie, l’obsession de manger sainement
“Si le régime est strict, le patient peut souffrir d’orthorexie. Le choix des aliments devient alors une obsession”, nous explique Florence Foucaut. Une préoccupation excessive pour les calories, les macronutriments ou la pureté des aliments peut interférer avec la vie quotidienne. Si une personne éprouve de l’anxiété ou de la culpabilité après avoir mangé des aliments non conformes à son régime, ou si elle se prive de manière excessive, cela peut indiquer un problème.
Aliments non conformes à son régime, ou si elle se prive de manière excessive, cela peut indiquer un problème.
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“Parmi les signes qu’un régime devient nocif ou obsessionnel nous pouvons relever des craquages répétés, une sensation de faim exagérée, une obsession de la balance ou encore une privation extrême”, liste Maxime Mességué. Les troubles alimentaires, comme l’anorexie ou la boulimie, peuvent également trouver leur origine dans une pratique excessive des régimes. La pression de l’image corporelle idéale, véhiculée par les réseaux sociaux, pousse certains à des comportements extrêmes vis-à-vis de leur alimentation.
Les conseils des professionnels
Face à ces dangers, les experts recommandent une approche plus équilibrée et moins restrictive de l’alimentation. Plutôt que de se lancer dans un régime draconien, il serait plus judicieux d’adopter une alimentation variée et équilibrée, tout en pratiquant une activité physique régulière. “On ne parle plus de régime mais d’alimentation équilibrée et diversifiée, et de rééquilibrage, affirme Florence Foucaut. Il est préférable de consulter un professionnel de la nutrition qui saura guider le patient, et surtout travailler sur les causes de la prise de poids (psychologiques, pathologies, endocrinologie,…). Les conseils seront adaptés à chaque situation tout en prenant compte du mode de vie du patient, affirme la spécialiste. Il faut retrouver le plaisir de manger, ne pas culpabiliser, manger en pleine conscience et apprendre à rééquilibrer si nécessaire”, ajoute-t-elle.
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“Avant d’entamer quelconque régime, il faut essayer de comprendre pourquoi on a pris du poids, recommande quant à lui Maxime Mességué. Observer son comportement alimentaire et sa relation à l’alimentation est crucial. Il ne faut pas se priver des aliments que l’on adore, mais prendre le temps de les déguster. Sans surprise, végétaliser son assiette au quotidien est également très important. Il faut aussi se faire accompagner pour apprendre la flexibilité et ne pas être dans un extrême qui n’est sur le long terme jamais efficace. Et enfin, lutter contre le stress, améliorer la qualité du sommeil et pratiquer une activité physique sont des facteurs à ne pas négliger”, conclut le diététicien.
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2024-01-02 11:53:54