Les défections qui se multiplient dans les hôtels de ville feront l’objet d’un examen approfondi des directions régionales du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), alors que le Parti libéral du Québec (PLQ) et Québec solidaire (QS) réclament qu’une commission parlementaire soit convoquée pour étudier la question.
De l’Outaouais à la Capitale-Nationale, la décision de la mairesse de Gatineau France Bélisle de quitter la politique pour “préserver sa santé” a créé une onde de choc, jeudi. D’autant qu’elle n’est pas la première à quitter ses fonctions depuis les élections de 2021 : environ 10 % des élus municipaux ont fait comme elle.
Dans ce contexte, la ministre Andrée Laforest a fait savoir vendredi sur le réseau X qu’elle avait demandé aux directions régionales du MAMH de communiquer rapidement avec l’ensemble des villes de leurs territoires pour s’enquérir de la situation et offrir leurs services.
Les employés du Ministère, a-t-elle rappelé, sont toujours disponibles pour accompagner les municipalités notamment en ce qui a trait aux rôles et aux responsabilités des élus, à la gestion des ressources humaines ou à l’éthique et à la déontologie.
Lorsque la situation l’exige, les directions régionales peuvent également réaliser un accompagnement plus soutenu a ajouté Mme Laforest, qui a réclamé un suivi et des recommandations aux directions régionales.
L’opposition réclame une commission parlementaire
Le PLQ et QS quant à eux, souhaiteraient que la Commission de l’aménagement du territoire se réunisse d’urgence pour étudier la question.
Un travail concerté est nécessaire pour améliorer le climat au sein des conseils municipaux et traiter plus largement des enjeux liés au harcèlement et aux menaces envers tous les élus a soutenu sur X la députée libérale Michelle Setlakwe, soulignant que c’est toute la population qui en bénéficiera.
Dans une lettre transmise au président de la Commission, Sébastien Schneeberger, le PLQ réclame non seulement que celle-ci se saisisse d’un mandat d’initiative sur la civilité au sein des conseils municipaux mais aussi qu’elle se penche sur la dégradation du respect envers les élus de tous les paliers de gouvernement.
Car les députés eux-mêmes doivent également composer avec un climat de plus en plus difficile. À preuve : la caquiste Isabelle Lecours a annoncé vendredi la fermeture de son bureau de comté, vendredi, en raison de menaces proférées à son endroit pour l’abandon du projet de CPE de Val-Alain.
La députée caquiste de Lotbinière-Frontenac, Isabelle Lecours, dit avoir été menacée et intimidée. Son bureau est fermé provisoirement. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Le député solidaire Étienne Grandmont a transmis une demande similaire à M. Schneeberger. Selon lui, les élus de l’Assemblée nationale ont la responsabilité de protéger la santé de [leurs] homologues du palier municipal mise à mal par une pression et une charge de travail très élevées.
À ce sujet, le cri du cœur lancé par France Bélisle au sujet de l’itinérance, en septembre dernier, aurait dû sonner une cloche a fait valoir M. Grandmont par voie de communiqué, vendredi. “Je suis en train de faire votre job!” avait-elle lancé à l’endroit du ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant.