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Les défis de Dacia face à l’évolution du marché de la voiture électrique

Les défis de Dacia face à l’évolution du marché de la voiture électrique

À l’occasion des résultats financiers de la marque roumaine du groupe Renault, Xavier Martinet, le directeur des ventes et des opérations de la marque, est revenu sur les grandes actualités de l’industrie automobile qui vont impacter Dacia. La marque à faible coût, qui affiche de très bons résultats commerciaux au premier semestre avec une hausse de 0,6 point de sa part de marché sur les voitures aux particuliers, à 8,6%, pourrait voir le bonus électrique freiner sa course. En effet, si tous les modèles électriques de Renault seront fabriqués en France dans les années à venir, Dacia, quant à elle, fabrique sa seule voiture électrique… en Chine !

Une localisation qui lui permet d’afficher des tarifs nettement moins chers que ceux des autres citadines électriques du marché. “Aujourd’hui, une Dacia Spring se vend en moyenne autour de 17 000 euros quand, sur le reste du marché, nous sommes autour de 35 000 à 38 000 euros”, a souligné Xavier Martinet, le directeur des ventes et des opérations de la marque. Une différence de prix importante, mais pour combien de temps encore ?

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La Dacia Spring ne reviendra pas en Europe

Car le gouvernement a annoncé récemment une volonté de réorienter son bonus électrique à destination des véhicules à l’impact écologique le plus faible en 2024, afin de contrer l’arrivée massive des constructeurs chinois. Mais problème : la Dacia Spring fabriquée en Chine ne serait pas éligible alors que d’autres modèles, comme la modèle Y de Tesla fabriquée à Berlin en Allemagne, resteraient dans le bonus de 5 000 euros. À l’annonce des résultats, la question s’est donc posée de rapatrier le véhicule. Mais la Dacia restera bel et bien en Chine, en tout cas pour le moment, a assuré Xavier Martinet.

“Nous nous posons la question tous les six mois. Mais, actuellement, rapatrier la Dacia Spring en Europe coûterait trop cher. Si, à terme, le marché de l’électrique ouvre des opportunités, cela fait sens de produire à côté de là où l’on vend. Mais les volumes ne sont pas encore suffisants, il faut plus de 100 000 voitures produites dans une usine si l’on veut amortir les coûts, nous sommes à 60 000 unités par an cette année.”

Car, même avec une réduction de 5 000 euros, les voitures citadines électriques fabriquées en Europe comme la Renault 5 ou la Peugeot 308 devraient coûter autour de 20 000 euros, soit toujours plus cher que la Dacia Spring actuellement. Seule la Citroën C3 électrique, pas encore présentée mais annoncée à 20 000 euros pour l’entrée de gamme sans bonus en 2024, pourrait la concurrencer.

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Pas de réduction de prix sur les Dacia

Toutefois, avant la question du bonus électrique, c’est le marché qui effraie la marque roumaine. En effet, si les ventes sur le modèle électrique ont augmenté de 38 % par rapport à la même période l’année dernière, la demande commence à faiblir dans certains pays d’Europe. La faute au taux de change peu avantageux ainsi qu’à l’augmentation des prix de l’électricité selon Xavier Martinet, qui plongent les clients dans une confusion d’achat mais aussi aux baisses de subventions sur l’électrique dans certains pays d’Europe comme la Roumanie ou le Royaume-Uni.

Dacia développe des carburants synthétiques… grâce au Rallye Dakar

Malgré ce ralentissement, Dacia ne souhaite pas baisser ses prix estimant qu’ils sont déjà en dessous du marché. En outre, le constructeur roumain envisage d’étendre son offre de mobilité solidaire à 140 euros par mois en France aux autres pays, assurant que 2 000 Dacia Spring avaient pu être financées sur le territoire national grâce à ce micro-crédit.

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Pour le reste de l’année, la marque ne semble pas inquiète, assurant un carnet de commandes à trois mois et demi pour le moment. “Nous n’avons pas plus peur des voitures chinoises que des autres constructeurs actuels”, a argué Xavier Martinet. Dacia a encore plusieurs projets devant elle, notamment la sortie du futur Duster l’année prochaine ainsi que son entrée dans la compétition sportive du Rallye Dakar en 2025, “pour emmener la marque un peu plus loin vers son développement.”

Résultats semestriels Dacia 2023

La marque roumaine a affiché une hausse de ses ventes de 24,2 % par rapport à l’année dernière. Elle détient en Europe 4,5% de part de marché et 8,4 % sur les ventes aux particuliers, soit la deuxième marche du podium en Europe, une première historique. Au total, 345 432 voitures ont été vendues. Tous les modèles de la marque ont progressé à commencer par le Jogger, le dernier né et dont les ventes ont augmenté de 130 %. La marque roumaine conforte sa place de numéro un en France et en Roumanie et s’impose, étonnamment, en Allemagne où elle finit troisième, et en Italie où elle occupe la première marche du podium. Inédit !

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