Les défis de l’eau potable dans les zones reculées: accès, coûts et nouvelles obligations des collectivités

Les défis de l’eau potable dans les zones reculées: accès, coûts et nouvelles obligations des collectivités

Le nouveau bureau panoramique du service des eaux de la communauté de communes «Causses Aigoual Cévennes Terres Solidaires» offre une vue magnifique sur la vallée de l’Espéou et nous y sommes arrivés après une montée de deux heures en lacets sur la départementale. Le sous-sol de ces Cévennes gardoises est constitué de substrats sédimentaires, granitiques et schisteux. Le bureau abrite les quatre salarié·es de la régie, opérationnelle depuis le 1er janvier, qui travaillent à la mise en place du nouveau service visant à remplacer les dix-sept services d’eau et d’assainissement des communes qui ont fusionné en vertu de la loi NOTRe de 2015. Cette tâche immense a nécessité un inventaire précis de chaque service existant, la récupération des archives disponibles, leur numérisation ainsi que la résolution de nombreuses difficultés juridiques et comptables découlant des trois lois d’adaptation réglementaires adoptées depuis 2018.

Cependant, ce jour-là, une habitante de Lassalle, un village voisin, a appelé le service à l’aide car sa source s’est tarie. D’autres demandes similaires suivirent, soulevant la question de savoir comment faire face au problème de l’eau potable dans les hameaux isolés. En effet, à l’échelle nationale, il y a environ un million de personnes qui ne sont pas connectées au réseau d’eau potable. La collectivité de 5 500 habitants comprend de nombreux résidents secondaires et il est hors de question de les relier tous, car cela impliquerait le tirage de dizaines de kilomètres de tuyaux en montagne, à un coût prohibitif.

Néanmoins, les comités locaux exerçant la compétence de distribution d’eau potable devront désormais fournir de l’eau à leurs administrés qui en étaient auparavant privés, conformément à un texte d’origine communautaire transcrit en droit français en décembre 2022. Cette nouvelle législation qui impose un «diagnostic territorial» pour établir les modalités d’une délivrance d’eau potable qui couvrira les quantités correspondantes aux usages essentiels des personnes physiques, constitue une révolution qui va faire grand bruit dans les collectivités. Les collectivités doivent également prendre en charge les coûts d’extension du réseau d’eau potable dans les zones les plus éloignées.

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