Du point de vue de l’artisanat, le contexte conjoncturel et la hausse des taux d’intérêt resteront des facteurs centraux qui pèsent lourdement sur les entreprises tout au long de l’année 2024. «Dans l’artisanat, le secteur du bâtiment est particulièrement touché, mais pas seulement», indique Christian Reuter, secrétaire général adjoint de la Fédération des artisans.
L’artisanat alimentaire a de son côté profité d’une période de Noël plus positive que l’année précédente. Néanmoins, les entreprises du secteur sentent que les consommateurs restent prudents dans leurs dépenses. Chez les coiffeurs et les esthéticiennes, le nombre de faillites a augmenté ces derniers mois.
«Dans les domaines de la transition énergétique et de la mobilité électrique, il est à nos yeux important que le gouvernement apporte rapidement des précisions sur l’évolution future des instruments d’accompagnement de l’État», déclare Christian Reuter, alors que la transition énergétique s’annonce comme un enjeu majeur pour le monde des entreprises.
Dans la situation actuelle, une politique anticyclique est nécessaire, selon le secrétaire général adjoint de la Fédération des artisans. Les investissements de l’État doivent être maintenus à un niveau élevé, les procédures doivent être allégées et des décisions doivent être prises pour renforcer la productivité des entreprises.
Selon René Winkin, directeur de la Fédération de l’industrie luxembourgeoise (Fedil), l’IA sera de plus en plus présente dans l’économie luxembourgeoise en 2024, et la transition énergétique restera un thème majeur pour les entreprises cette année.
Dans l’ensemble, l’industrie luxembourgeoise s’attend toutefois à un contexte difficile en 2024 également. «Nos relations économiques internationales sont rendues difficiles par un climat d’investissement morose, un cadre réglementaire de plus en plus lourd et contraignant, et des tensions et une instabilité géopolitiques», explique René Winkin. Le secteur de la production s’attend certes à une baisse, mais à des prix de l’énergie encore «trop élevés».
Si la baisse des taux d’intérêt se poursuit, cela pourrait signifier un beau rebond en 2024.
2024 sera une année électorale importante. Outre les élections européennes de juin, les Belges, les Portugais et les Autrichiens voteront également. Les États-Unis, l’Inde et l’Angleterre figurent par ailleurs sur la liste des pays où des élections seront organisées. «Les résultats étant de plus en plus polarisés, l’issue de ces différentes élections aura certainement un impact sur les relations géopolitiques déjà tendues», estime le gestionnaire financier, qui précise que la géopolitique – évolution de la guerre en Ukraine, conflit au Moyen-Orient ou encore tensions entre la Chine et les États-Unis – réserve également quelques surprises.
La réduction des émissions de CO2 et l’abandon des combustibles fossiles exigent toujours des entreprises des investissements considérables en 2024. Mais cela peut aussi être une source d’opportunités pour les entreprises qui sont bien positionnées pour en profiter.
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