Le gouverneur a donné un aperçu des sujets qui seront discutés lors de la réunion du conseil d’administration de la Banque du Canada avant la décision sur les taux d’intérêt le 25 octobre.
“Je m’attends à ce que l’accent soit mis sur la question de savoir si nous maintenons le taux directeur à 5,0 % et laissons les hausses précédentes des taux d’intérêt agir sur l’économie et atténuer les pressions sur les prix, ou si le poids des preuves de tous ces indicateurs économiques, une fois rassemblées, nous indique que de nouvelles mesures sont nécessaires pour rétablir la stabilité des prix”, a déclaré Tiff Macklem.
Le gouverneur a souligné que même si la demande dans l’économie ralentissait, l’inflation sous-jacente – qui élimine la volatilité des prix – était restée persistante au cours des six à huit derniers mois.
“Nous ne constatons pas vraiment de dynamique baissière de l’inflation sous-jacente, et c’est préoccupant”, a admis Tiff Macklem.
La Banque du Canada a maintenu son taux directeur inchangé le mois dernier, mais elle n’a pas exclu de nouvelles hausses de taux si nécessaire.
L’inflation annuelle au Canada était de 4,0 % en août. Les données pour le mois de septembre doivent être publiées la semaine prochaine.
Les réunions du FMI interviennent alors que le conflit entre Israël et le Hamas se poursuit et risque de s’intensifier. Interrogé sur l’impact que le conflit pourrait avoir sur l’économie mondiale, Tiff Macklem a estimé qu’il était trop tôt pour le dire.
“Il est beaucoup trop tôt pour le dire. Et cela dépend vraiment de l’ampleur de l’escalade de la situation”, a affirmé Tiff Macklem.
L’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022, a eu un impact important sur les prix des matières premières, alimentant la hausse de l’inflation.
Depuis lors, la croissance des prix a considérablement ralenti et les conditions économiques se détériorent à mesure que les banques centrales du monde entier augmentent leurs taux d’intérêt.
Le FMI a récemment publié une mise à jour des perspectives économiques, avertissant que l’économie mondiale avait perdu de son élan à mesure que les taux d’intérêt plus élevés s’installaient.
“L’économie mondiale boite, elle ne sprinte pas”, a illustré Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI, lors d’une conférence de presse en début de semaine.
Symptômes de l’inflation
Au Canada, l’économie a également ralenti. Elle s’est même contractée au deuxième trimestre de l’année en raison du ralentissement des dépenses de consommation.
Le marché du travail s’est également affaibli cette année, car le nombre de postes vacants a diminué et le taux de chômage a légèrement augmenté. Cependant, la croissance de l’emploi se poursuit à mesure que la population canadienne augmente.
La hausse des taux d’intérêt a suscité des réactions négatives de la part des syndicats quant à l’impact que le resserrement des conditions financières pourrait avoir sur l’emploi. Des dirigeants politiques sont également intervenus pour exhorter la Banque du Canada, qui fonctionne de manière indépendante du gouvernement, à cesser d’augmenter les taux d’intérêt.
Tiff Macklem a indiqué que les perturbations causées par la hausse des taux d’intérêt dans les sphères politique et publique étaient les symptômes d’une forte inflation.
“Je pense malheureusement que ce que nous voyons est exactement ce que fait l’inflation. L’inflation érode la confiance dans les institutions, elle érode la confiance dans les gouvernements. Elle donne aux gens le sentiment d’être arnaqués. Nous voyons de plus en plus de grèves dans ce pays. Nous voyons de plus en plus de grèves dans d’autres pays. Ce sont les symptômes de l’inflation”, a soutenu Tiff Macklem.
Restaurer la stabilité des prix est le meilleur moyen de résoudre ces problèmes, a souligné le gouverneur, tout en reconnaissant que cela ne serait pas facile et entraînerait des difficultés financières pour les familles.
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