les dessous de son transfert de Toulouse à Toulon

Cheslin Kolbe a quitté Toulouse pour Toulon en 2021, après avoir réclamé une augmentation de salaire. Son transfert fait encore parler. Il a fait l’objet d’une enquête du contrôleur du salary-cap. Les deux clubs ont été sanctionnés pour manque de transparence.

Le 26 décembre 2023, la commission de discipline spécialisée “salary-cap” de la Ligue nationale de rugby a infligé des amendes au RCT et au Stade Toulousain. Il leur reproche d’avoir manqué à leur obligation de transparence et de coopération dans le transfert de l’ailier sud-africain Cheslin Kolbe en août 2021.

Le club varois doit payer 70 000 euros, tandis que le club haut-garonnais s’en sort avec 50 000 euros avec sursis. Cette affaire met en lumière les failles du salary-cap, qui a depuis évolué.

Un transfert à deux millions d’euros vers Toulon

À l’époque du transfert en août 2021, Cheslin Kolbe est au sommet de son art. Champion du monde avec l’Afrique du Sud, il a aussi réalisé le doublé Top 14 et Champions Cup en 2021 avec le Stade Toulousain. Le joueur a voulu une revalorisation salariale que Toulouse n’était pas disposé à lui offrir. Il est donc allé voir si l’herbe est plus verte ailleurs, même s’il lui restait encore deux ans de contrat.

C’est ainsi que le 26 août, le joueur a signé un accord de résiliation avec Toulouse et s’est engagé à Toulon. Pour leur part, les clubs ont acté une transaction à deux millions d’euros.

Une “perte de chance” de Cheslin Kolbe au Stade Toulousain

Seulement quelques heures après, Maître Chevalier, représentant de Kolbe, a adressé un courrier de contestation au club haut-garonnais, révèle le quotidien L’Équipe. Il évoquait un préjudice moral pour son client, car l’accord conclu juste avant le privait de la possibilité d’un CDI à Toulouse. En droit, il est question de “perte de chance” et l’avocat demandait donc un million d’euros.

Le club a accepté de verser 640 000 euros à Kolbe, affirmant que c’était le reste à charge de son contrat. Didier Lacroix explique au journal sportif : « Soit il restait en jouant en reculant, soit il partait avec un risque prud’homal pour le Stade Toulousain. »

Une indemnité ou un salaire

Problème : le contrôleur du salary-cap a estimé que cette indemnité de 640 000 euros, versée par le Stade Toulousain, était en réalité une partie du salaire de Kolbe, que Toulon ne pouvait pas lui payer sans dépasser le plafond de onze millions d’euros, note L’Équipe.

Les deux clubs ont contesté cette analyse devant la commission de discipline. Celle-ci leur a donné raison en partie, en reconnaissant qu’il n’y avait pas eu de dépassement du salary-cap. Depuis, la réglementation a évolué. Un part des indemnités de transfert peuvent être comptées dans la masse salariale.