2024-07-02 22:54:04
Il est largement admis parmi les économistes que les différences culturelles peuvent constituer un obstacle important au commerce. Plus l’écart culturel entre deux pays est grand (à en juger par les différences de langue, de coutumes, de valeurs et de normes commerciales), plus les échanges commerciaux sont difficiles. difficile et coûteux les relations commerciales deviennent. C’est une récurrent thème dans la recherche.
Mais il existe une grande exception à la règle : la Chine. En tant qu’économiste appliqué Ayant un vif intérêt pour la façon dont la culture influence le commerce, j’ai mené plusieurs études sur cette dynamique. Dans l’une de ces études, deux collègues et moi-même a analysé méticuleusement les relations commerciales de la Chine avec près de 90 pays sur 16 ans.
Nos recherches ont révélé un modèle distinctif : contrairement à de nombreux autres pays, les différences culturelles influencent rarement l’ampleur des activités commerciales de la Chine.
Combler les écarts culturels
Les pays disposent de divers outils pour minimiser les effets des différences culturelles sur leurs échanges commerciaux. Programmes d’échanges culturelsbilatéral accords commerciaux et salons internationaux ont montré un succès remarquable en favorisant la compréhension mutuelle, en facilitant les négociations commerciales et en surmontant les barrières culturelles.
Ces options sont toutefois disponibles pour tous les pays. Qu’est-ce qui rend la Chine unique ?
Je soupçonne que la stratégie commerciale nationale de la Chine, impliquant soutenu par l’État industries d’exportation et substantielles Investissements dans les infrastructures mondialesest une grande partie de la réponse.
En s’alignant sur les besoins de développement économique de ses partenaires commerciaux, la Chine a pu minimiser les effets négatifs des différences culturelles sur ses échanges commerciaux. Cette stratégie s’est révélée remarquablement efficace.
Un examen plus approfondi des initiatives commerciales de la Chine en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine – toutes des régions présentant des différences culturelles importantes avec la Chine – brosse un tableau saisissant de cette observation.
Le responsable chinois Xu Jianping s’exprime lors de la cérémonie d’ouverture d’une exposition de photographies mettant en lumière la coopération sino-africaine dans le cadre de l’initiative Ceinture et Route à Nairobi, au Kenya, le 22 mars 2024. Photo : Han Xu / Xinhua via Getty Images / La conversation
Malgré ses différences culturelles avec les nations du continent africain, chacune avec ses propres traditions, langues et coutumes, la Chine a construit une Un réseau commercial de plusieurs milliards de dollars dans une région qui s’étend sur des secteurs allant de l’exploitation minière aux télécommunications.
L’engagement de la Chine en Afrique est facilitée par une combinaison d’investissements dans les infrastructures locales, de fourniture de technologies abordables et de conditions de prêt favorables. Ces partenariats visent davantage à créer relations symbiotiques et moins d’efficacité. Ce facilite l’accès au marché et aide la Chine à surmonter les barrières culturelles.
Au Moyen-Orient également, la Chine a réalisé des progrès significatifs en s’alignant sur les objectifs de développement de la région, tels que ceux décrits dans le plan d’action de l’Arabie saoudite. Vision 2030 et les Émirats arabes unis Centenaire 2071.
La Chine Initiative Ceinture et Route complète ces plans de développement à long terme, en offrant l’investissement en capital et l’expertise en construction nécessaires pour donner vie à des projets d’infrastructure ambitieux.
La présence de la Chine en Amérique latine s’est également considérablement accrue au cours de la dernière décennie. Malgré la distance géographique et culturelle, la Chine est devenue l’un des principaux partenaires commerciaux pour des pays comme le Brésil, le Chili et le Pérou.
Cette relation est fondée sur la réciprocité : les pays d’Amérique latine fournissent des matières premières et des produits agricoles en échange d’investissements chinois dans les secteurs des infrastructures et de la fabrication.
Encore une fois, il s’agit d’une stratégie qui repose sur une approche pragmatique. interactions économiques axé sur les avantages mutuels et les objectifs de développement.
Adaptabilité stratégique
Certains pourraient soutenir que le commerce avec la Chine est un choix évident en raison de son taille et l’influence. Les incitations économiques comprennent l’accès à la population chinoise de plus de 1,4 milliard d’habitants et son rôle important dans chaînes de valeur mondialesnotamment dans l’électronique, le textile et les machines. À mesure que l’influence de la Chine sur les marchés mondiaux s’accroît, les entreprises américaines sont également confrontées à pressions concurrentielles pour maintenir leurs positions sur le marché.
Toutefois, les pratiques commerciales de la Chine, souvent liées à l’intervention gouvernementale, compromettent potentiellement efficacité du marché — un objectif économique établi — de nombreuses façons.
Dans le commerce international, l’efficacité du marché fait référence à la mesure dans laquelle les prix sur le marché mondial reflètent toutes les informations disponibles, permettant ainsi une répartition optimale des ressources entre les pays.
La Chine est connue pour exiger les entreprises étrangères transfèrent leur technologie aux entreprises locales comme condition d’accès au marché. Cette pratique peut fausser l’efficacité du marché en obligeant les entreprises à partager leur technologie propriétaire plutôt qu’à se faire concurrence sur un pied d’égalité.
Vol de propriété intellectuelle et protection insuffisante des droits de propriété intellectuelle Les problèmes de propriété intellectuelle en Chine sont également une source de préoccupation majeure pour les entreprises occidentales. L’absence de mesures rigoureuses de contrôle de la propriété intellectuelle peut entraîner des inefficacités, car elle décourage l’innovation et l’investissement des entreprises étrangères qui craignent que leurs inventions et technologies soient copiées sans recours juridique adéquat.
Les entreprises occidentales sont également confrontées à divers obstacles à l’accès au marché chinois, tels que : exigences de coentreprise, limites à la propriété étrangère et les obstacles réglementaires. Ces obstacles peuvent empêcher une allocation efficace des ressources et limiter la concurrence et l’innovation, ce qui se traduit par un marché globalement moins efficace.
Malgré ces inquiétudes, les entreprises occidentales continuent de faire des affaires avec la Chine.
La capacité de la Chine à transcender les barrières culturelles, combinée à l’engagement continu des entreprises occidentales, pose un défi de taille aux économies occidentales, notamment aux États-Unis. Ce défi est d’autant plus grand que les États-Unis continuent de privilégier les approches traditionnelles axées sur l’efficacité dans l’établissement de relations commerciales dans diverses régions telles que l’Afrique, l’Amérique latine et le Moyen-Orient.
Étant donné que les approches traditionnelles d’efficacité du marché peut ne pas toujours suffireLes économies occidentales devront peut-être reconsidérer leurs stratégies.
Bedassa Tadesse est professeur d’économie, Université du Minnesota à Duluth
Cet article est republié à partir de La conversation sous licence Creative Commons. Lire la suite article original.
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