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Les eaux souterraines d’Ile-de-France valent de l’or

Les eaux souterraines d’Ile-de-France valent de l’or

Sous vos pieds, se cache un trésor. Bien au chaud, lové à plus de 1 600 m : ce sont les eaux souterraines du Dogger et du Trias de la région parisienne. Des eaux corrosives et impropres à la consommation, mais bien utiles pour leur température naturelle, oscillant entre 55 et 80 °C.

L’équivalent de plus de 250 000 logements profitent de cette ressource du sous-sol, puisée à différentes profondeurs. Immeubles d’habitation et équipements publics sont connectés à une petite cinquantaine de réseaux.

« On trouve en Ile-de-France la plus grande concentration de chauffage urbain d’origine géothermique d’Europe », assure même Philippe Rocher, expert au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). C’est en tout cas ici que se font les deux-tiers de la production du pays, parce que toutes les conditions y sont réunies. « On se situe au centre d’un très grand bassin sédimentaire et en surface, il y a des utilisateurs », poursuit Philippe Rocher.

Des projets et chantiers un peu partout

Le réservoir particulièrement exploité est la formation géologique du Dogger, où des forages descendent entre 1 600 et 1 800 m, en moyenne. « Quand on regarde la cartographie du sous-sol, on constate qu’on trouve de la chaleur en particulier dans le Val-de-Marne », précise Michel Gioria, directeur régional de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) Ile-de-France. Un département où les exploitations ont poussé comme des champignons.

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Les projets et chantiers regorgent dans toute la région, sur un rythme de deux à trois par an : à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), un appel au financement participatif a été lancé pour accompagner un investissement de 40 M€ en service fin 2021, à Epinay-Villetaneuse (Seine-Saint-Denis), des études sont en cours, comme à Grigny et Evry (Essonne).

Bobigny. Ce chantier de géothermie prévoit la création d’un réseau à partir de quatre puits. LP/C.G.

Le plus important dossier en cours est celui de Bobigny, avec la création d’un réseau à partir de quatre puits qui permettront de chauffer en 2021, l’équivalent de 20 000 logements sur la commune ainsi que celle de Drancy.

Energie renouvelable, locale, à faible impact environnemental

Si le débit est suffisant, l’eau extraite vient réchauffer par un système d’échangeurs l’eau des canalisations du réseau. Ce qui est prélevé par forage est ensuite réinjecté parfois à plusieurs kilomètres de distance par un deuxième puits creusé en diagonale afin de ne pas refroidir le trésor souterrain.

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« Energie renouvelable, locale, à faible impact environnemental avec un prix stable dans la durée », la géothermie est présentée comme une alternative aux combustibles fossiles. Elle a néanmoins un coût de départ, amorti pour les collectivités par le « Fonds chaleur » géré par l’Ademe et alimenté financièrement par l’Etat. L’enveloppe francilienne qui accompagne les projets de production renouvelable de chaleur (solaire, hydraulique, méthane, géothermie…) représente 32 M€ en 2019.

Par exemple, l’investissement de Bobigny qui s’élève à 70,5 M€ est soutenu à hauteur de 16,9 M€ par le Fonds chaleur et 4 M€ par la région qui subventionne également les chantiers.

La prise de risque encouragée

Au démarrage d’un forage, il existe bien souvent une part d’incertitude. « En creusant, on peut se rendre compte que la température n’est pas assez chaude ou que le débit est insuffisant », détaille Michel Gioria, de l’Ademe. En fonctionnement, des problèmes de corrosion et de dépôts peuvent aussi aboutir à l’arrêt des installations.

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La décision d’abandonner doit alors être prise, facilitée par l’existence d’un fonds de garantie. « C’est un mécanisme d’assurance qui permet de rendre le risque acceptable et de repartir sur d’autres études », ajoute Michel Gioria.

Tous ces dispositifs d’accompagnement encouragent les nouveaux défis, comme à Bobigny, où les techniciens vont descendre à 2 100 m et rejoindre la formation géologique du Trias, encore peu exploitée. « Il faut explorer pour pouvoir maîtriser de nouveaux gisements », conclut Michel Gioria.

2020-01-04 11:00:00
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