Les effets des troubles du sommeil sur les performances cognitives à un âge avancé

Certaines nuits, on fait la crêpe. On se retourne sans cessepreuve que nous avons du mal à dormir profondément. Cette mauvaise habitude, si elle est trop récurrente, pourrait causer du tort dans les années à venir. Des chercheurs suspectent qu’elle puisse augmenter le risque d’avoir de moins bonnes performances cognitivescomme la mémorisation plus tard.

Qualité, plutôt que quantité de sommeil

Une précédente recherche a déjà montré qu’une trop petite quantité de sommeil était liée à un risque accru de la maladie d’Alzheimer.

Dans cette nouvelle étude publiée dans Neurologie, les auteurs se sont concentrés sur la qualité du sommeil. “Étant donné que les signes de la maladie d’Alzheimer commencent à s’accumuler dans le cerveau plusieurs décennies avant l’apparition des symptômes, il est essentiel de comprendre le lien entre le sommeil et la cognition plus tôt dans la vie pour comprendre le rôle des problèmes de sommeil en tant que facteur de risque de la maladie”a expliqué dans un communiqué l’autrice la Dr Yue Leng de l’Université de Californie à San Francisco.

Avec son équipe, elle a analysé pendant onze ans les habitudes de sommeil de 526 personnesgrâce notamment à des capteurs portés au poignetpermettant de les suivre jour et nuit, et d’observer leurs mouvements nocturnes. Au début de l’étude, les volontaires étaient âgés en moyenne de 40 ans.

Ils ont également indiqué leurs heures de coucher et de réveil dans un journal du sommeil et répondu à une enquête sur la qualité du sommeil avec des scores allant de zéro à 21 – plus il était élevé, plus la qualité de sommeil était médiocre.

Une décennie plus tard, ils se sont soumis à des tests de mémorisation de mots et de calcul mental.

Un risque multiplié par deux

D’après les résultats, les participants qui avaient un sommeil agité étaient plus susceptibles d’avoir de mauvais résultats aux examens cognitifs.

“Sur les 175 personnes dont le sommeil était le plus perturbé, 44 avaient de mauvaises performances cognitives 10 ans plus tard, contre 10 des 176 personnes dont le sommeil était le moins perturbé”écrivent les auteurs.

Après ajustement de certains éléments comme l’âge ou le sexe, les personnes dont le sommeil était le plus perturbé avaient plus de deux fois plus de risques d’avoir de mauvaises performances cognitives que celles dont le sommeil était le moins perturbé.

Pour les experts, il se pourrait que les personnes qui se réveillent fréquemmentpar exemple à cause du stress au travail ou d’un mauvais environnement de sommeil, soient moins capables d’éliminer les protéines potentiellement nocives de leur cerveau pendant le sommeil, indique le Courrier quotidien. Mais tout cela ne reste qu’hypothétique.

L’étude ne prouve pas que la qualité du sommeil entraîne un déclin cognitif. Cela souligne seulement une association, préviennent les auteurs.

Aux yeux de la Dr Yue Leng, “des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer le lien entre les troubles du sommeil et la cognition à différentes étapes de la vie et pour identifier s’il existe des périodes critiques de la vie où le sommeil est plus fortement associé à la cognition.”

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