Les effets néfastes de la consommation quotidienne de viande sur l’organisme

La viande est une source inépuisable de protéines. Cependant, une consommation excessive peut avoir des effets néfastes sur le corps. Voici ce qui se passe dans le corps lorsque l’on mange de la viande tous les jours.

La science ne cesse de le démontrer, la consommation régulière de viande peut avoir des effets délétères sur la santé. En revanche, consommée avec modération, elle peut être un véritable atout pour l’organisme.

“La viande contribue à notre apport en protéines, qui construisent une grande partie de nos cellules corporelles : nos muscles, nos cheveux, nos ongles, etc.”, explique Alexandra Murcier, diététicienne nutritionniste à Paris. “Elles sont également impliquées dans le fonctionnement de notre immunité et de notre digestion”, ajoute-t-elle.

Le problème réside dans le fait que, comme pour toute chose, la viande doit être consommée avec modération. “Les recommandations de consommation de viande rouge sont de maximum deux fois par semaine. Il est également préférable de ne pas consommer de charcuterie plus d’une fois par semaine. Les viandes blanches peuvent être consommées plus fréquemment”, souligne la spécialiste.

Viande rouge et problèmes cardiovasculaires

Trop manger de viande contribue à l’inflammation du corps et peut avoir un impact sérieux sur la santé du cœur. “En mangeant de la viande tous les jours, nous risquons d’avoir un apport élevé en acides gras saturés néfastes pour notre système cardiovasculaire”, explique la diététicienne nutritionniste.

La surconsommation de viande rouge favorise également le durcissement des artères, ce qui est propice aux maladies cardiaques. Une étude scientifique publiée dans Cell Metabolism a mis en évidence ce phénomène, qui serait dû à l’élévation du taux de mauvais cholestérol.

Moins bonne fonction rénale

De plus, une consommation excessive de protéines peut avoir des conséquences sur le système rénal. En France, “la consommation moyenne de protéines est de 1,4 g de protéines / kg de poids corporel / jour”, indique l’INRAE. Le seuil maximum à ne pas dépasser est d’environ 1,5 g / kg / jour.

Une étude publiée en 2017 avait déjà démontré que les grands amateurs de viande rouge présentaient un risque plus élevé d’insuffisance rénale que le reste de la population. Les chercheurs ont constaté une augmentation du risque de pathologies rénales (comme l’insuffisance rénale) allant jusqu’à 40%.

Risque de cancer colorectal et d’estomac

Pire encore, la charcuterie et la viande rouge sont directement liées à une augmentation du risque de cancer colorectal, comme l’expliquent des scientifiques du Dana-Farber Cancer Institute, dont l’étude a été publiée en juin 2021 dans la revue Cancer Discovery. Celle-ci révèle qu’il existe des caractéristiques spécifiques des dommages causés à l’ADN par un régime alimentaire très riche en viande rouge.

Ce n’est pas tout. “La consommation trop fréquente de charcuterie augmente le risque de cancer de l’estomac en raison des nitrites qu’elle contient”, indique l’experte.

Ainsi, réduire ou supprimer la consommation de viande réduit rapidement ces risques. Cependant, il est important de veiller à équilibrer correctement ses repas afin de ne pas développer de carences. “Il est préférable de privilégier le poisson, les œufs qui sont également de bonnes sources de protéines et de fer, ou de se tourner vers des alternatives végétales (soja, légumineuses)”, recommande la spécialiste.

Des recherches publiées dans le Journal de l’Association médicale américaine ont montré que “la substitution des protéines végétales aux protéines animales, principalement pour les protéines de viande rouge ou transformées, était associée à un risque plus faible de mortalité totale, de cancer et de maladies cardiovasculaires”.

Enfin, il convient de rappeler que si la surconsommation de viande peut être néfaste pour notre corps, elle l’est tout autant pour l’environnement. Selon l’Institute for Climate Economics, l’élevage est responsable de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre.