Les enfants apprennent les « habitudes des mauvais lecteurs »

Un journaliste spécialisé dans l’éducation appelle les gouvernements à suivre la science de l’enseignement de la lecture, affirmant que la manière incohérente dont les jeunes enfants sont instruits pourrait conduire à ce qu’ils finissent par adopter « les habitudes de mauvais lecteurs ».

La journaliste américaine Emily Hanford a passé des années à couvrir ce qu’on appelle “lire les guerres”qui sont souvent caractérisés comme le débat entre la « langue entière » et l’enseignement basé sur la phonétique.

Dans son podcast Vendu une histoireHanford soutient que le programme d’intervention en lecture « dans la langue entière » Reading Recovery, développé par la chercheuse néo-zélandaise Marie Clay, est incompatible avec la science.

Actuellement, la plupart des écoles néo-zélandaises suivent une approche « d’alphabétisation équilibrée » qui met l’accent sur différentes méthodes d’enseignement en fonction des capacités des différents élèves.

Cela se traduit par un manque d’enseignement phonétique cohérent. Cela peut signifier que les étudiants apprennent en utilisant une approche « langue globale ». Cela encourage les élèves à utiliser le contexte d’une histoire, leurs propres expériences et des éléments visuels pour déterminer comment lire un mot particulier.

En revanche, « l’alphabétisation structurée » se concentre sur les lettres – et leurs sons correspondants – qui composent le mot.

Hanford a déclaré à Q+A qu’apprendre à lire “n’est pas un processus naturel”, contrairement à parler.

Cela signifie qu’il est important de suivre la science sur les meilleures façons d’apprendre aux enfants à lire, a-t-elle déclaré.

“L’une des grandes conclusions de mon enquête sur la science de la lecture est qu’aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande, de nombreux enfants apprennent les stratégies des lecteurs en difficulté. Ils apprennent donc les habitudes des lecteurs pauvres dès le départ. le début.”

Elle a déclaré qu’en tant que journaliste, elle avait remarqué que lorsque les éducateurs aux États-Unis voyaient de nouvelles recherches sur la manière d’enseigner la lecture, elles seraient ajoutées au répertoire d’enseignement au lieu de remplacer d’autres méthodes comme une approche linguistique globale.

“Nous essayons de nous débarrasser de ce fondement, de cette idée centrale qui entre en conflit avec la recherche scientifique.”

Elle a déclaré qu’il ne servait à rien d’ajouter simplement un enseignement basé sur la phonétique à ce qu’elle considérait comme une approche pédagogique fondamentalement erronée.

“Il ne s’agit pas seulement de phonétique, mais d’une bonne instruction directe et explicite sur le fonctionnement de la langue écrite est vraiment très essentielle pour devenir un bon lecteur.”

Hanford a déclaré qu’il était difficile de modifier les méthodes d’enseignement aux États-Unis, car ce pays reste très politisé. Elle a déclaré que l’enseignement de la phonétique est associé « à une approche plus traditionnelle, conservatrice, voire désormais républicaine ».

Dans le même temps, une alphabétisation équilibrée « représentait davantage une approche progressive dans laquelle les choses découvrent les choses par elles-mêmes », a-t-elle déclaré.

“Je pense que parce que cela a été associé pendant si longtemps aux convictions politiques, il est difficile pour beaucoup de gens de vraiment comprendre ce que la recherche disait réellement sur le fait qu’apprendre la relation entre les lettres et le son est un élément essentiel de l’être humain. un bon lecteur.”

Comment les écoles devraient-elles enseigner la lecture ?

La semaine dernière, National a annoncé que s’il était au pouvoir après les élections, il exigerait que chaque enfant de Nouvelle-Zélande apprenne à lire en utilisant l’approche « d’alphabétisation structurée ».

Cela nécessiterait que les enseignants apprennent l’approche, utilisent des « contrôles phonétiques courts » pour les élèves de 2e année afin d’évaluer leurs progrès en lecture et fournissent une intervention structurée en matière d’alphabétisation pour ceux qui ont besoin d’une aide supplémentaire.

Selon la proposition, le financement d’un soutien supplémentaire proviendrait du Programme de récupération de lecturequi, selon National, était obsolète.

La porte-parole nationale en matière d’éducation, Erica Stanford, a déclaré que l’alphabétisation des élèves était laissée au hasard, car si certaines écoles enseignaient déjà une alphabétisation structurée, d’autres passaient à côté.

“Si vous avez deux approches différentes, cela prête à confusion et cela ne fonctionne pas. Nous devons garantir la cohérence dans l’ensemble du système”, a déclaré Stanford.

Le porte-parole de l’éducation ouvrière, Jan Tinetti, a déclaré que les politiciens devraient rester en dehors des salles de classe parce que les enseignants et les experts savent ce qu’il y a de mieux.

Tinetti a déclaré qu’il était préoccupant que National envisage de supprimer le financement de Reading Recovery, qui aide les étudiants en retard.

Le programme Reading Recovery a changé au cours des deux dernières années pour inclure à la fois des approches d’alphabétisation structurée et d’alphabétisation équilibrée.

Tinetti, en tant que ministre de l’Éducation, a signalé en 2022 qu’elle souhaitait rendre l’enseignement plus cohérent dans toutes les écoles. Cela pourrait inclure l’abandon d’une approche « linguistique globale » vers une approche « d’alphabétisation structurée ».

Elle a dit à l’époque qu’elle ne croyait pas à la nécessité de demander aux enseignants d’enseigner la lecture d’une manière particulière.

Tinetti – un ancien directeur d’école – a déclaré que certains enfants apprenaient mieux en devinant et en utilisant des indices visuels.

Q+A avec Jack Tame est un journalisme d’intérêt public financé par New Zealand On Air