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Les espoirs du Canadien : Les illusions et les déceptions qui rythment nos attentes

Les espoirs du Canadien : Les illusions et les déceptions qui rythment nos attentes

À chaque camp d’entraînement et à chaque repêchage, c’est la même chose. Beaucoup trop de monde ont l’air idiots en s’emballant trop vite avec des espoirs du Canadien. Comme un poisson rouge dans un bocal qui cherche une issue pour sortir sans jamais se rappeler qu’il est dans un bocal. Il refait le tour en se disant qu’il va sûrement trouver un chemin. Beaucoup se plantent année après année en surévaluant plein d’espoirs et l’année suivante, c’est la même chose. Comme si à un moment donné, les projections allaient être bonnes. Je ne parle pas ici de quelques partisans trop émotifs, de blogueurs incompétents dans leur sous-sol ou de journalistes pour qui tout est toujours rose avec le CH. Les poissons rouges, c’est pas mal tout le monde : dépisteurs, directeur général, journalistes experts en hockey, entraîneurs, amateurs rationnels, etc. Je suis un poisson rouge. Ce n’est pas long que je m’emballe au camp d’entraînement en me disant que tel jeune sera trop fort et que je vais le chercher dans mon pool. Je me plante. Et l’année suivante, je refais la même chose et je me pète le crâne dans mon bocal. On est comme ça à Montréal. Ce n’est pas grave. On suranalyse, on est enthousiaste, on est passionné… C’est du divertissement et c’est fascinant d’essayer de prédire l’avenir de l’équipe. Mais la réalité, c’est qu’on est pourri à Montréal pour prédire l’avenir de nos espoirs. On s’emballe. Ce n’est pas seulement comme ça à Montréal, mais on est dur à battre. Ça crée des attentes qui n’ont aucun sens. Plusieurs qualifient par exemple déjà Mattias Norlinder de flop. C’est fou. Peut-être qu’il ne sera jamais un joueur de la LNH, mais il a seulement joué une saison dans la Ligue américaine. Environ 13 % des choix de troisième ronde jouent 100 matchs dans la LNH. On peut donc relaxer et attendre un peu. Merci au journaliste suédois qui l’a comparé à Nicklas Lidstrom en 2019, question de catapulter toutes les attentes raisonnables sous d’autres cieux. Pour mieux nous rappeler à quel point on s’emballe beaucoup trop à Montréal, j’ai ressorti ce qui se disait sur d’anciens espoirs du Canadien. Et tout le monde y passe : Marc Bergevin, Pierre Gauthier, Trevor Timmins et des journalistes de tous les médias. Évidemment, des blessures peuvent avoir faussé des prévisions, mais ça ne demeure souvent pas chic comme projections. Je ne précise pas qui a dit quoi. Ceux qui ne s’avancent jamais ne se trompent jamais. Ce serait méchant pour rien. Sébastien Collberg (2e ronde, 2012) Getty Images/AFP Ce qui a été dit : Possiblement le vol de ce repêchage. Son style ressemble à [celui de] Daniel Alfredsson. Ce qui s’est réellement produit : Collberg ne joue plus au hockey professionnel et n’a jamais réussi à faire plus de 20 points dans la Ligue américaine. Il a connu une carrière ordinaire en Suède. Cam Hillis (3e ronde, 2018) MARTIN BAZYL / Agence QMI Ce qui a été dit : Une dynamo offensive qui peut contrôler le jeu en zone offensive. Même s’il n’est pas aussi talentueux, il a quelques ressemblances avec Clayton Keller. Ce qui s’est réellement produit : Hillis a été échangé à Chicago l’an dernier. Il a joué à Trois-Rivières et à Laval dans l’organisation du Canadien. L’an dernier, dans la Ligue américaine, il a amassé deux points en 18 matchs. Brett Lernout (3e ronde, 2014) Joël LEMAY/AGENCE QMI Ce qui a été dit : Le Canadien avait peur de le perdre et s’est avancé au repêchage pour l’avoir. C’est un gros défenseur solide et acharné. Il est robuste et possède un superbe tir. Ce qui s’est réellement produit : Lernout ne joue plus depuis trois ans. Sa carrière dans la LNH s’est limitée à 21 matchs. Avec son superbe tir, il a marqué neuf buts en 329 matchs dans la Ligue américaine. Jacob De La Rose (2e ronde, 2013) Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUÉBEC Ce qui a été dit : Le développement de son potentiel offensif déterminera s’il deviendra un joueur de deuxième ou de troisième trio. Ce qui s’est réellement produit : De La Rose a marqué 13 buts en 242 matchs dans la LNH. Sur le troisième trio, ce n’est pas suffisant. Martin Reway (4e ronde, 2013) Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal Ce qui a été dit : Un des meilleurs jeunes talents à sortir du pays (Slovaquie) depuis Marian Hossa. Le Canadien hérite de tout un joueur de hockey. Ce qui s’est réellement produit : Son développement a été ralenti par une inflammation du muscle cardiaque subie en 2016. Reway a joué cinq matchs dans la Ligue américaine et connaît une carrière modeste dans la ligue slovaque. Joni Ikonen (2e ronde, 2017) Photo d’archives, AGENCE QMI Ce qui a été dit : Des qualités similaires à celles d’Artturi Lehkonen. On a l’impression que la rondelle colle à la palette de son bâton. Une révélation à son premier camp avec le Canadien. Ce qui s’est réellement produit : Le Canadien ne lui a pas offert de contrat en 2021. Il n’a pas joué un seul match en Amérique du Nord. Josh Brook (2e ronde, 2017) Martin Chevalier / JdeM Ce qui a été dit : Nous voyons en lui un joueur qui pourra être utilisé dans toutes les situations. Grâce à sa mobilité et sa vision du jeu, Brook pourrait devenir un défenseur numéro 3 dans la LNH. Ce qui s’est réellement produit : Souvent blessé, Brook a connu quatre saisons difficiles dans la Ligue américaine (40 points en 112 matchs). Il joue maintenant en Suède. Ben Maxwell (2e ronde, 2006) Sébastien St-Jean/24Heures/Agence Ce qui a été dit : Le Canadien a peut-être mis la main sur la carte cachée de ce repêchage. Ce qui s’est réellement produit : Maxwell a marqué deux buts en 47 matchs dans la LNH. Bref, tout le monde peut bien essayer de prévoir l’avenir des espoirs. On constate que la plupart du temps, on se plante. Les amateurs se plantent, les journalistes se plantent et les équipes se plantent. On peut faire les poissons rouges en prédisant que Logan Mailloux ressemblera à Sheldon Souray et qu’Emil Heineman sera un attaquant dominant en avantage numérique dans la LNH. On s’amuse. C’est plaisant le jeu des prédictions, mais si les sites de paris sportifs sont aussi riches, c’est parce que c’est impossible de prédire l’avenir dans le sport.
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