Les États-Unis célèbrent le 23e anniversaire de la Charte démocratique interaméricaine et la Journée internationale de la démocratie

2024-09-13 02:29:13

L’ambassadeur Mora avec Asdrúbal Aguiar, ancien juge de la Cour interaméricaine des droits de l’homme du Venezuela. Asdrúbal s’est adressé au Conseil permanent le 11 septembre 2024 au sujet des développements au Venezuela, soulignant comment la démocratie peut être mieux préservée face aux menaces numériques actuelles.

Remarques de
Ambassadeur Francisco O. Mora
11 septembre 2024

Monsieur le Président, chers collègues, je voudrais tout d’abord me joindre aux autres délégations pour remercier le Chili d’avoir demandé la tenue de cette session extraordinaire du Conseil au nom du Groupe volontaire de suivi de la Charte démocratique interaméricaine, ainsi que nos éminents intervenants pour leurs précieuses contributions.

Nous nous réunissons aujourd’hui à l’occasion d’une date qui revêt une importance capitale, tant pour les États-Unis que pour les Amériques. Comme d’autres l’ont mentionné, le 11 septembre 2001 a été une journée tragique qui a mis à l’épreuve nos valeurs collectives de liberté, de démocratie et de résilience. Alors que les États-Unis pleuraient de lourdes pertes, les Amériques se sont réunies pour affirmer la force de nos démocraties en adoptant la Charte démocratique interaméricaine. Ce document, signé à Lima le jour même des attentats, incarne notre engagement commun à défendre les principes démocratiques face à l’adversité.

L’importance de ce moment, combiné à la Journée internationale de la démocratie, le 15 septembre, nous offre une occasion importante de réfléchir aux progrès réalisés par les États membres de l’OEA dans la mise en œuvre de la Charte démocratique interaméricaine. Elle nous incite également à envisager de nouvelles mesures nécessaires pour renforcer les institutions démocratiques, promouvoir l’espace civique et respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales, le tout dans le plus grand respect du principe de non-intervention.

Depuis son adoption, la Charte démocratique a servi de pierre angulaire à la promotion et à la défense de la démocratie dans notre hémisphère. Les Amériques continuent de briller comme un phare pour la démocratie à l’échelle mondiale, grâce à l’engagement indéfectible que représente la Charte. Et aujourd’hui, grâce au travail du Groupe de volontaires, les États membres ont renouvelé leur dévouement au dialogue, à la coopération et à l’échange de meilleures pratiques.

Monsieur le Président, alors que nous réfléchissons à l’état de la démocratie dans notre hémisphère, nous devons faire face au manque de droits démocratiques au Venezuela et au Nicaragua, et bien sûr à Cuba, le seul pays de l’hémisphère qui n’est pas signataire de la Charte démocratique.

Au Venezuela, nous assistons depuis les élections de juillet à une manipulation du processus démocratique, Maduro et ses représentants recourant à la désinformation, à la répression et à la censure pour se maintenir au pouvoir. La désinformation et la manipulation des médias par l’intelligence artificielle ont joué un rôle important, visant à faire taire l’opposition et, en fin de compte, à priver les électeurs de leurs droits et de la volonté du peuple.

De même, au Nicaragua, le régime au pouvoir continue de réprimer la dissidence, de restreindre la société civile et de porter atteinte à la liberté de la presse.

Ces tactiques reflètent un défi plus large à la démocratie dans notre hémisphère, où les acteurs autoritaires exploitent les fissures au sein des sociétés démocratiques par la désinformation et la censure.

Nous ne pouvons pas laisser ces actions sans réponse, Monsieur le Président.

Les États-Unis continuent de soutenir résolument les peuples du Venezuela et du Nicaragua, qui continuent de réclamer les droits et les libertés auxquels leurs gouvernements se sont engagés dans la Charte démocratique interaméricaine. Nous appelons tous les États membres à prendre des mesures concrètes pour garantir le respect des principes démocratiques par tous.

Chers collègues, la séance d’aujourd’hui met en lumière la menace croissante de la désinformation et son impact corrosif sur les processus démocratiques et l’espace civique. La désinformation, comme nous l’avons dit, érode la confiance dans les institutions, sape la confiance du public et affaiblit la gouvernance démocratique. Les États-Unis accordent la plus haute priorité au renforcement de la résilience de l’environnement informationnel et au respect de la liberté d’expression, y compris le droit de rechercher, de recevoir et de diffuser des informations sans interférence.

Conformément à notre engagement envers la Charte démocratique, les États-Unis ont élaboré une feuille de route sur l’intégrité de l’information. Cette feuille de route décrit les étapes clés que les décideurs politiques, la société civile et le secteur privé doivent suivre pour renforcer la résilience face à la désinformation numérique.

Il convient tout d’abord de souligner la menace que la manipulation de l’information numérique représente pour le fonctionnement des sociétés démocratiques.

Mais nous devons également veiller à ce que les efforts de lutte contre la désinformation respectent la liberté d’expression.

Les États-Unis soutiennent le travail important du Rapporteur spécial Pedro Vaca de la Commission interaméricaine des droits de l’homme, qui a joué un rôle déterminant dans la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans tout l’hémisphère.

Nous travaillons également par l’intermédiaire de l’OEA et de ses organismes techniques, tels que la Commission interaméricaine des télécommunications, pour encourager les plateformes numériques à renforcer la résilience civique et à promouvoir l’intégrité de l’information.

Il est particulièrement crucial de s’attaquer à la montée en puissance de l’IA générative et à sa capacité à produire de la désinformation préjudiciable dans les contextes électoraux. Les États-Unis appellent l’OEA à prendre la tête des efforts visant à atténuer les risques de désinformation générée par l’IA tout en garantissant l’intégrité des processus démocratiques.

Une démocratie prospère dépend également d’une population informée et engagée, Monsieur le Président. L’éducation civique joue un rôle essentiel dans la promotion des valeurs de participation démocratique, de respect des droits de l’homme et de responsabilisation en cas d’abus. En promouvant l’éducation aux médias et en encourageant un comportement responsable en ligne, nous permettons aux citoyens d’interagir de manière critique avec l’information et de résister à la manipulation.

Les États-Unis saluent l’attention portée par le Groupe de volontaires à ce domaine crucial et nous avons été fiers d’annoncer, hier après-midi, notre soutien financier à la programmation de l’OEA qui favorisera l’éducation civique dans toute la région.

Dans nos efforts pour défendre la démocratie, des données précises et complètes sont également essentielles pour prendre des décisions éclairées. L’OEA, grâce à ses rapports et à son expertise, est bien placée pour fournir des informations précieuses aux États membres. En systématisant et en intégrant ces données, nous pouvons mieux évaluer les défis auxquels nos démocraties sont confrontées et élaborer des stratégies ciblées pour y faire face. L’approbation récente de mesures dans ce sens par l’Assemblée générale de l’OEA en juin reflète un engagement renouvelé à utiliser les informations pour promouvoir les objectifs de la Charte démocratique.

Enfin, Monsieur le Président, nous devons reconnaître que les gouvernements autoritaires utilisent la manipulation de l’information pour exploiter les vulnérabilités de nos sociétés.

Cette tactique porte atteinte au cœur des valeurs démocratiques et sape nos efforts collectifs visant à promouvoir les droits de l’homme, à lutter contre la pauvreté et à renforcer la gouvernance.

Mon gouvernement fait sa part. Le Département d’État américain Cadre de lutte contre la manipulation des informations par les États étrangers L’objectif de ce Cadre est de créer une large coalition de partenaires partageant les mêmes idées afin d’établir une compréhension commune de la désinformation étrangère, de développer des réponses coordonnées à cette menace et de protéger les sociétés libres et ouvertes. À ce jour, vingt pays du monde entier ont approuvé le Cadre.

L’OEA et le Groupe de volontaires doivent également relever ces défis avec urgence et détermination.

En conclusion, je voudrais remercier une fois encore le Chili d’avoir convoqué cette séance et exprimer notre gratitude aux intervenants d’aujourd’hui. Alors que nous commémorons à la fois la tragédie et la résilience du 11 septembre et que nous nous préparons à la Journée internationale de la démocratie, réaffirmons notre engagement collectif envers les principes consacrés par la Charte démocratique interaméricaine.

Merci Monsieur le Président.

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