L’année 2024 a été marquée par des défis majeurs pour l’industrie automobile. Ce secteur, composé d’entreprises parmi les plus puissantes au monde, valorise la stabilité et l’uniformité des marchés, deux éléments qui ont été mis à rude épreuve.
La tendance globale est à une diminution du pouvoir d’achat dans les trois principaux blocs économiques : europe, Chine et États-Unis. Ces régions ont également renforcé leurs mesures protectionnistes, avec des droits de douane sur les voitures électriques chinoises et des exigences de contenu local pour accéder aux incitations américaines. L’arrivée potentielle de nouvelles administrations pourrait accentuer ces tendances.
L’année 2024 a également vu l’expansion des marques chinoises en Europe, justifiant les taxes imposées par Bruxelles. Leur compétitivité en matière de prix a déjà déstabilisé les constructeurs traditionnels sur leur propre territoire.
Sur les 14 grands groupes automobiles mondiaux, seulement cinq ont enregistré un bénéfice net supérieur à celui de 2023. Plusieurs, notamment les européens, ont rencontré des toughés significatives, comme la baisse de 70,6 % de Stellantis.
Certaines marques généralistes ont tiré leur épingle du jeu, en particulier celles proposant des produits modernes, bien conçus, à des prix raisonnables et dotés de motorisations hybrides. C’est le cas de Toyota, qui, malgré des ventes en baisse par rapport à 2023, s’est consolidé comme le premier constructeur mondial.### Kaizen : Distancer la concurrence
Toyota occupe la première place mondiale depuis des années. En 2024,l’écart s’est creusé au point qu’il faudrait un effondrement majeur pour que son principal concurrent,le Groupe Volkswagen,le rattrape. L’année dernière, Toyota a immatriculé 10,82 millions de véhicules, soit 3,7 % de moins qu’en 2023, et a enregistré un chiffre d’affaires de 298,099 milliards d’euros, en hausse de 6,9 %. Cela s’est traduit par un bénéfice net de 32,572 milliards, plus du double de celui du Groupe hyundai, classé deuxième.
Outre un yen faible favorisant ses exportations, Toyota a bénéficié d’une stratégie prudente en matière d’électrification et d’une gamme de produits couvrant presque tous les segments, avec une réputation de fiabilité.
### L’éclat d’une marque tchèque
Bien qu’ayant réalisé un chiffre d’affaires supérieur à celui de Toyota en 2024, le Groupe Volkswagen a annoncé des mesures difficiles, comme la suppression de 35 000 emplois et la réduction de sa capacité de production de plus de 700 000 véhicules en Allemagne. Son bénéfice net a chuté de 30,6 %, pour atteindre 12,394 milliards. Au total,plus de 9 millions de véhicules ont été vendus.
Les marques de volume sont essentielles pour le groupe allemand. Au sein de sa division “Core”,Skoda se distingue avec des résultats historiques : 926 600 livraisons (+6,9 %) et un record de production de 1,02 million d’unités. la marge opérationnelle a été nettement supérieure à celle de la maison mère, avec 8,3 % et un chiffre d’affaires de 27,787 milliards (+4,7 %).
### Le poids du marché chinois
En Chine, les symboles de statut social sont très prisés. Les marques automobiles allemandes, en particulier Porsche, Mercedes-Benz et BMW, ont longtemps été des objets de désir.
En 2024, ces marques ont subi un revers important, les marques chinoises ayant considérablement réduit leur part de marché.
La perception de notre marque a changé
a déclaré le PDG de porsche, Oliver Blume, lors de la présentation des résultats. Le constructeur de voitures de sport de luxe a clôturé l’année avec un bénéfice net de 3,595 milliards, en baisse de 30,3 %.
Des baisses similaires ont été enregistrées par ses concurrents : Mercedes-Benz a terminé l’année avec 10,207 milliards d’euros, en baisse de 28,4 % par rapport à 2023, tandis que BMW a chuté de 35,4 %, à 7,290 milliards d’euros. Les ventes de BMW en Chine ont chuté de 13,4 %,à 715 000 unités,soit près d’un tiers de ses ventes totales.
### Deuxième position en termes de bénéfices
Le Groupe Hyundai, comprenant Hyundai, Kia et Genesis, a également connu un grand succès en 2024. Le groupe coréen a été l’un des plus rentables, atteignant le deuxième bénéfice net le plus élevé de tous les constructeurs (15,295 milliards d’euros, en hausse de 9,4 %) avec un chiffre d’affaires de 187,808 milliards (+7,7 %), le plaçant en troisième position en termes de chiffre d’affaires. En termes de volume, 7,14 millions de véhicules ont été vendus, légèrement en dessous des chiffres de 2023.
Hyundai et Kia ont bénéficié d’une large gamme de produits couvrant presque tous les segments de marché, avec différentes options de motorisation.
### L’héritage de Carlos Tavares
Le deuxième plus grand groupe automobile d’Europe a rencontré des difficultés en 2024, après un conflit critically important avec le syndicat United Auto workers aux États-Unis, où ses marques Jeep et Ram ont souffert d’une faible demande. Après plusieurs avertissements de résultats négatifs, les actionnaires du groupe ont exercé une pression telle sur le conseil d’governance qu’elle a abouti au départ de son directeur général, carlos Tavares, en poste depuis la création du groupe en 2021. Le dirigeant portugais, connu pour ses politiques de réduction des coûts, s’était fixé pour objectif de créer des synergies entre les 14 marques du groupe.
Stellantis a réalisé un chiffre d’affaires de 156,9 milliards, en baisse de 17 %, ce qui s’est traduit par la deuxième plus forte baisse du bénéfice net, clôturant l’année à 5,473 milliards.
### L’Alliance devient un fardeau
L’autre groupe français a également enregistré une forte baisse de son bénéfice opérationnel, près des deux tiers de moins qu’en 2023, avec 752 millions en 2024. Le chiffre d’affaires s’est élevé à 56,232 milliards, en hausse de 7,4 %, avec 2,2 millions de ventes (+1,3 %). Une partie de l’impact sur les résultats de Renault est due aux restes de l’Alliance Renault-Nissan-mitsubishi, dans laquelle le groupe français contrôle 35,7 % du groupe japonais. L’année dernière a été particulièrement difficile pour Nissan, et la perte de valeur de ses actions, ainsi que la cession d’environ 2 milliards, ont affecté négativement Renault, qui aurait clôturé l’année avec un bénéfice de 2,762 milliards.
### Une fusion ratée au pays du soleil levant
La situation turbulente avec Nissan a incité le groupe japonais à envisager une fusion avec Honda pour créer le deuxième plus grand constructeur de son pays, avec des ventes combinées d’environ 7 millions d’unités. Nissan a clôturé l’année avec la plus forte baisse (75,4 %) de son résultat, avec un bénéfice de 668 millions, tandis que honda a atteint un bénéfice net de 6,499 milliards (+11,2 %), avec un chiffre d’affaires de 135,618 milliards, en hausse de 12,3 %.
L’année 2024 : Un Année Tumultueuse pour l’Industrie Automobile
Table of Contents
L’année 2024 a été marquée par une forte instabilité sur le marché automobile mondial.La baisse du pouvoir d’achat couplée à une montée du protectionnisme a créé un contexte difficile pour les constructeurs.
Des Résultats Divergents : Entre Triomphes et Échecs
Si certains groupes ont prospéré, d’autres ont subi de lourdes pertes. la concurrence accrue, notamment de la part des constructeurs chinois, a bouleversé les équilibres traditionnels.
Les Gagnants :
Toyota: Premier constructeur mondial, avec un bénéfice net plus que doublé par rapport à 2023, grâce à une stratégie prudente et une forte réputation.
Groupe Hyundai: Deuxième plus grand bénéfice net, porté par Hyundai, Kia et Genesis, et une large gamme de produits.
Škoda: Performance exceptionnelle au sein du Groupe Volkswagen, avec des résultats historiques et une marge opérationnelle supérieure à celle de sa maison mère.
Honda: Bénéfice net en hausse de 11,2%, résistant aux turbulences du marché.
Les Perdants :
Stellantis: Baisse drastique du bénéfice net (-70,6%), marquée par des toughés aux États-Unis et le départ de Carlos Tavares.
Groupe Volkswagen: Bénéfice net en baisse de 30,6%, avec des mesures drastiques annoncées (suppression d’emplois, réduction de la production).
Marques allemandes premium (Porsche, Mercedes-Benz, BMW): Baisse significative des bénéfices en Chine, face à la concurrence des marques locales.
Renault: Forte baisse du bénéfice opérationnel, impactée par la situation difficile de Nissan au sein de l’Alliance.
* Nissan: Plus forte baisse du résultat (-75,4%), situation financière précaire ayant conduit à envisager une fusion avec Honda.
L’Ascension fulgurante des Marques Chinoises
L’expansion des marques chinoises en Europe a justifié l’imposition de taxes par Bruxelles. Leur compétitivité sur les prix a fortement impacté les constructeurs traditionnels, notamment en Chine où les marques allemandes ont subi de lourdes pertes de parts de marché.
Tableau Récapitulatif des Résultats 2024 (en milliards d’euros)
| Groupe Automobile | Bénéfice Net | Chiffre d’Affaires | Variation Bénéfice Net (%) | Ventes (millions) |
|————————-|—————–|——————–|————————–|——————-|
| Toyota | 32,572 | 298,099 | + >100% | 10,82 |
| Groupe Hyundai | 15,295 | 187,808 | +9,4% | 7,14 |
| Groupe Volkswagen | 12,394 | – | -30,6% | 9 |
| Stellantis | 5,473 | 156,9 | -70,6% | – |
| Honda | 6,499 | 135,618 | +11,2% | – |
| Renault | 2,762 | 56,232 | -66% approx. | 2,2 |
| porsche | 3,595 | – | -30,3% | – |
| BMW | 7,290 | – | -35,4% | – |
| Mercedes-Benz | 10,207 | – | -28,4% | – |
| Nissan | 0,668 | – | -75,4% | – |
Note: Certaines données sont incomplètes dans le texte source.
FAQ
Q : Quel constructeur a connu la plus forte baisse de bénéfices en 2024 ?
R : Nissan, avec une baisse de 75,4%.
Q : Quel constructeur est le leader mondial en 2024 ?
R : Toyota.
Q : Quelles sont les principales raisons de la baisse des bénéfices des constructeurs automobiles en 2024 ?
R : Baisse du pouvoir d’achat, protectionnisme accru, concurrence des marques chinoises.
Q : Quel groupe a subi un conflit important avec un syndicat en 2024 ?
R : Stellantis aux États-Unis.
Q : Quelle marque tchèque s’est distinguée par ses bons résultats ?
R : Škoda.