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Les fastes des grandes familles saoudiennes en Europe : entre goût douteux et fascination pour le Grand Siècle

Les fastes des grandes familles saoudiennes en Europe : entre goût douteux et fascination pour le Grand Siècle

L’Arabie saoudite, son pétrole, ses richesses, ses centres commerciaux, ses mosquées… son mauvais goût. Surchargé, lourd, tapageur. En matière de décoration, les résidences des grandes familles ne sont pas minimalistes. Ils trouvent du charme dans les guéridons dorés avec des pattes de tigre, les triples rideaux à grosses pampilles et les grands fauteuils crapauds en satin blanc.

Mais lorsqu’ils résident en Europe, ils adoptent également un certain esprit de la vieille France, observent, se font conseiller, de nombreux grands architectes vous le disent. Une envie irrépressible du Grand Siècle.

Ces Saoudiens, dont la fortune illimitée est un passeport pour le style, savent s’offrir des joyaux. Par exemple, le sublime château Louis XIV à Louveciennes, construit entre 2008 et 2011, est une réplique de Versailles en plus petit. Vitrine du savoir-faire français inégalable, il a mobilisé plus d’une centaine d’artisans, de doreurs, de sculpteurs, de tailleurs de pierre, de peintres, de couvreurs… Des métiers de haute précision que l’on garde comme un trésor secret. Marbres, sculptures, escaliers à double révolution, boiseries dorées à la feuille, plafonds peints, lustres monumentaux en cristal fabriqués sur mesure…

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Son constructeur et promoteur connaissait bien sa clientèle, devinez qui était-il : Emad Khashoggi, le cousin de Jamal, le journaliste que les Saoudiens ont fait assassiner dans leur consulat à Istanbul en 2018. Eh bien, cette somptuosité “historique” dotée des derniers gadgets électroniques avait été achetée… par le prince Mohammed Ben Salman en 2015 ! Pour 275 millions d’euros.

À 5 millions près, 280 millions d’euros, c’est le montant demandé par un autre des émirs saoudiens pour une demeure tout aussi fastueuse à Londres, datant des années 1820 : The Holme, un manoir de quarante pièces en plein cœur de Regent’s Park (un quartier très cher). Un chef-d’œuvre de pureté. La vente serait la transaction la plus chère jamais réalisée pour une résidence. Les agents Beauchamp Estates et Knight Frank assurent qu’une telle transaction n’a lieu qu’une fois tous les trente ans !

Deux étages, une rotonde à colonnades, des terrasses, des jardins immenses… Rien à dire, le propriétaire, le prince Khaled Ben Sultan Al Saoud, général de 74 ans, ancien vice-ministre de la Défense, avait tapé dans la propriété la plus élégante de la ville. Malheureusement, cet amateur de belles pierres est très endetté. Il avait déjà donné la demeure en gage en 2016 pour s’offrir un jet privé et quelques babioles, dont une propriété à New York. Mais récemment, il s’est fait rappeler à l’ordre par le fonds d’investissement spéculatif londonien Attestor qui lui a avancé beaucoup de capital. Les financiers le harcèlent nerveusement pour régulariser leurs comptes.

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Il y a peut-être une autre raison, plus expéditive : Mohammed Ben Salman, son leader tout-puissant, lui demande de freiner ses dépenses. MBS a décidé, on le sait, de discipliner sa cour. Alors, Khaled réduit la voilure. D’autant que la plus-value sera coquette : il avait acheté la maison pour seulement 43 millions de dollars en 1991, calculez la culbute.

Que craint-il ? Le courroux d’Attestor ? Ou celui de son impitoyable cheikh ? À l’époque de Louis XIV, on empoisonnait les gêneurs. Là, même avec un passionné de beaux-arts et de châteaux français, vous n’êtes pas à l’abri d’un coup de sang.
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