« Les femmes et les homosexuels ? L’Église doit se réformer. C’est une question de justice »

« Les femmes et les homosexuels ? L’Église doit se réformer. C’est une question de justice »

2023-06-23 09:58:40

Le premier à lever la main est le secrétaire général du synode des évêques lui-même, le Cardinal Mario Grech: “Il n’est pas dit qu’en octobre 2023 et 2024 nous devrions trouver toutes les réponses, mais nous reconnaissons qu’il y a des questions”. Et ce n’est pas rien, si l’on considère que pour la première fois toutes les questions les plus délicates de l’Église – de l’ordination presbytérale des hommes mariés au diaconat féminin, en passant par la pleine acceptation des homosexuels et des divorcés – finissent en noir et blanc blanc dans le document de travail d’un synode, le rendez-vous le plus immédiat pour une discussion ecclésiale à tous les niveaux. Pour être exact, ils font partie de l’Instrumentum laboris de la rencontre convoquée par le pape François en deux sessions – du 4 au 29 octobre et douze mois plus tard – consacrées à la synodalité, la manière de marcher ensemble. “Les gays, le diaconat féminin et le clergé marié sont le salaire minimum de l’Église aujourd’hui – le théologien Vito Mancuso, école martinienne et auteur du best-seller L’âme et son destin -. Ce sont des réformes à approuver rapidement au nom de la justice devant Dieu et de la dignité des hommes et des femmes quelle que soit leur condition ».

Sans ces changements, l’Église est-elle destinée à disparaître ?

« Soyons honnêtes, ces changements ne conduiraient plus les fidèles à la messe. Dans le monde protestant, où tout cela est une réalité, la situation est encore pire que le contexte catholique en ce qui concerne la participation aux sacrements ».

Alors ceux qui soutiennent que les dossiers les plus épineux doivent être tenus à l’écart du Synode ont-ils raison ?

« Absolument pas, ce sont des questions à aborder de manière haute et consciente. Partant du premier aspect, tout en considérant les risques de schisme face à l’hypothèse du sacerdoce pour les femmes, un pas en avant par rapport au diaconat féminin Il ne faut pas avoir peur de lancer, en le justifiant sur le plan théologique, l’accès au cardinalat pour les deux sexes : il ne faut pas nécessairement être diacre, prêtre ou évêque pour recevoir la pourpre ».

Et quand il mentionne consa à quoi fait-il référence ?

“Au fait que nous vivons aujourd’hui une phase de déclin du christianisme. Nous devons accepter, sans nostalgie, l’idée que les gloires de l’Église de Pie XII sont désormais reléguées à l’histoire”.

Le défi est-il de retrouver l’essence du christianisme, la proclamation du message évangélique du salut ?

“Oui, et il est curieux qu’aujourd’hui ce soit la société qui dicte les enjeux, des homosexuels aux divorcés remariés, à une Église qui pendant des siècles s’est imposée et a imposé aux autres les défis à l’ordre du jour. C’est aussi un signe de les temps”.

Le Synode sur la synodalité, défini par le pape François comme « le chemin que Dieu attend de l’Église au troisième millénaire », peut-il être autre chose qu’un simple jeu de mots ?

« Réfléchir à la méthode avec laquelle nous voulons nous organiser et entendons annoncer l’Évangile aujourd’hui est une bonne occasion pour repenser, sans omettre l’examen des dossiers chauds, la structure ecclésiale et la relation de chacun de nous avec Dieu, la douleur , la mort et le destin de l’âme”.

Les protagonistes de l’Église d’aujourd’hui sont-ils à la hauteur d’une tâche aussi profonde ?

“Je ne sais pas et ce n’est pas à moi de le dire. Je me contente de dire que malheureusement nous n’avons pas d’encyclique récente sur le sens de la prière”.

La polarisation entre progressistes et conservateurs risque de faire naufrage le bateau de Peter dans la mer des réformes ?

“C’est un obstacle, bien sûr, mais, comme il arrive toujours dans l’Église catholique, tout dépendra du Pape”.

François devrait-il être moins politique et diplomate ?

« Jusqu’à présent, il a été très prophétique, mais il a aussi eu peur de briser l’unité de l’Église. Le succès du Synode dépend de sa volonté d’approuver les réformes. Il devra être capable de parler au cœur des les évêques polonais et américains. Leur faire comprendre que donner le feu vert au diaconat féminin ne signifie pas être progressiste ou céder à la post-modernité, mais affirmer ce “génie féminin” dont parlait Karol Wojtyla. Sinon, certaines expressions finissent par être une blague”.



#Les #femmes #les #homosexuels #LÉglise #doit #réformer #Cest #une #question #justice
1687505778

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.