Les deux films les plus attendus de l’été répondent aux attentes au box-office nord-américain : le film de Barbie, précédé d’une intense campagne de marketing, a réalisé le meilleur lancement de l’année 2023, avec 197,5 millions de dollars de recettes pendant le week-end, devant le film biographique sur le concepteur de la bombe atomique, Oppenheimer, qui a rapporté 106 millions de dollars. Ces chiffres, communiqués par les cabinets Exhibitor Relations et Comcost, devraient permettre aux cinémas américains et canadiens de réaliser leurs meilleures recettes depuis le début de la pandémie de COVID-19, qui a durement frappé cette industrie. “Ce week-end démontre de manière éclatante qu’il n’y a tout simplement pas mieux que de voir un film au cinéma”, a déclaré Michael O’Leary, président de l’Association nationale des propriétaires de salles aux États-Unis (NATO), qualifiant ce week-end d’historique pour les cinémas, affaiblis par la concurrence des plateformes de streaming comme Netflix. Très attendus, les deux films sont très différents l’un de l’autre. D’un côté, Barbie, réalisé par Greta Gerwig, et ses fans vêtus de rose lors des séances, et de l’autre, la nouvelle œuvre de Christopher Nolan, qui dépeint le physicien américain Robert Oppenheimer, concepteur de la bombe atomique, avec Cillian Murphy dans le rôle principal. Suite à la grève des acteurs et des scénaristes d’Hollywood, ces sorties simultanées ont créé l’événement, avec un phénomène “Barbenheimer” se propageant même sur les réseaux sociaux. Selon la NATO, plus de 200 000 personnes avaient prévu de regarder les deux films le même jour pendant le week-end, ce qu’a fait Emma McNealy, une gestionnaire de comptes de 35 ans vivant dans le Colorado. “J’ai vu sur Internet que des gens voulaient le faire et ça m’a semblé drôle”, a-t-elle déclaré à l’Agence France-Presse, ajoutant que Barbie avait la priorité. “Je suis sûre que j’aurais fini par regarder Oppenheimer, mais pas dès sa sortie”, a-t-elle expliqué. “Je pense que beaucoup de femmes apprécient que le récit de Barbie soit étoffé, que ce ne soit pas juste une poupée enrobée de sucre d’orge”, a-t-elle ajouté à propos du film de Greta Gerwig. Aidé par une intense campagne marketing du fabricant de jouets Mattel et de Warner Bros, ce film comique aux accents féministes de la réalisatrice de Lady Bird fait mieux pour son lancement que Super Mario, inspiré du célèbre personnage de jeux vidéo, ou que la suite d’Avatar de James Cameron. Dans une relecture pop et ironique, où le rose dégoulinant et les paillettes sont à prendre au second degré, Barbie, incarnée par Margot Robbie, est sommée de troquer ses talons hauts contre des sandales Birkenstock pour quitter son univers parfait de Barbie Land et plonger dans le monde réel. Selon David Gross, qui publie la newsletter spécialisée Franchise RE, ce lancement est un véritable exploit. Aucun film comique, quel qu’il soit, n’a jamais dépassé les 113 millions de dollars lors d’un week-end de trois jours. Selon les sites spécialisés, c’est également le meilleur lancement dans les cinémas nord-américains pour un film réalisé par une femme, devant Wonder Woman (2017) de Patty Jenkins et Captain Marvel (2019) co-réalisé par Anna Boden et Ryan Fleck. Oppenheimer, produit par Universal Pictures, réalise également un très bon début de 106 millions de dollars de recettes pour un film de trois heures. Selon David Gross, Barbie et Oppenheimer se complètent parfaitement. Les spectateurs et spectatrices se déplacent lorsqu’il y a de bons films, souligne-t-il.
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