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Les Forces armées canadiennes positionnent du personnel et de l’équipement en Méditerranée alors que la crainte d’une guerre régionale totale au Moyen-Orient grandit.
Le gouvernement fédéral exhorte depuis des mois les Canadiens au Liban à quitter le pays. Ces appels sont devenus plus urgents encore après deux assassinats très médiatisés la semaine dernière, pour lesquels l’Iran et le groupe militant libanais Hezbollah ont juré de riposter contre Israël.
Le 30 juillet, une frappe israélienne a tué le commandant militaire du Hezbollah, Fuad Shukr, ainsi qu’un conseiller militaire iranien et cinq civils. Ajoutée à l’assassinat quelques heures plus tard à Téhéran d’Ismaïl Haniyeh, chef du groupe militant palestinien Hamas, cette frappe risque de déclencher une guerre régionale. Le gouvernement canadien a désigné le Hamas et le Hezbollah comme des groupes terroristes.
Le gouvernement israélien a déclaré qu’il répondrait à toute attaque de l’Iran ou du Hezbollah, mettant potentiellement le Liban dans sa ligne de mire.
Le gouvernement iranien a de nouveau exprimé ses inquiétudes mercredi, en avertissant les compagnies aériennes civiles du monde entier d’éviter de survoler son espace aérien en raison des exercices militaires prévus mercredi et jeudi.
Bien que le gouvernement n’ait pas encore annoncé qu’il mènerait une mission d’évacuation si des Canadiens se retrouvaient bloqués au Liban, des plans sont en cours.
« Les Forces armées canadiennes (FAC) prépositionnent actuellement des ressources dans la région de la Méditerranée orientale pour permettre à Affaires mondiales Canada (AMC) de fournir un soutien en matière de planification et de logistique si AMC demande un départ assisté ou une opération d’évacuation de non-combattants de personnes canadiennes admissibles », a déclaré mercredi le ministère de la Défense dans un communiqué.
« Le positionnement avancé des ressources fait partie des activités préparatoires standard des FAC qui soutiennent les activités de planification et de liaison avec d’autres ministères et organismes gouvernementaux, ainsi que le partage d’informations entre les alliés pour assurer une connaissance optimale de la situation dans la région. »
Le ministère n’a pas précisé immédiatement quelles ressources il mettait en place. L’évacuation des Canadiens du Liban en 2006 s’est faite par voie aérienne et maritime.
Le Canada et ses alliés ont aidé à évacuer par voie aérienne des citoyens bloqués en Israël à la suite de l’attaque du Hamas contre l’État juif le 7 octobre. Depuis lors, la planification d’une évacuation du Liban est également en cours en raison des craintes d’une guerre régionale.
À l’automne, des responsables canadiens ont déclaré que les Forces canadiennes travaillaient à l’élaboration de plans d’urgence avec leurs alliés au cas où des Canadiens, des résidents permanents et leurs familles devraient être évacués du Liban. Cela inclurait la mise en place d’un « centre multinational de coordination des opérations d’évacuation des non-combattants » à Chypre.
La semaine dernière, le porte-parole du ministère de la Défense nationale, Alexandre Tétreault, a déclaré que les Forces canadiennes se trouvent actuellement à Chypre pour aider l’ambassade du Canada au Liban à planifier des mesures d’urgence.
Il a déclaré qu’environ 30 membres des FAC font partie d’une équipe de liaison opérationnelle et de reconnaissance à Chypre et « dans d’autres endroits clés ».
Alors que les alliés occidentaux se préparent à une éventuelle mission d’évacuation, d’intenses efforts diplomatiques sont également en cours pour tenter de désamorcer la situation. Mercredi, le bureau du président français Emmanuel Macron a déclaré qu’il s’était entretenu avec le président iranien Massoud Pezeshkian et l’avait exhorté à faire « tout ce qui est en son pouvoir pour éviter une nouvelle escalade militaire ».
Le président français s’est également entretenu avec le roi de Jordanie Abdallah II, le président émirati Cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan et le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman plus tôt cette semaine.
Le président américain Joe Biden a également appelé les dirigeants de la région, s’entretenant mardi avec ses homologues égyptien et qatari pour discuter des efforts de désescalade.
Le Liban est situé sur la mer Méditerranée. Il est bordé par Israël au sud et par la Syrie au nord et à l’est. Près de 22 000 Canadiens ont enregistré leur présence au Liban auprès du ministère des Affaires mondiales, a indiqué le gouvernement la semaine dernière, mais cela ne couvre pas tous les Libanais.
Le ministère des Affaires mondiales estime qu’entre 40 000 et 75 000 Canadiens vivent au Liban.
Le site Web du gouvernement fédéral exhorte les Canadiens au Liban à partir maintenant, et note que ces conseils sont en vigueur depuis octobre 2023. Partir devient de plus en plus difficile car certaines compagnies aériennes ont déjà suspendu leur service au départ de Beyrouth, mais le gouvernement prévient qu’une sortie deviendra encore plus difficile avec davantage d’annulations de vols et de fermetures d’espace aérien attendues.
« Vous ne devriez pas compter sur le gouvernement du Canada pour obtenir de l’aide au départ ou à l’évacuation », indique le site Web.
Le Liban a été le centre de la plus grande opération d’évacuation jamais menée par le Canada en 2006, lorsque le gouvernement a dépensé 100 millions de dollars pour évacuer 14 000 citoyens du pays. Cette mission s’est déroulée dans un contexte de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, qui a fait environ 1 300 morts libanais et 165 morts israéliens.
Avec des rapports de l’Associated Press
2024-08-07 22:57:10
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