Aujourd’hui, vieillir n’est pas une tragédie. La beauté transcende les années et la cosméto nous accompagne. Nouveaux soins high-tech, petites interventions turbo, make-up éclat… Vive les forces de l’âge !
« Il n’y a qu’un seul âge : vivante », disait Agnès Varda. Pourtant, des millions de vivantes de plus de 50 ans tombent peu à peu dans le monde du silence et endossent la cape de la femme invisible. Pour quelques têtes d’affiche qui revendiquent haut et fort le droit de grisonner, combien d’autres fuient les miroirs ou cherchent à le traverser. Dans sa tête, on se sent jeune, voire éternelle ado. Pourquoi le corps et la peau ne suivraient pas ? Assumer son âge, un peu, beaucoup, énormément, pas du tout… À chacune de décider. Mais pour celles qui veulent mûrir sans se presser, les experts de la beauté ne sont jamais à court d’arguments.
Cosméto : en direct de labos
Épigénétique, cellules souches, sirtuines, peptides, protéome, neurosciences, exposome… Depuis la pandémie, on n’a jamais autant parlé de longévité cellulaire. Il est même question d’inverser les signes du temps avec le « inverser le vieillissement.» Contre les rides, chaque marque creuse son sillon. On en a suivi quelques-uns…
Molécules d’orchidée et de peptides
Attention, affaire sensible. Le sujet mis en lumière par Guerlain agite la communauté scientifique et la buzzosphère. Frédéric Bonté, directeur de la communication scientifique de Guerlain, s’explique : «Jusqu’à présent, on a agi sur les cellules et les molécules, explique-t-il, mais les molécules sont constituées d’atomes. On est maintenant dans l’infiniment petit, la biologie quantique, la dernière frontière. On a constaté que la cellule émet spontanément des biophotons, des composants de la lumière qui transmettent des messages biologiques. Ce n’est pas de la lumière visible, car on est plus de 10.000 fois en dessous de la sensibilité de l’œil, mais ils sont mesurables par certaines caméras spécifiques. C’est pourquoi on a travaillé avec l’université de Palacky, en République tchèque, une des seules à posséder les outils assez précis. On a vu que les cellules jeunes émettent un signal photonique régulier, et les cellules âgées un signal perturbé comme une lumière qui grésille. Ce qui a un impact sur tout le fonctionnement cutané. Grâce à un extrait biotech de molécules d’orchidée et de peptides, la technologie Gold Nobile corrige les perturbations métaboliques engendrées.» Ce que ça change ? «Une action plus complète et rapide sur les signes de l’âge et la luminosité de la peau», répond l’expert.
La beauté intégrative
Chez Chanel, on étudie la sénescence cutanée depuis 2012. Et le cœur du réacteur, c’est le Centre d’innovation recherche et développement de Pantin, près de Paris, là où tout a commencé, puisque Gabrielle Chanel y a créé ses premiers produits en 1924. Depuis, ça a bien changé, mais c’est aussi une femme, Nathalie Volpe, docteure ès sciences en chimie analytique, qui pilote ce hub futuriste de la beauté globale. «On y prend en compte des données biologiques, cliniques, biochimiques, neuroscientifiques, sociologiques, épidémiologiques, culturelles…, ce que Chanel appelle la beauté intégrative, explique-t-elle. Plus de trois cents chercheurs et artisans, répartis sur cinq sites dans le monde, travaillent en partenariat avec des universités et des start-up dans tous les domaines.»
La marque a aussi mis en place des filières végétales d’excellence, cinq laboratoires à ciel ouvert pour créer des actifs sur mesure comme le camélia ou la Vanilla planifolia polyfractionnée, star de la ligne Sublimage. Dans la nouvelle formule L’Extrait de Nuit, elle accueille une fleur venue du Bhoutan, la swertia himalayenne, dotée d’un pouvoir réparateur exceptionnel. Chanel travaille aussi sur des modèles de peau humaine reconstruite de plus en plus complexes. «Pour la première fois, on a pu bio-imprimer en 3D de la peau avec des taches, ce qui nous fait avancer sur les actifs dépigmentants», poursuit Nathalie Volpe. Les labos développent aussi la mycorhization, combinaison de champignons qui permet de favoriser la culture des camélias, à Gaujacq (Landes), tout en régénérant les sols. Aujourd’hui, science sans conscience n’est que ruine du glam.
Les protéines de longévité
«Depuis l’an 2000, on a n’a jamais vu autant de publications scientifiques sur les sirtuines, ces fameuses protéines de longévité, pas seulement pour la peau, mais aussi pour la maladie d’Alzheimer ou les maladies dégénératives, note Dconcernant Nadine Pernodet, vice-présidente de la recherche Lauder, qui travaille depuis seize ans sur le sujet. Les sirtuines sont présentes dans toutes les cellules du corps et ont un rôle essentiel. Elles les aident à produire de l’énergie, protègent les télomères, luttent contre l’inflammation et favorisent leur longévité. Elles ont de nombreuses interactions avec des centaines de mécanismes biologiques liés à la santé en général. D’ailleurs, chez les personnes qui vieillissent bien, le niveau de sirtuines est plus élevé. Dans la peau, il existe sept sirtuines qui agissent à différents niveaux dans la cellule. Si on les maintient en bonne santé, la peau agit comme une peau plus jeune plus longtemps. On peut même inverser son âge visible.» La nouvelle génération de la crème Re-Nutriv agit sur les sirtuines 1, 2, 3 et 6 avec une technologie exclusive et brevetée pour un effet dès 14 jours.
Le rétinol végétal
C’est l’actif star de l’anti-âge. Une valeur sûre, à l’efficacité prouvée sur les rides, la fermeté et l’éclat, mais pas toujours très bien toléré. Son effet exfoliant peut causer des irritations et sensibilise la peau au soleil. Son effet exfoliant peut causer des irritations et sensibilise la peau au soleil. Il existe déjà des alternatives naturelles comme le bakuchiol, l’huile de rosier sauvage ou de pélargonium, mais Nuxe annonce avoir trouvé mieux : un trio d’ingrédients qui surpasse l’action du rétinol sans ses inconvénients. Cette technologie brevetée réunit l’acide hyaluronique issu de biofermentation, l’extrait bio d’alfalfa et l’extrait d’hémérocalle. Elle convient à toutes les peaux et ne nécessite pas de protection UV. On la retrouve dans la nouvelle gamme Nuxuriance Ultra, huit soins visage et corps pour les peaux matures. Avec la signature sensorielle Nuxe. Et, pour prouver que la marque mise sur la transparence et l’authenticité, la modèle de la campagne pub, Daniella, 47 ans, n’est pas retouchée.
Avec ou sans compléments ?
Gélules, gummies, poudres, sticks…, tout le monde en croque ou en suce, et impossible de s’y retrouver. Pourtant, il semble bien qu’on ait besoin d’un petit coup de pouce. Cyrille Telinge, le fondateur de Novexpert, qui se dit lui-même «fada de la micronutrition depuis vingt-cinq ans», rappelle que l’alimentation moderne, même variée, même équilibrée, ne couvre plus nos besoins. Par exemple, 78 % des Français manquent de magnésium. Mais ce n’est pas si simple car avec la mode du dedans et dehors, on voit de tout, le pire comme le meilleur. Pour notre expert, qui n’a jamais eu sa langue dans sa poche, c’est un business très facile à mettre en œuvre. Il suffit d’acheter des extraits végétaux en poudre pas toujours bien contrôlés, de les assembler alors que plein d’actifs s’inhibent les uns les autres. En deux mois, l’affaire est pliée. On ne peut pas en dire autant de la gamme de quatre compléments alimentaires Novexpert pour la peau et les cheveux qu’il vient de lancer. Elle a nécessité deux ans et demi de mise au point, et il a blacklisté six cents ingrédients autorisés pour éviter les pesticides, les métaux lourds et les toxines végétales.
Par exemple, la spiruline contiendrait pas mal d’arsenic. Tout a été conçu, formulé, fabriqué et conditionné en France, toutes les formules hyperconcentrées sont testées cliniquement, elles contiennent des actifs biodisponibles et des extraits de plantes titrés. «Il n’y a pas d’actifs incroyables, mais tous sont de superqualité, sans oublier de rappeler que la micronutrition seule ne fait pas tout. C’est une démarche globale et à long terme», rappelle Cyrille Telinge. Lui a une discipline alimentaire très spécifique. Son plaisir antioxydant ? Le café arabica (sans dosette) dans lequel il ajoute une pincée de thé vert, et dégusté avec un carré de chocolat noir Valrhona (celui qui contient le moins de plomb). Et jamais avant 11 heures et pas après 15 heures. Avec de l’eau pas trop chaude. Son superaliment pleine forme ? Le jus de grenade fermenté.
Faut-il prendre du collagène ?
Là aussi, c’est la grande mode et on s’en gave pour embellir sa peau et dérouiller ses articulations. Il est vrai que cette protéine naturellement présente dans tout le corps, muscles et peau compris, diminue dès l’âge de 25 ans. On peut bien sûr consommer chaque jour du bouillon d’os ou d’arêtes de poisson maison, comme le suggère la cheffe naturopathe Angèle Ferreux-Maeght, mais il y a des alternatives plus sexy. «J’étais très sceptique, avoue la naturopathe Aurélie Canzoneri, mais j’ai testé différentes marques à différents dosages et je suis convaincue de ses bienfaits à certaines conditions. Primo, il faut savoir qu’il n’existe pas de collagène végan. Il est soit marin, soit bovin.
Lequel est mieux ? Le débat fait rage. Les végans, eux, doivent opter pour des actifs végétaux qui stimulent la production de collagène. Deuzio, pour être assimilé, ce doit absolument être du collagène hydrolysé ou des peptides de collagène. Tertio, le dosage. Il doit absolument être supérieur à cinq grammes, idéalement dix grammes, avec un poids moléculaire de 2 000 daltons. En dessous, c’est de l’argent jeté par la fenêtre.» Donc, lisez bien les compositions et persévérez au moins trois mois pour voir des résultats. Les autres amis d’Aurélie ? Tous les jours des oméga 3 et de la vitamine C, avec des fenêtres thérapeutiques pendant les vacances.
Cure de collagène à tester (entre autres) chez Aime Skincare, Olivier Claire, Apnée Paris.
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2024-01-28 09:00:00