Ils sont 25 bénévoles. Depuis 2010, chaque été, les fouilles reprennent dans ce site d’inépuisables trésors paléontologiques. Chacun a son rôle dans ce chantier installé dans une carrière au sol argileux. Gwendal Perrichon, étudiant en paléontologie à Lyon, nettoie dans des bacs d’eau les petits fossiles. « Cela nous permet de les identifier et de les inventorier. »
Lors de cette 13e campagne de fouille, ils ont découvert des nouveaux éléments du sauropode, un dinosaure herbivore mesurant jusqu’à 30 mètres de long et ayant vécu au Crétacé supérieur (il y a environ 100 millions d’années). « On a déterré l’empreinte d’un pied gauche de sauropode conservée dans l’argile », explique Ronan Allain, paléontologue du Muséum d’histoire naturelle de Paris, à l’origine de l’exploitation du site avec Jean-François Tournepiche.
Le sauropode à l’honneur
Le chercheur montre cette empreinte gigantesque, gravée dans la terre depuis plusieurs millions d’années. « On avait déjà retrouvé ses griffes et on a pu constater que c’était la même forme », explique le paléontologue. Le moulage de l’empreinte a déjà commencé. Elle sera ensuite recouverte de latex, sortie de terre et étudiée.
Ronan Allain salue les bénévoles, l’ambiance est bon enfant. Dreadlocks et outil à la main, un jeune homme a fait l’autre grosse découverte, un os de sauropode : le coracoïde, un bout de l’omoplate du dinosaure. Ronan Allain explique : « Avec ces découvertes, nous pouvons reconstituer 50 % du corps d’un sauropode. Il nous manque encore des parties de la colonne vertébrales et du cou ».
Visites complètes et exposition
Le département permet au public d’accéder au site lors de visites gratuitestoutes complètes cette année. Le spécialiste s’en amuse : « Certains adultes pourraient nous regarder gratter pendant des heures. Ils sont passionnés. C’est assez rare en France de pouvoir accéder à un site de fouille de dinosaures, ça a aussi une visée pédagogique. »
Ronan Allain et Jean-François Tournepiche souhaitent reconstituer un troupeau d’ornithomimosaures du site pour l’exposer. Avec soixante spécimens et plus de 3 500 pièces, c’est l’espèce phare du site. Toutes les pièces sont actuellement conservées dans le musée d’Angoulême, mais ils espèrent la mise en place d’un espace dédié aux dinosaures.