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Les glaciers fragiles face au changement climatique: Le constat alarmant d’un chercheur renommé

Les glaciers fragiles face au changement climatique: Le constat alarmant d’un chercheur renommé

Dans la station de départ du téléphérique de Diavolezza, en Suisse, on a déjà admis la défaite. Avant même de monter vers les cimes, une exposition intitulée « VR Glacier Experience » propose aux visiteurs de mesurer l’impact du changement climatique sur les glaciers, « pour comprendre l’importance de l’eau et présenter des modélisations jusqu’en 2100 ». Un couple de touristes sud-africains suréquipés pour la haute montagne (sac à dos, cordes, piolet…) a chaussé le casque de réalité virtuelle, et découvre une courte animation dans laquelle l’épithète « inéluctable » sort du lot : « Si nous ne faisons riendéclame un habitant de la vallée, la mine sombre, même un géant comme le glacier de Morteratsch disparaîtra dans quelques dizaines d’années, aucun doute là-dessus. »

Quelques minutes plus tard, à 3 000 mètres d’altitude, le cirque glaciaire qui s’offre au regard a déjà bien perdu de sa superbe. Suspendu au massif du piz Bernina (4 048 mètres), point culminant des Alpes orientales qui marque la frontière entre la Suisse et l’Italie, le glacier de Morteratsch surprend d’abord par sa palette chromatique. Partout, du gris et de l’anthracite, loin des moirures bleu cobalt des séracs associées autrefois à ce genre de paysage.

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« Le problème est justement là. En fondant de plus en plus vite, la glace abrase la roche sur laquelle elle glisse, moulue de manière impitoyable par son poids. Il en résulte une augmentation de la poussière minérale, explique Hans Oerlemans, glaciologue néerlandais de renommée mondiale, lauréat du prestigieux prix Balzan 2022 pour ses travaux pionniers. Un glacier est un système dynamique autonome, où les différences thermiques font souffler du vent en permanence. Il va transporter et déposer cette poussière sur le glacier, qui devient toujours plus sombre, réduisant l’effet albédo. Blanc, un glacier repousse les rayons solaires ; gris foncé, il les absorbe. »

Depuis trois décennies qu’il installe des stations de mesure sur des systèmes glaciaires dans le monde entier, le chercheur s’est rendu à l’évidence. « Ils disparaîtront, mais on peut freiner leur disparition annoncée » – ce risque de disparition, à grande échelle, a figuré dans les débats du Polar Summit, organisé à Paris du mercredi 8 au vendredi 10 novembre.

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Géophysicien à l’origine, Hans Oerlemans s’est rapidement orienté vers l’étude des glaces, intrigué par les effets de la météo sur leur comportement de longue durée. En 1989 déjà, celui qui est aujourd’hui professeur de dynamique climatique à l’université d’Utrecht avait prédit, dans un article paru dans la revue scientifique Changement climatiquel’élévation du niveau des océans dans les conditions actuelles de réchauffement climatique, en insistant sur la fonte des calottes polaires et la dilatation thermique de l’eau de mer. « C’était presque choquant à l’époque, dit-il, mais nos premières projections ne diffèrent pas tellement de ce qu’on constate aujourd’hui. »

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