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Les hommes d’affaires français craignent un “effet Liz Truss”

by Nouvelles
Les hommes d’affaires français craignent un “effet Liz Truss”

2024-06-24 03:04:18

Les promesses économiques sont devenues le centre du débat bataille des élections législatives anticipées en France. Les programmes du bloc d’extrême droite et du Nouveau Front populaire de gauche regorgent de propositions pour attirer les électeurs sans que leurs bases de financement ne convainquent la majorité des économistes du pays.

Le syndicat patronal français MEDEF a sévèrement critiqué hier les deux programmes, les qualifiant de aller “à l’encontre de toute rationalité économique” et pointe notamment les promesses d’abaisser l’âge de la retraite à 62 ans même avec l’objectif de 60 ans, de relever le salaire minimum à 1.600 euros comme le propose le front de gauche ou de baisser la TVA sur les produits énergétiques comme le souhaite le parti Le Pen. Les conséquences seraient « désastreuses » pour la Franceestime le MEDEF, qui regroupe 200 000 entreprises dans le pays et employant dix millions de Français.

L’organisation patronale a mis en garde les partis avec l’exemple de ce qui s’est passé avec l’éphémère Premier ministre du Royaume-Uni Liz Truss en 2022. Truss a proposé des réductions d’impôts massives sans prévoir de nouvelles recettes. En quelques jours, les taux d’intérêt britanniques montèrent en flèche, la livre sterling s’effondra et il fallut l’intervention de la Banque d’Angleterre et la démission de Truss pour rétablir le calme. Ce que la Ville punissait, c’était les dépenses non financées. C’est exactement ce qui est critiqué aujourd’hui à l’égard des programmes de l’extrême droite et de la coalition de gauche.

Dans le cas de la gauche, et pour financer l’ensemble de son programme qui, outre l’augmentation du salaire minimum net, comprend également une augmentation de 10 % du nombre de fonctionnaires ou l’indexation des retraites sur les salaires, le Front populaire a demandé un « effort de patriotisme économique » envers les milliardaires. C’est ce qu’a déclaré le socialiste Boris Vallaud lors d’une réunion avec le patronat français.

Les économistes s’accordent à dire que l’équation ne semble pas équilibrée seulement avec l’augmentation des impôts, notamment sur les classes supérieures comme la récupération de l’impôt sur la fortune ou une augmentation considérable des successions comme le proposent les rangs de gauche. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, avait déjà qualifié en début de semaine le programme du Front populaire de “délire” et que s’il était réalisé, il conduirait à “une sortie de la France de l’UE”.

Quelque chose de similaire se produit avec l’extrême droite. Le Rassemblement national de Le Pen a modifié certaines de ses propositions initiales depuis des jours après avoir reçu de nombreuses critiques jugées irréalisables. La suppression de la réforme des retraites de Macron – qui a repoussé l’âge de la retraite de 62 à 64 ans – se conjugue avec une baisse des taxes sur l’énergie (la TVA passerait de 20% à 5,5%) ou des exonérations fiscales pour les industries. Beaucoup de promesses et de vagues explications de financement qui feraient monter en flèche le déficit.

Entre les deux blocs, l’hypercentre de Macron tente de se faire entendre en attribuant de la rationalité en période de polarisation. Le Premier ministre Gabriel Attal a présenté les bases du programme gouvernemental proposé par l’alliance centriste. Améliorer le pouvoir d’achat des Français, baisser les tarifs de l’électricité, lutter contre l’antisémitisme et défendre sans équivoque l’Ukraine étaient quelques-unes de ses propositions. Dans le domaine de l’énergie, Attal souhaite également réduire de 15 % la facture d’électricité des ménages français l’hiver prochain.

Son éventuel gouvernement lierait les retraites à l’inflation afin qu’elles ne perdent pas de pouvoir d’achat. Il s’engage également à assouplir les droits de succession. Attal appelle à une victoire nette dès le premier tour le 30 juin pour conjurer l’extrême droite et la coalition de gauche. “Ne prenons pas le risque de sauter dans le vide, de sauter en parachute sans parachute”, a-t-il expliqué.

Plus de 50 millions de Français définiront la composition des 577 sièges de l’Assemblée nationale lors d’un double tour les 30 juin et 7 juillet. La majorité absolue est fixée à 289, et si un parti opposé à Macron l’obtient, obligerait le président à mener une « cohabitation », c’est-à-dire nommer un Premier ministre d’une couleur politique différente. Les sondages donnent la liste Le Pen en tête avec 33%, reprenant plus de douze points à la liste macroniste et environ quatre points à la gauche.



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