L’ESSENTIEL
- Les maladies inflammatoires de l’intestin sont généralement diagnostiquées entre 20 et 30 ans, selon l’Inserm.
- 15% des cas concernent des enfants.
“À notre connaissance, il s’agit de la première grande étude basée sur la population qui démontre une prévalence plus élevée de maladies inflammatoires de l’intestin chez les hommes qui se livrent à des activités sexuelles à haut risque entre personnes du même sexe.», explique Emad Mansoor, auteur principal d’une étude qui vient d’être publiée dans la revue Intestin.
Maladie de Crohn et rectocolite hémorragique
Dans leurs travaux, les chercheurs définissent l’activité sexuelle à haut risque comme le fait d’avoir des rapports sexuels non protégés et d’avoir plusieurs partenaires. Les maladies inflammatoires de l’intestin comprennent la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse. Celles-ci se caractérisent par une inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif, due à un dérèglement du système immunitaire.
Pour mener leur expérimentation, les scientifiques ont analysé les données de santé de patients suivis dans des structures de santé aux États-Unis entre 2002 et 2022. Ainsi, ils ont observé que chez des patients masculins qui avaient été diagnostiqués à haut risque d’activité sexuelle entre personnes du même sexe, 0,8 % souffraient de la maladie de Crohn et 1,26 % de colite ulcéreuse.
2 fois plus susceptibles d’avoir une maladie inflammatoire de l’intestin
Parmi les hommes hétérosexuels ayant des activités sexuelles à haut risque, les pourcentages étaient plus faibles : 0,49 % souffraient de la maladie de Crohn et 0,52 % souffraient de rectocolite hémorragique. En d’autres termes, les hommes homosexuels seraient deux fois plus susceptibles que les hommes hétérosexuels, tous ayant une activité sexuelle à risque.
De plus, les scientifiques ont également observé que les hommes homosexuels ayant des activités sexuelles à risque étaient plus susceptibles d’avoir d’autres problèmes de santé comme un abcès périanal ou rectal, c’est-à-dire une accumulation de pus causée par des bactéries.
Plus de risque d’avoir une colectomie partielle
Enfin, parmi les hommes homosexuels qui présentaient des manifestations sévères de rectocolite hémorragique, ceux qui se livraient à des activités sexuelles à risque entre personnes du même sexe étaient plus à risque de subir une colectomie partielle, c’est-à-dire une ablation d’une partie du côlon .
“Notre étude devrait ouvrir un nouveau champ de recherche sur les affections inflammatoires gastro-intestinales», estime Emad Mansoor. En effet, mieux comprendre le risque de développer une maladie inflammatoire de l’intestin chez les hommes homosexuels pourrait permettre une meilleure prévention. “L’étude de la cause de la maladie intestinale inflammatoire dans cette population de patients sous-représentée par rapport à d’autres groupes de patients nous permettra d’étudier la cause du développement de la maladie chez les patients atteints de MICI. la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse et développer des stratégies personnalisées de médecine de précision et de traitement, tout en réduisant la stigmatisation», conclut Fabio Cominelli, l’un des auteurs.
