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Les illustrations gênantes générées par une intelligence artificielle

Les illustrations gênantes générées par une intelligence artificielle

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE – Ce serait drôle (et juste un tout petit peu gênant) si ce n’était pas la surface émergente d’un gros problème pour la communauté scientifique mondiale. Le 13 février dernier, des résultats de recherches sur la fertilité ont été publiés dans une revue spécialisée, Frontières du développement cellulaire et de la biologie. Une étude tout à fait sérieuse, validée par une publication reconnue… Mais qui visiblement n’a pas regardé de près les illustrations accompagnant la recherche.

Frontières de la biologie cellulaire et du développement La principale illustration qui n’aurait jamais dû exister.

Frontières de la biologie cellulaire et du développement

La principale illustration qui n’aurait jamais dû exister.

La principale représentation est ainsi celle d’un rat dont on a voulu montrer les parties génitales… Et qui se retrouve avec un sexe plus grand que lui, sans que l’image n’ait aucun sens logique. Pire, les termes définissant normalement les parties montrées sont illisibles, des suites de lettres qui ne forment absolument pas un mot. Que s’est-il passé ? La réponse n’a rien de mystérieux, puisqu’elle est confirmée par les auteurs de l’étude eux-mêmes : l’image a été générée par intelligence artificielle.

Testommcells, taquiné, dck

Les chercheurs ont en effet laissé le soin à Midjourney, le plus célèbre des programmes d’IA graphiques (qui crée des images en fonction d’indications données par commandes de texte), de faire les illustrations de leur étude. Pas seulement ce rat au sexe démesuré : tous les dessins, à y regarder d’un peu plus près, sont un étrange assemblage de visuels qui, de loin, passent pour des illustrations scientifiques, et de près des puzzles sans queue ni tête.

Drôle ? Sans aucun doute. Gênant scientifique pour le journal qui a publié ces illustrations ? Absolument. Que de telles erreurs aient pu passer devant un comité de lecture a aussi quelque chose d’inquiétant, et de nombreux scientifiques qui ont réagi à cette publication l’ont clairement fait sentir. Sur son blog, la spécialiste néerlandaise de l’intégrité scientifique a ainsi parlé d’un « triste exemple » de la naïveté des revues envers la « merde générée par IA ».

Il faut dire que cette anecdote pose de manière imagée un problème auquel le monde scientifique est confronté d’une manière aussi aiguë, sinon plus, qu’ailleurs. L’arrivée massive des images créées par IA doit être régulée, et les revues scientifiques n’ont pas toutes la même politique… Ni la même acuité à les repérer. Alors que la revue Nature a déjà fait savoir qu’elle n’accepterait aucun contenu créé par IA, les Frontières dans (qui sont tout un catalogue de revues spécialisées par domaine) le permettent, si la nature de l’image est clairement partagée avec les relecteurs et mentionné sur l’étude.

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Le cas de notre rat virilisé montre surtout que cette règle n’a guère fonctionné, faute d’avoir porté suffisamment attention au matériel accompagnant l’étude. Une faute qui peut écorner sensiblement la crédibilité de ces journaux scientifiques : si ces derniers, dont l’exactitude et la rigueur sont le cœur de métier, laissent passer de tels manquements, que faut-il attendre des études qu’ils publient elles-mêmes ? Pas de réponse de Frontières du développement cellulaire et de la biologie, mais la mention en haut de l’étude qu’une correction est en cours…

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