Ces oiseaux sont capables de camoufler jusqu’à 500 000 aliments par an dans des cachettes réparties sur plusieurs hectares.
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Si en ce lundi de Pâques, vous ne savez plus où vous avez caché les œufs en chocolat des enfants, prenez exemple sur la mésange à tête noire. Des travaux de chercheurs américains confirment que cet oiseau a une mémoire très organisée. La mésange à tête noire fascine les chercheurs depuis des décennies, car elle peut cacher jusqu’à 500 000 aliments par an dans des cachettes réparties sur plusieurs hectares. C’est donc bien plus complexe que la chasse aux œufs dans le jardin. Elle est capable de se souvenir de toutes ces cachettes, même plusieurs mois plus tard.
Pour percer ce mystère, des chercheurs en neurosciences de l’Université de Columbia aux États-Unis, ont étudié pour la première fois grâce à des implants cérébraux, l’activité neuronale de l’hippocampe des mésanges lorsqu’elles cachent de la nourriture. Leurs travaux ont été publiés vendredi 29 mars. L’hippocampe est une zone du cerveau, une structure cérébrale qui joue un rôle important dans la mémoire et le repérage dans l’espace.
En laboratoire, ces chercheurs ont incité des mésanges à dissimuler des graines de tournesol dans un panneau
perforé avec 120 cachettes. Ils se sont aperçus, qu’à chaque fois que l’oiseau fait une réserve quelque part, il crée un souvenir. À chaque cachette correspond un schéma d’activation cérébrale totalement différent du précédent, même si les deux cachettes sont côte à côte. Autre enseignement, pour créer chacune de ces étiquettes souvenirs, la mésange ne fait travailler que 7% des cellules de son hippocampe. Ce sont des cellules différentes à chaque fois. Ce mécanisme permettrait le stockage rapide de nombreux souvenirssans confusion, et de façon économe pour le cerveau.
La nécessité d’avoir une bonne mémoire
Ces mésanges ne migrent pas et doivent survivre l’hiver sans insectes, ni graines sur les plantes. En général, elles accumulent des réserves à la fin de l’été et en automne, puis elles retournent les chercher, quelques mois plus tard. D’autres études seront nécessaires pour comprendre comment la mésange réactive ensuite ses souvenirs. Nous avons encore beaucoup à apprendre du cerveau des oiseaux qui fonctionne différemment du nôtre. Il est redoutablement efficace en consommant beaucoup moins de glucose que celui des mammifères, en raison d’une disposition des neurones différente. Nous pourrions en prendre de la graine, pour faire évoluer nos connaissances.
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