Les infections sexuellement transmissibles en hausse en France: La syphilis en particulier préoccupante

Les infections sexuellement transmissibles en hausse en France: La syphilis en particulier préoccupante

Alors que la plupart des infections sexuellement transmissibles sont à la hausse en France, la progression du nombre de cas de syphilis alarme particulièrement les spécialistes. Longtemps reléguée au deuxième plan des politiques publiques notamment face à l’épidémie de VIH, cette infection bactérienne a augmenté de 110 % entre 2020 et 2022.

À quelques jours de la Saint-Valentin, il y a des surprises dont l’on aimerait se passer. Martin* vient de recevoir une mauvaise nouvelle d’une de ses amies proches, avec qui il a eu un rapport : “Je viens de me faire dépister, tu es la seule personne avec qui je ne me suis pas protégée. Et voilà, maintenant j’ai la syphilis.” Martin court vite se faire dépister. Une fois le choc passé, il remonte rapidement le fil de ses multiples partenaires et se rappelle d’une aventure récente, également non protégée. Après un échange bref, cette partenaire confirme en être porteuse depuis un certain temps. Mais comme Martin, elle préfère prendre le risque, plutôt que d’avoir des rapports protégés.

Les cas de syphilis ont augmenté de 110% depuis 2020 et 2022 en France

Le cas de Martin n’est pas unique. Les infections sexuellement transmissibles (IST) d’origine bactérienne (chlamydia, gonocoque et syphilis, différemment du VIH qui lui est un virus) ont connu une forte hausse entre 2020 et 2022 en France métropolitaine, selon le dernier rapport de Santé publique France, daté de décembre 2023.

Si les chlamydioses demeurent l’IST la plus récurrente en chiffres absolus (+16 % par rapport à 2020, avec 102 cas pour 100 000 habitants), l’évolution des gonococcies et surtout de la syphilis alarment les spécialistes. La proportion d’infections aux gonococcies a bondi de 91 % (avec 44 cas pour 100 000) et celle de syphilis a cru de 110 %, pour atteindre 21 cas pour 100 000.

La PrEP, fausse solution miracle

À l’origine du phénomène ? Les avancées scientifiques servant à lutter contre le sida, notamment, affirment en bloc les médecins. “Les gens se protègent de moins en moins, en partie car ils n’ont plus peur du sida, puisqu’avec les avancées scientifiques, il est désormais possible de mener une vie sans complications tout en étant porteur du VIH”, résume Pierre Tattevin, chef du service des maladies infectieuses du CHU de Rennes. Selon de nombreux médecins, une fois la peur du VIH disparue, les gens “relâchent”. “Il y a un effet pervers aussi de la PrEP”, pointe Jean-Paul Stahl, infectiologue et professeur émérite de maladies infectieuses à l’Université de Grenoble.

La PrEP (pour prophylaxie pré-exposition) est un médicament rétroviral utilisé en amont d’une éventuelle exposition au VIH (virus à l’origine du sida), permettant ainsi de bloquer toute contamination. Désormais très populaire surtout parmi les célibataires homosexuels et bisexuels, il est également proposé systématiquement dans les hôpitaux publics à toute personne indiquant avoir eu des rapports avec plus de 10 partenaires différents au cours des 12 derniers mois, protégés ou non.

“La Préparation donne l’impression aux utilisateurs qu’ils sont protégés de tout, et ils se croient permis de tous les rapports à risque, mais elle ne protège que contre le sida”, alerte Jean-Paul Stahl.

Le rôle des applis de rencontre

Mais selon Pierre Tattevin, un autre élément contribue à cette hausse de cas. “Il est désormais extrêmement facile de trouver des partenaires grâce aux applications de rencontre. Et dans ce cas, on multiplie ses partenaires tout en ne sachant pas qui ils sont, quelles sont leurs pratiques, ni leur historique”, indique le médecin, également président de la Société de pathologie infectieuse de langue française.

Le gouvernement ne peut pas mettre les préservatifs dans la main de tout le monde

Selon les médecins, bien que le taux d’infections aux IST augmente en France, il s’agit également d’une preuve d’un bon système de dépistage, essentiel pour stopper une épidémie.

“Les différents gouvernements ont mené de bonnes politiques ces dernières années, avec les centres de dépistage gratuits. Il faut tester encore plus, surtout les patients à risque”, résume Pierre Tattevin.

Au-delà des campagnes d’information, Jean-Paul Stahl insiste sur la responsabilité individuelle : “Il y a la question de la conscience de chacun. Certains utilisent la PrEP donc il faut qu’ils sachent ce qu’ils risquent malgré cela. Car certains savent les risques encourus et les prennent quand même, dit-il. L’information scientifique véritable est toujours bénéfique, mais est-ce que c’est la solution finale au problème ? Non.”

Cela a permis de prévenir un cas, sachant que c’est une épidémie qui peut se développer significativement.
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2024-02-12 22:00:25

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