2025-03-05 12:49:00
Certains vous le diront et d’autres vous le cacheront. Côtoyez la majorité des jeunes Congolais, et vous comprendrez qu’en réalité les jeunes entrepreneurs ont la rage. Entre les injustices sociales, les accompagnements ou financements de projets inachevés et les paroles en l’air, ceux qui se battent dans l’ombre et qui ne voient pas leur travail être récompensé se sont mis à porter haut et fort leur message.
Tout a commencé par un décret
En 2024, le Président de la République du Congo avait décrété cette année « année de la jeunesse ». Chez nous, lorsque le Président de la République introduit un nouveau concept, tout le monde s’active autour de celui-ci. On aurait dit que tous les autres projets étaient placés dans les tiroirs. Tout le monde s’est concentré sur la jeunesse : conférence par-ci, conférence par-là. Comme si tout le monde voulait que le Président voie et dise que oui, les jeunes ont vraiment été à l’honneur.
Par ailleurs, durant cette année qui s’est achevée par une remise de prix à quelques jeunes (créateurs de contenus, entrepreneurs, artistes, hommes et femmes engagés, etc.), dont on ne sait pas vraiment sur quelle base ils ont été sélectionnés, plusieurs associations, ONG ou structures ont lancé des programmes de formation. Ils voulaient « former la jeunesse », disaient-ils.
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Cependant, l’ironie se trouve là. On a l’impression que nos autorités pensent que nous, les jeunes Congolais, ne sommes pas formés. Certes, certains n’ont peut-être pas reçu une formation adéquate, mais il ne faut pas oublier que d’autres parmi nous, qui ont étudié ici au pays, sont très bien formés, et ce, depuis des années.

Ainsi, lorsqu’on voit toute une année consacrée aux formations, aux conférences et aux promesses, alors que de nombreux jeunes attendent des actions concrètes, on se demande ce qui se passe réellement. On est venu ajouter 100 jeunes aux mille jeunes formés qui, jusqu’à présent, cherchent du boulot. Pourquoi?????
Les jeunes n’attendent pas que tout vienne du gouvernement
D’une part, la nouvelle génération a conscience qu’elle a manqué l’âge d’or de notre pays : l’époque où le pétrole était le centre même de notre économie. En effet, bien que le pétrole soit toujours un facteur clé aujourd’hui, il n’arrive malheureusement plus à couvrir les attentes de la population comme cela a été depuis longtemps. Elle sait désormais qu’il ne faut pas compter uniquement sur cette ressource ni sur le gouvernement. Les jeunes comprennent qu’ils doivent entreprendre pour diversifier et stabiliser l’économie congolaise. C’est d’ailleurs ce que nos autorités nous rappellent.
D’autre part, puisque très souvent l’ennemi de l’homme, c’est l’homme, là où il faut soutenir les jeunes et utiliser ce qui doit l’être pour le faire, certains veulent s’enrichir avec. Chez nous, lorsque vous voulez donner de l’argent à un fils, ne passez pas par l’oncle. Sinon, sachez que seul le quart de cet argent arrivera dans les mains du petit. Chacun doit avoir sa part, comme on a l’habitude de le dire. Ce qui est triste, c’est que ce sont souvent ceux qui ont des salaires qui font cela à ceux qui se cherchent encore. Incroyable !
Un cri de révolte partagé par les jeunes congolais
Cette semaine, j’ai lu le ras-le-bol d’une jeune entrepreneure d’une vingtaine d’années qui s’exprimait sur le fait qu’elle était fatiguée de voir que ce ne sont que les autres que l’on soutient. Ne venez surtout pas croire que c’est parce que leurs projets sont toujours meilleurs, non !

Elle disait : « Franchement, ça commence vraiment à me fatiguer. Toujours des projets financés à coups de milliards soi-disant pour soutenir les jeunes, et au final, même pas un quart d’entre eux en bénéficie réellement. C’est toujours les mêmes histoires, les mêmes injustices, et ceux qui se battent vraiment sur le terrain sont complètement ignorés. »
Et je suis d’accord. L’entrepreneuriat est très difficile. C’est pourquoi, lorsque vous voyez des jeunes Congolais ou d’ailleurs passer à l’action avec leurs propres fonds, il faut les soutenir, car eux savent pourquoi ils ont investi leur argent et leur temps dans ce qu’ils font.
Les jeunes Congolais: Entre frustration et espoir
Certes, avoir un projet sur du papier, c’est bien, mais on ne se rend compte des vraies réalités qu’une fois sur le terrain. C’est à ce moment-là que l’on comprend que son projet n’était pas aussi solide qu’on le croyait. Et si l’on se lance par effet de mode, juste parce qu’on a reçu un financement, on risque fort d’abandonner.
C’est pourquoi il faut soutenir et accompagner ceux qui ont déjà fait un premier pas. Ils savent ce qu’ils endurent. Et s’ils continuent malgré cela, c’est qu’ils souhaitent vraiment réussir. C’est un engagement à encourager.

Les jeunes entrepreneurs sont difficilement reçus et entendus lorsqu’ils souhaitent parler de leurs projets aux personnes susceptibles de les accompagner. Beaucoup d’entre eux ne sont pas non plus au courant des efforts consentis par les autorités ainsi que des investissements mis à leur disposition par la communauté internationale. Il est donc essentiel d’effectuer des descentes sur le terrain et de donner une chance à tout le monde, en particulier à ceux qui y sont déjà engagés avec leurs propres moyens.
Toutefois, malgré ces difficultés et cette indifférence, l’espoir qui nous anime est sans faille. Continuons à dénoncer, mais passons aussi des paroles aux actions. Devenons des acteurs du développement de notre pays.
Enfin, la vraie question qu’il faut maintenant se poser est la suivante : qu’allez-vous faire de cet article ? Le partagerez-vous ? L’utiliserez-vous pour nous frustrer encore plus ? Laisserez-vous votre point de vue ou l’ignorerez-vous ? L’ennemi de l’homme, c’est l’homme. Rappelez-vous !
Pour une jeunesse motivée et fière ! Lisez aussi les Congolais ne vivent pas, ils survivent.
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