(AFP) – En Lettonie, la guerre en Ukraine a ravivé la crainte d’être attaquée par les forces de Moscou. Les plus jeunes citoyens de ce pays balte méconnu, qui partage une frontière de près de 300 km avec la Russie, craignent désormais de devenir une victime collatérale de la guerre de Moscou.
“Pour être honnête, je ne pensais pas à tout ça. Et je n’arrête pas de me dire que je ne serai pas tiré au sort.” Janis a 24 ans, vit à Riga, la capitale de la Lettonie, et comme tous les jeunes Lettons âgés de 18 à 27 ans, il peut désormais être enrôlé pour le service militaire obligatoire de 11 mois.
Le gouvernement letton a réintroduit le service militaire obligatoire en juillet 2023, craignant une invasion par la Russie voisine. Les deux premières vagues de recrues étaient composées de volontaires, mais depuis fin janvier 2024, la sélection se fait par tirage au sort.
“Si je dois m’engager pour 11 mois, je devrai probablement quitter mon appartement car je ne pourrai pas payer le loyer”, s’inquiète Janis. Même s’il existe quelques primes de fin de service, les recrues ne reçoivent que 600 euros par mois s’ils sont volontaires et la moitié s’ils sont tirés au sort.
Depuis février 2022, la Lettonie subit les conséquences indirectes d’une guerre qui se déroule à plusieurs centaines de kilomètres de là. “Ça a créé beaucoup de stress. On en parle tout le temps, avec ce sentiment qu’on ne peut plus rien prédire”, raconte le jeune Letton.
Ieva partage le même constat. Cette jeune femme de 20 ans ressent elle aussi les répercussions quotidiennes du conflit, mais pour des raisons différentes de celles de Jānis : elle fait partie de la communauté russophone du pays.
La Lettonie est devenue indépendante après la chute de l’Union soviétique en 1991, mais à ce jour, plus d’un tiers de la population a le russe comme langue maternelle.
C’est une conséquence des différentes occupations du pays par les forces russes et des importants mouvements de personnes entre les pays baltes et la Russie.
“Une partie de ma famille est russophone, nous parlons russe entre nous parce que ma grand-mère ne parle pas letton, même si elle a vécu ici toute sa vie. Cependant, si quelqu’un me le demande, je dis que je suis letton et que je me sens letton. “, dit Ieva.
La guerre en Ukraine a rendu la vie quotidienne et les conditions de vie plus difficiles pour les russophones de Lettonie, dont certains risquent désormais d’être expulsés.
Dans ce contexte d’incertitude, Ieva et Janis évoquent les tensions croissantes entre les différentes communautés lettones, mais aussi combien ils restent fiers de leur pays peu connu du reste du monde. Regardez la vidéo pour entendre leur récit complet.
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