2024-01-16 17:45:17
L’antisémitisme « n’a pas besoin du Juif, mais de sa représentation ». C’est ce qu’explique Nathania Zevi, journaliste Tg1 et auteur du livre L’ennemi idéal qui sera présenté demain après-midi à l’Auditorium Maxxi à 18h00, avec le ministre de la Culture Gennaro Sangiuliano, Noemi Di Segni, Roberto Genovesi, Paolo Mieli et Alessandro Giuli, modéré par Marco Frittella. Un texte qui part d’une question : pourquoi l’antisémitisme n’a-t-il jamais été vaincu ?
L’ennemi idéal « sont les Juifs » et « ne pas les connaître » facilite et alimente « un préjugé à leur encontre » qui vient de loin. “Il est facile de les désigner comme responsables, de les habiller comme des responsables”, dit-il. Un exemple est celui du Covid : « On désigne d’un côté comme les propagateurs ceux qui ont transporté le virus dans le monde entier, et de l’autre comme les chefs des sociétés pharmaceutiques ». Et encore : lors des manifestations contre le Pass Vert : « D’abord ils attaquent Anne Frank, puis ils défilent en pyjama rayé contre la « dictature sanitaire » ». Autrement dit, tout et le contraire de tout, ce qui compte, c’est d’identifier un ennemi. Un rien ne suffit pas à rallumer la mèche de l’antisémitisme : la preuve en est l’escalade – comme le souligne également le ministère de l’Intérieur – qui a suivi le déclenchement de la guerre à Gaza, à partir du 7 octobre dernier, avec l’attaque du Hamas.
“Il s’agit simplement de le faire sortir”, dit Zevi, surtout à l’heure où les témoins directs de l’horreur de la Shoah “se meurent”. “Il ne fait aucun doute que la mémoire a fait un excellent travail – affirme-t-il – mais elle doit concerner non seulement les Juifs, mais aussi les autres, car ce que ces gens vivaient était un drame international”. Le Jour du Souvenir, comme l’explique l’auteur du texte, “doit être repensé : les gens sont fatigués et la mémoire est trop souvent utilisée par les négationnistes, précisément pour nier ce qui a été”. «Les préjugés projetés sur un avant se reflètent et se propagent dans d’innombrables directions». Dans le livre, un chapitre est également consacré à l’école. Le point de départ, en regardant le passé, est « l’antijudaïsme » en tant que « sentiment qui s’est propagé, historiquement, notamment dans les écoles catholiques ». D’où « un terrain fertile pour semer et grandir la haine envers les Juifs ». Préjugés, haine, peur. L’antisémitisme n’a jamais vraiment été surmonté, il peut rester latent pendant des années puis exploser, n’importe où sur la planète, de manière violente et dévastatrice. »
La journaliste Nathania Zevi l’analyse et la raconte à partir des événements dramatiques de l’actualité. Celle du sentiment antisémite est une histoire ancienne qui, au fil du temps, a connu des évolutions, prenant des formes nouvelles et subtiles. Les stéréotypes du passé, très difficiles à éradiquer, trouvent aujourd’hui des canaux d’amplification de plus en plus puissants. L’antisémitisme vit et se manifeste dans la société réelle et sur le Web, sur le lieu de travail, dans les écoles et dans les stades. «Jamais – écrit l’auteur – une connaissance complète du phénomène ne représente un point de départ nécessaire pour explorer les origines d’un problème plus actuel que jamais.» «Je tiens à remercier Rai Libri pour avoir poursuivi ce projet, commencé en avril dernier et qui a nécessité un travail acharné après le 7 octobre”, souligne Zevi.
L’ennemi idéal de Nathania Zevi, aux éditions Rai Libri, est en vente dans les librairies et les magasins numériques à partir du 17 janvier 2024 (coût 19 euros).
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