Pour Luli Radfahrer, on ne combat pas la désinformation avec de mauvaises informations, mais en allant à la racine du problème et en essayant de le changer
Dans la chronique de cette semaine, Luli Radfahrer commente le problème des fausses nouvelles. Pour lui, il n’y a en effet pas de solution aux fausses nouvelles, mais il estime que le problème est abordé d’un mauvais point de vue. « Nous devons commencer à comprendre pourquoi les gens consomment des fausses nouvelles. […] C’est un peu comme si vous souteniez une équipe et que vous alliez parler à une personne qui soutient l’équipe adverse. Il faudra comprendre qu’au fond, comme vous, elle a les mêmes raisons.
Selon l’éditorialiste, eux-mêmes ne croient pas, par exemple, que la terre soit plate. « Si vous pensez que la Terre est plate, vous ne pouvez pas utiliser de téléphone portable, car les téléphones portables dépendent des satellites et les satellites ne fonctionneront pas sur une Terre plate, n’est-ce pas ? Ce que cet individu veut en réalité, c’est avoir une sorte d’autorité, une sorte de pouvoir », réfléchit-il. Et cela remet en question les raisons pour lesquelles les gens recherchent des informations. « On découvre certaines choses et pas d’autres. Un exemple est que je n’ai aucune idée du régime politique au Bangladesh. Et je n’ai aucune autorité sur ce qui se passe en Russie ou en Israël. Alors pourquoi est-ce que je vois cette nouvelle ? En fait, je vois cette nouvelle parce que je veux montrer à mon groupe social que je ne suis pas une « bête carrée ». Ainsi, bien souvent, vous lisez les informations pour avoir de quoi parler et pour pouvoir transmettre une certaine autorité à votre groupe, pour pouvoir vous imposer. Par conséquent, lire l’actualité est aussi une fonction très sociale », ajoute le professeur.
Face à tout cela, que faire ? Radfahrer suggère qu’il est possible d’aider en proposant du travail communautaire. « Parfois, vous prenez une personne radicale et vous la confiez à un travail communautaire. Cela pourrait être dans un jardin public, cela pourrait être en train de donner une soupe de minuit, vous pourriez faire n’importe quoi pour qu’elle commence à se sentir valorisée, importante. Et elle lâche vite la ‘terre plate’ ou toute autre absurdité», conseille-t-il. Pour lui, il est possible de lutter contre la désinformation en allant à la racine du problème.
Datacracie
Une colonne Datacracieavec le professeur Luli Radfahrer, est diffusé toutes les deux semaines, le vendredi à 8 heures du matin, sur Rádio USP (São Paulo 93,7 ; Ribeirão Preto 107,9) et également sur Youtubeproduit par Rádio USP Jornal da USP et TV USP.
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