Les mafias plongent dans leur ‘narcocoup’ d’Etat contre l’Equateur avec un nouvel assassinat politique

Les mafias plongent dans leur ‘narcocoup’ d’Etat contre l’Equateur avec un nouvel assassinat politique

2023-08-15 23:36:59

C’est l’Équateur, mais on dirait la Colombie des années de Pablo Escobar, le trafiquant de drogue qui menaçait et tuait, qui envoyait des messages à ceux qui persécutaient son réseau mafieux au point de leur dire qu’il ressusciterait leurs morts et tuerait encore eux. C’est l’Équateur qui, jusqu’en 2018, ne semblait pas figurer sur la carte du monde, car c’était un pays où rien ne se passait.

L’assassinat il y a quelques jours du candidat à la présidentielle Fernando Villavicencio, candidat du parti Movimiento Construye et qui avait dénoncé avoir subi de nombreuses menaces de la part de la mafia, a été suivi lundi de l’assassinat d’un autre dirigeant politique. Il s’agit de Pedro Briones, de la formation Revolución Ciudadana, précisément un homme fidèle à l’ancien président Rafael Correa -actuellement en exil-, qui est accusé d’être à l’origine de la mort de Villavicencio. Le journaliste a désigné à plusieurs reprises Correa comme la cause de tous les maux qui ont rendu malade le peuple équatorien.

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Comme s’il s’agissait d’un règlement de comptes, à peine cinq jours plus tard, un homme fidèle aux idées du correísmo est tué de quelques coups de feu dans la ville d’Esmeraldas, une ville portuaire où la mafia du trafic de drogue impose son pouvoir. Deux tueurs à gages à moto lui ont tiré dessus alors qu’il rentrait chez lui, puis ont pris la fuite.

Esmeraldas est un endroit dangereux. Lors de ces élections extraordinaires, le premier mort a été Rider Sánchez, candidat de la coalition Let’s Act à l’Assemblée nationale pour la circonscription de cette ville. Il a été abattu de plusieurs balles alors qu’il voyageait dans sa voiture. L’ancien footballeur équatorien Frickson Erazo a également subi la violence des gangs au début de l’année, lorsqu’il s’est présenté à la mairie de la municipalité. Sa maison a subi deux attaques à l’explosif et son véhicule a fini par s’enflammer.

Dans le contexte

  • 13,4 millions de citoyens
    Ils sont convoqués ce dimanche pour les élections présidentielles.

  • “Transformer l’indignation en courage”
    Gloria Valencia, mère de Fernando Villavicencio, a demandé mardi aux Équatoriens de transformer leur “indignation en courage” et de voter pour le parti de son fils assassiné.

  • 7 politiciens équatoriens
    ont été tués cette année par des groupes criminels.

  • Juges et procureurs à l’honneur
    Deux procureurs et un juge ont également été abattus au cours de l’année écoulée, ainsi que trois gardiens de prison, dont deux ont réussi à survivre après avoir été abattus.

Le pays vit dans un environnement de peur. Et les candidats au gouvernement de la nation savent que la situation est hautement dangereuse. Il y a une vague de peur et de violence. La fin de la campagne électorale est annoncée blindée. L’Équateur a expérimenté passivement comment, ces dernières années, le trafic de drogue a pris le contrôle des régions moins contrôlées par la police. Et le sentiment qui prévaut est que les mafias tentent de donner un « narco-coup » définitif à l’État ; imposer leur pouvoir à tout aspirant au commandement du pays avant l’ouverture des urnes ce dimanche et éviter ainsi toute intention du nouvel exécutif de mettre en œuvre des plans d’amélioration de la sécurité. Quiconque se bat ou tente de mettre fin à son entreprise est condamné à mort.

Pour les élections, et après l’assassinat de Villavicencio, il reste sept candidats officiels, bien qu’il soit prévu qu’aujourd’hui la commission électorale certifie Christian Zurita à la tête du conseil d’administration du Movimiento Construye, en remplacement du journaliste décédé. Jan Topic, de son parti appelé Pour un pays sans peur, continue de proclamer sa lutte contre les cartels de la drogue, qui depuis la prison continuent de dominer la criminalité dans ce pays d’Amérique latine. À l’heure actuelle, l’Équateur compte une population de 31 189 prisonniers. C’est un chiffre inférieur à celui de 2020, où 38 146 détenus avaient été dénombrés, mais le pouvoir des mafias n’a pas été réduit.

Mafias albanaises et italiennes

Arrangements floraux placés à l’extérieur du site où le candidat présidentiel Fernando Villavicencio a été assassiné, à Quito.

AFP


Le dernier exemple en date a été donné lundi par les centaines de détenus qui se sont révoltés dans la prison où séjournait ‘Fito’, le chef de Los Choneros qui a menacé de mort le candidat assassiné. Le prisonnier a été transféré dans une autre prison à sécurité maximale, entre autres raisons, pour tenter de couper ses liens avec le monde extérieur. Outre les microcartels locaux, une dizaine de gangs qui règlent normalement leurs différends avec des balles en pleine rue ou avec des bombes, les grandes mafias albanaises et italiennes opèrent dans le pays, qui contrôlent une partie du business de la cocaïne et sa sortie par la mer vers les États-Unis, les États-Unis et l’Europe.

Avec 18 millions d’habitants, l’Équateur a eu des gouvernements de toutes sortes et il est également vrai qu’il a survécu à des crises financières, à des manifestations massives et même à un enlèvement présidentiel. Mais il n’avait jamais eu à vivre dans un état d’urgence, ni à suspendre certaines libertés civiles pour tenter de contrôler le taux de criminalité élevé dans le pays. Depuis le meurtre de Villavicencio, Lasso a appliqué le régime d’urgence et des milliers de soldats et de policiers patrouillent dans les rues des principales villes et contrôlent les véhicules et les bâtiments à la recherche de membres de gangs et d’armes.



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