“Les marchés européens suivent la tendance de Wall Street après des annonces encourageantes sur la dette américaine et la fin du cycle de relèvement des taux de la Fed. Les indices européens ont progressé jeudi, avec une séance plutôt positive pour le CAC40 français, le DAX allemand et le FTSE 100 britannique. Les investisseurs se montrent optimistes malgré les trois sorcières et attendent une prise de parole de Jerome Powell pour avoir des indications sur la politique monétaire américaine. En outre, notre rubrique du vendredi se penche sur le vocabulaire de communication des entreprises et sur les mots galvaudés utilisés dans les communiqués de presse.”

“Les marchés européens suivent la tendance de Wall Street après des annonces encourageantes sur la dette américaine et la fin du cycle de relèvement des taux de la Fed. Les indices européens ont progressé jeudi, avec une séance plutôt positive pour le CAC40 français, le DAX allemand et le FTSE 100 britannique. Les investisseurs se montrent optimistes malgré les trois sorcières et attendent une prise de parole de Jerome Powell pour avoir des indications sur la politique monétaire américaine. En outre, notre rubrique du vendredi se penche sur le vocabulaire de communication des entreprises et sur les mots galvaudés utilisés dans les communiqués de presse.”

La dernière séance de la semaine coïncide avec la compensation mensuelle sur les marchés actions. Mais les trois sorcières ne font pas vraiment peur à des investisseurs dont la libido pour les actifs à risque s’est réveillée. À moins que Jerome Powell ne joue les tue-l’amour ce soir. C’est l’objet de notre tour d’horizon du jour, agrémenté ce matin de quelques réflexions personnelles sur le vocabulaire de communication des entreprises et de beaucoup de Japon. Les marchés actions européens n’ont pas eu à chercher bien loin l’inspiration pour leur séance du 18 mai, fériée dans plusieurs pays mais rarement chômée en bourse. Ils sont allés voir ce qui s’est passé chez l’Oncle Sam la veille pour le répliquer. Wall Street a rugi de plaisir après les annonces convergentes des démocrates et des républicains sur la nécessité de trouver rapidement une issue au problème du plafond de la dette, pour éviter une impasse catastrophique. Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, mais en l’occurrence, personne ne croit que le Landernau politique américain prendra le risque de jouer avec un défaut de paiement des Etats-Unis, fut-il technique. Donc les trois indices principaux de Wall Street avaient bondi à ces annonces mercredi soir, et l’Europe a suivi jeudi. Le CAC40 français a gagné 0,6%, le DAX allemand 1,3% et le FTSE 100 britannique 0,25%.Hier soir, Wall Street a prolongé la fête, en particulier le Nasdaq 100 qui a effacé ses pics d’un an en s’adjugeant 1,8% à 13 835 points. Le S&P500 a progressé de 0,9% et le Dow Jones, plus poussif à cause de ses acteurs défensifs, de 0,3%. Le nouveau scénario dominant est une variante du précédent : la question du plafond de la dette américaine se règle à court terme et la Fed en a fini avec son cycle de relèvement des taux. Les investisseurs ne sont pas tous d’accord sur ce dernier point, mais une majorité d’entre eux soutient ce schéma, malgré une remontée du clan des partisans d’une hausse de taux le 14 juin. Grosso modo, un tiers du marché voit une hausse de taux et deux-tiers un statu quo à cette date. Il y a une semaine, la probabilité d’une hausse de taux n’atteignait que 11%. Entre les deux, les statistiques macroéconomiques américaines ont fait preuve de résistance, quelques membres de la Fed ont montré les dents et la crise des banques régionales a eu tendance à s’apaiser. La modification des pronostics est visible dans le parcours du dollar, qui a repassé le cap de 1,08 contre l’euro et dans le rendement de l’obligation US à 10 ans, qui est remonté à 3,63%. Le patron de la Fed, Jerome Powell, va probablement apporter quelques indications additionnelles en fin d’après-midi lorsqu’il s’exprimera lors d’un événement public.Après vous avoir farci le crâne avec ces commentaires psychologico-économiques, passons à notre paragraphe plus léger du vendredi, consacré cette semaine aux mots galvaudés dans la communication financière. Comme dans d’autres domaines, certains termes sont à la mode en bourse quand il s’agit d’appeler un chat un chien. Il n’y a qu’à regarder les pages principales des sociétés cotées pour s’en rendre compte : elles travaillent toutes à un plus bel avenir pour l’humanité et à la préservation des ressources de la planète. J’avais déjà fait un quizz cette année sur l’escroquerie intellectuelle des phrases d’accroche de certaines entreprises pour décrire leur activité. Mais ce matin, nous allons parler de quelques mots galvaudés utilisés dans les communiqués de presse. J’avais déjà décrypté ici trois annonces de sociétés plutôt amusantes, mais j’attire cette fois votre attention sur cinq mots ou expressions fourre-tout de l’époque :”Stratégique”. Ce terme tapisse les communiqués. Par définition, le terme “contrat” n’existe que chez les communicants has been. On lui préfèrera “accord stratégique”, plus cossu. Même topo pour le partenariat. Le partenariat est “stratégique”. Si ce n’est pas le cas, c’est que c’est vraiment un partenariat de troisième zone. Un partenariat stratégique entretient le mystère sur de grandes choses à venir, même quand c’est un vulgaire contrat.”Nouveau” Là encore, il s’agit de marquer une sorte d’exclusivité. On peut rencontrer une “nouvelle période de croissance”, un “nouveau contrat” ou, si vous avez bien suivi, le fin du fin : un nouvel accord stratégique. L’idée est de montrer que la société est blasée à force de signer des contrats, des accords ou quoi que ce soit d’autre. Ça marche aussi avec les titres de communiqués de résultats. Une “nouvelle année de croissance”, c’est quand même plus guindé qu’une simple “année de croissance”.”Historique”. C’est un peu la version du dessus de “stratégique”. D’ailleurs, on a parfois des événements qui sont à la fois stratégiques et historiques. Globalement quand il s’agit pour une société de montrer ses muscles, le terme historique est utilisé à toutes les sauces. J’avoue ne pas avoir croisé de “nouvel accord stratégique historique”, mais il ne faut pas perdre espoir.”De transition”. On quitte les superlatifs pour le vocabulaire de l’atténuation. Si vous croisez “de transition” dans un communiqué, c’est une lumière rouge qui s’allume. On a des “exercices de transition” ou des périodes de transition”. Clairement, ça veut dire “on a raté nos objectifs donc ce qu’on a prévu arrivera peut-être, mais plus tard, voire jamais”.”Fait le point”. Quand une entreprise inclut le terme “fait le point” dans un titre de communiqué, c’est qu’elle a une mauvaise nouvelle à annoncer. Si l’entreprise Bidule a un gros contrat à annoncer, elle dira “Bidule signe un nouvel accord historique avec Machin”. En revanche si elle écrit “Bidule fait le point sur son accord avec Machin”, attendez-vous à ce que quelque chose cloche.Je passe sur les termes durable, vert et toute la sémantique environnementale, parce qu’une simple chronique ne suffirait pas à dire suffisamment de mal.Les temps forts du jour sont, outre l’allocution de Powell ce soir, la publication d’une inflation sous-jacente annuelle de 3,4% au Japon en avril, en ligne avec les attentes. Le pays semble sortir du train-train des dernières décennies, comme l’illustre d’ailleurs le parcours des
#Powell #revient #dans #jeu
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