2024-01-15 13:48:00
La crise en mer Rouge commence également à avoir un impact direct sur l’approvisionnement énergétique. Au moins 5 navires transportant du gaz liquéfié en provenance du Qatar – dont trois chargés de GNL à destination de l’Europe – ont interrompu leur voyage. Et des dizaines de pétroliers transportant du pétrole et du carburant se sont également arrêtés en haute mer ou changent de cap, pour éviter le passage dans une zone de plus en plus risquée.
Une situation fluide, qui menace à long terme de compromettre la disponibilité des carburants et d’enflammer les prix, mais qui suscite pour l’instant une réaction très tiède sur les marchés. Le gaz en particulier débute la semaine avec une baisse d’environ 5%, s’échangeant juste au-dessus de 30 euros le mégawattheure au TTF, proche des niveaux les plus bas depuis août. Les prix du pétrole brut, très volatils ces derniers jours, ont débuté la séance en hausse puis sont devenus négatifs : le Brent a perdu environ un demi-point de pourcentage, à environ 77 dollars le baril.
Outre la géopolitique, d’autres facteurs d’influence entrent en jeu, qui prédominent souvent sur le marché. D’un côté, il y a les politiques des banques centrales, que les investisseurs continuent malgré tout à considérer comme orientées vers une baisse des taux d’intérêt. En revanche, les fondamentaux sont rassurants : pour le gaz notamment, la demande reste modérée (malgré le froid intense) et les stocks en Europe comme en Asie sont très élevés pour cette période de l’année.
La situation en mer Rouge est cependant loin d’être rassurante. Aux attaques répétées du Houthis aux navires de passage – qui ont déjà provoqué l’effondrement du trafic des porte-conteneurs – s’est ajoutée la dure réaction militaire des États-Unis et de la Grande-Bretagne, qui, pour arrêter la guérilla chiite ils ont touché plusieurs fois des cibles sur le territoire yéménite. Une escalade qui pourrait à elle seule justifier une hausse des prix des matières premières, à travers ce qu’on appelle une « prime géopolitique ».
La fuite des pétroliers et des méthaniers de la région – qui a commencé avec du retard principalement pour des raisons contractuelles – est liée aux récents raids contre les Houthis. La Combined Marine Force (Cfm), dont dépendent les forces anglo-américaines, a ordonné vendredi 12 à tous les navires de “se tenir à l’écart de Bab al-Mandab”, le détroit qui “ferme” la partie sud de la mer Rouge, le reliant au golfe d’Aden. L’appel a également été lancé par l’intermédiaire d’Intertanko, l’association des armateurs indépendants de pétroliers, et n’a pas été pris à la légère.
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