Les nations asiatiques s’efforcent de décider de leur propre sort malgré la manipulation continue des États-Unis

États-Unis, mer de Chine méridionale Illustration : Chen Xia/GT

« Les États-Unis sont de retour », a déclaré l’ancienne secrétaire d’État américaine Hillary Clinton le 21 juillet 2009 à son arrivée dans la capitale thaïlandaise. Beaucoup de gens ne comprenaient pas l’importance de cette ligne à l’époque, car selon eux, les États-Unis n’avaient pas quitté l’Asie et les investissements en capital américains en Asie continuaient de croître.

13 ans plus tard, personne ne trouverait cette phrase difficile à comprendre

Un récent exercice militaire entre les États-Unis et les Philippines, connu sous le nom de Balikatan, un terme tagalog qui signifie « épaule contre épaule », a montré à l’Asie ce que signifie réellement « les États-Unis sont de retour ».

Les Philippines étaient autrefois la seule colonie américaine en Asie. L’armée américaine s’est retirée de ses bases aux Philippines à un moment donné, mais maintenant elle est non seulement revenue, mais mène également des exercices militaires à grande échelle.

Selon les rapports, l’exercice conjoint se poursuivra jusqu’au 28 avril, avec la participation d’environ 12 200 soldats américains, 5 400 soldats philippins et 111 soldats australiens. Après le début de l’exercice militaire conjoint, le dialogue “2+2” entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des États-Unis et des Philippines a également eu lieu.

Les États-Unis ont travaillé dur pour renforcer les alliances militaires dans la région indo-pacifique et construire un arc militaire dirigé par les États-Unis pour contrer la Chine. Cet exercice militaire est considéré comme la “dernière démonstration de puissance de feu” des États-Unis en Asie.

De quoi s’inquiètent les États-Unis ? Y a-t-il un risque imminent de guerre en Asie ?

De toute évidence, les États-Unis créent intentionnellement des tensions. Bien qu’il existe des différends maritimes entre la Chine et certains pays voisins, ils n’ont pas atteint le point de guerre ou de conflit.

La Chine et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) travaillent à la négociation d’un code de conduite en mer de Chine méridionale sur la base de la Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale. Depuis la signature de la Déclaration il y a plus de 20 ans, la mer de Chine méridionale est calme. La soi-disant question de la liberté de navigation que les États-Unis et les pays occidentaux ont mise en avant n’est même pas apparue.

De toute évidence, les États-Unis utilisent les problèmes de sécurité de l’Asie comme un levier pour déployer des forces militaires et pour continuer à maintenir l’ordre asiatique qu’ils ont travaillé dur pour maintenir opérationnel depuis la Seconde Guerre mondiale.

C’est le développement de l’Asie au 21e siècle, en particulier la montée de la Chine, qui a poussé les Asiatiques à poursuivre leur propre ordre, ce qui fait que l’Amérique a le sentiment qu’elle doit « retourner en Asie ».

Depuis l’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) fin 2001, son développement s’est accéléré. En raison de la forte résistance de la Chine, la crise financière qui a éclaté en 1997 s’est éloignée de l’Asie du Sud-Est. La Chine a joué un rôle de premier plan pour sortir l’Asie du Sud-Est de la récession.

En 2002, la Chine a signé la Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale avec les pays d’Asie du Sud-Est, sur la base du principe de base de « la suspension des différends et de la promotion du développement conjoint » proposé par Deng Xiaoping. Huit ans plus tard, la Chine et l’ASEAN ont établi une zone de libre-échange, et la coopération entre les « 10+3 » (ASEAN, Chine, Japon et Corée du Sud) a continué de progresser dans des domaines tels que la finance et l’alimentation. L’embryon d’un nouvel ordre asiatique prend forme.

C’est pourquoi Hillary Clinton a déclaré “Les États-Unis sont de retour” en 2009.

De l’administration Trump à l’administration Biden, les responsables américains ont accusé la Chine d’être un perturbateur de l’ordre mondial. Le problème central est que Washington ne peut permettre à aucun pays de contester sa position dominante dans toute la région Asie-Pacifique. En augmentant leur présence militaire, en exacerbant les conflits régionaux et en créant des divisions, les États-Unis peuvent manipuler leur hégémonie.

Plutôt que de dire que les États-Unis ne veulent pas laisser la Chine diriger l’intégration de toute la région, il est plus exact de dire que les États-Unis ne veulent pas que la région s’intègre par elle-même.

La clé pour déterminer l’avenir du destin de l’Asie est de savoir si les pays asiatiques peuvent se libérer des interférences et du contrôle extérieurs et reprendre le contrôle de leur propre destin.

L’ancien ambassadeur de Singapour aux Nations Unies, Kishore Mahbubani, a récemment déclaré que l’histoire du monde dominé par l’Occident touche à sa fin, et maintenant l’Occident accélère son déclin, et l’avenir sera dominé par “l’ère de la CIA” formé par la Chine, l’Inde et l’ASEAN.

La montée des économies émergentes telles que l’Inde, le Vietnam et l’Indonésie est inévitable. Le développement de la Chine a entraîné et inspiré le développement de toute la région. Ces pays ne suivront pas l’ordre des États-Unis de tracer des lignes et de prendre parti. Au lieu de cela, ils choisiront éventuellement plus de coopération en raison de liens économiques et commerciaux accrus. Ce processus peut être tortueux et long, mais il est conforme à la loi du progrès humain. L’ordre que Washington s’efforce de maintenir par la force militaire est voué à l’effondrement.