Les nouvelles techniques d’injection en médecine esthétique: une tendance en plein essor

Les nouvelles techniques d’injection en médecine esthétique: une tendance en plein essor

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Le deuxième traitement en plein essor consiste à injecter dans la peau des cellules souches issues de son propre organisme. Il s’applique au visage, au cou, au décolleté et même aux cheveux. “La médecine esthétique a trouvé une application très efficace, sans risques connus d’allergie ou de rejet. Même si nous avons encore peu de recul, les résultats sont très satisfaisants”, estime Mickaël Poiraud, médecin esthétique à la Clinique Nescens à Genolier, qui vend déjà cette technique.

Demande croissante
On voit aussi apparaître sur les réseaux sociaux un traitement nommé Barbie Neck en référence au cou fin et allongé de la célèbre poupée américaine. Destinées initialement aux personnes souffrant de douleur chronique, ces injections de botox dans tout le muscle trapèze (nuque, tronc, épaule) sont détournées à des fins esthétiques pour affiner cette partie du corps. “L’engouement autour du personnage de Barbie a donné une visibilité à cette technique. Mais elle reste très peu demandée en Europe et a le désavantage d’affaiblir la musculature pendant quelques mois”, poursuit Patricia Delarive, qui a également fondé Samba, un centre de formation en médecine esthétique.

Enfin, provenant des Etats-Unis comme tous les traitements mentionnés plus haut, le Foxy Eyes, que l’on peut traduire par regard de biche (même s’il fait littéralement référence aux yeux de renard), vise à appliquer des fils tenseurs à l’aide d’aiguilles sous le sourcil pour remonter sa partie extérieure. “Il est souvent demandé par des jeunes femmes qui veulent modifier la forme de leurs yeux”, observe la dermatologue de formation.

Ces nouveaux développements de la médecine esthétique connaissent un succès important, notamment grâce à une demande croissante provenant d’un public plus jeune. Le marché s’est aussi beaucoup démocratisé ces vingt dernières années, grâce à des prix plus abordables et des accès facilités. On ne compte plus le nombre de cabinets de médecine esthétique implantés dans les centres urbains, à l’instar de l’enseigne alémanique Beauty2Go, qui a ouvert une antenne à la rue de Bourg, à Lausanne, au printemps dernier. Son objectif: rendre les injections de médecine esthétique accessibles, grâce à des offres attractives (première consultation gratuite, rabais fidélité) et une gestion des lieux décontractée (petite structure, réservation par WhatsApp ou Instagram). C’est faute de s’être sentie comprise par un médecin qui refusait d’augmenter le volume de ses lèvres au début de sa vingtaine que la fondatrice zurichoise Alexandra Lüönd a développé sa propre vision de la branche. “Nous proposons une offre plutôt restreinte d’interventions et collaborons avec des groupes pharmaceutiques. Ces conditions nous permettent de maintenir les prix à un niveau abordable”, assure-t-elle.

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Egalement pionnière dans la démocratisation de cette médecine, la Clinique Matignon, inaugurée à Lausanne en 2007, est désormais implantée dans une dizaine de villes romandes, et rend son offre accessible à un large public en installant des espaces-capsules dans certains centres Manor. Elle était parmi les premières à proposer le principe de paiements échelonnés.

Des traitements plus naturels
La popularité croissante de la médecine esthétique s’explique également par l’arrivée de traitements considérés comme plus naturels, tant au niveau des substances utilisées que des résultats. C’est le cas par exemple de l’acide hyaluronique (une molécule qui est, par ailleurs, aussi générée par l’organisme et contribue à l’hydratation des tissus). Cette substance reproduite en laboratoire est aujourd’hui injectée dans tout le visage sous le nom de Skinbooster ou Profhilo, avec la promesse de donner à la peau un aspect pulpeux. Comme l’explique Pascal Brice, Chief Technical Officer chez Teoxane, une société genevoise, le produit de comblement cutané qu’elle fabrique est proche de l’acide hyaluronique naturel de la peau, ce qui laisse au visage une meilleure capacité de mouvement des expressions. “Ces nouvelles applications séduisent les personnes qui détestent l’idée du botox et pensaient ne jamais faire de médecine esthétique”, souligne Patricia Delarive.

Tandis que le bistouri ne peut que réparer un visage qui a perdu la fermeté de sa jeunesse, ces techniques misent sur une action dite préventive, censée permettre aux cellules de la peau de continuer de se régénérer. Cependant, aucune de ces interventions n’a d’effets illimités dans le temps, puisque les substances injectées finissent par être éliminées par l’organisme. Il faut donc renouveler l’opération pour en prolonger l’effet. “Le coût à long terme de la médecine esthétique peut être similaire à un lifting de plusieurs milliers de francs, surtout si on commence jeune. Malgré cet aspect éphémère, la branche est en train de prendre des proportions gigantesques. À tel point qu’on peut se demander si la logique clinique ne passe pas parfois après l’aspect commercial”, s’interroge Luigi Schiraldi, médecin en chirurgie plastique, reconstructive et esthétique au CHUV.

Cinq techniques d’injection, commentées par Luigi Schiraldi, médecin en chirurgie plastique, reconstructive et esthétique au CHUV
Vampire Lift (traitement PRP)
Cette technique vise à se faire injecter dans différentes zones du visage, du cou ou du décolleté un plasma riche en plaquettes (PRP) extrait de son propre organisme. Après une prise de sang réalisée dans le cabinet, ce dernier est centrifugé pour récolter le plasma. On notera que deux techniques sont possibles, avec ou sans adjonction de substances externes. Le PRP est ensuite injecté par très petites piqûres rapprochées. L’effet est double: les aiguilles stimulent mécaniquement la régénération cutanée, et les plaquettes délivrent des substances qui favorisent la production de collagène et d’élastine
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2023-10-07 22:44:14

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