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Les objectifs de la naissance doivent aller au-delà de la survie maternelle

by Nouvelles

L’une des plus grandes réussites de l’Inde en matière de santé publique a été la baisse spectaculaire de la mortalité maternelle et infantile tout au long du 21e siècle. Le taux de mortalité maternelle (RMM) en Inde – décès maternels pour 100 000 naissances vivantes – qui était de 384 en 2000, est tombé à 103 en 2020. L’accès aux soins de santé modernes est bien plus large. En 2019-2021, 89 % des bébés sont nés dans des hôpitaux et autres établissements de santé, contre seulement 41 % en 2005-2006. La qualité des soins s’est également améliorée au sein des institutions, sauvant encore plus de vies.

Les obstacles auxquels les femmes sont confrontées en matière de soins de maternité sont complexes. C’est un problème qui souffre du fait qu’il se situe à l’intersection des défis de l’Inde en matière d’autonomisation des femmes et de soins de santé (Pratham Gokhale/HT Photo)

Mais est-il suffisant que davantage de femmes et de nourrissons survivent ?

Comme le dit Neel Shah, expert en santé maternelle basé aux États-Unis, la survie n’est que la base de ce que les gens méritent pendant l’accouchement. Nous devrions viser le plafond – non seulement la survie, mais aussi une bonne santé et une bonne qualité de vie ; des expériences d’accouchement dignes, respectueuses et positives ; et des souvenirs d’épanouissement et de joie à l’arrivée d’un nouveau membre de la famille.

Pour atteindre ce plafond ambitieux, nous devons comprendre les trois principaux défis du paysage de la santé maternelle en Inde.

Premièrement, nous devons nous attaquer au problème du « trop peu, trop tard », c’est-à-dire des soins inadéquats ou des soins retardés. Par exemple, ne pas avoir accès à des prestataires de soins de santé qualifiés, à des installations médicales, à des ambulances ou à des médicaments. Malgré les progrès réalisés au niveau national, de vastes pans du pays souffrent encore de trop peu de mesures, et trop tard. Nous perdons encore trop de mères et de bébés.

Deuxièmement, il y a la question du « trop, trop tôt », qui fait référence au problème de la surmédicalisation systématique ; le recours inutile à des interventions nuisibles et non fondées sur des données probantes ; et le recours à des interventions qui peuvent sauver des vies lorsqu’elles sont utilisées de manière appropriée, mais préjudiciables lorsqu’elles sont utilisées de manière excessive. La grossesse et l’accouchement sont des processus physiologiques et non une maladie. Trop de soins, trop tôt, entraînent une morbidité inutile pour la mère et le nouveau-né. En Inde, cela se traduit par des taux extrêmement élevés de césariennes (césariennes), de déclenchements du travail, d’augmentations et d’épisiotomies. Les recherches en santé publique suggèrent que les taux idéaux de césarienne se situent entre 10 et 19 %. Le taux de césarienne dans le secteur privé indien à l’échelle nationale est de 47 %, et de nombreux États et districts dépassent les 80 %.

Troisièmement, le manque de respect et les abus (D&A) envers les femmes enceintes et les femmes en travail sont endémiques dans toute l’Inde, avec une prévalence estimée à environ 71 %. Les D&A constituent une violation inhérente des droits de l’homme. Cela prend plusieurs formes, comme la violence physique et verbale, le manque de consentement éclairé, le manque d’intimité et le manque de confidentialité. Ce phénomène est présent à des degrés divers en fonction du type d’établissement et est aggravé par des facteurs tels que la caste et le statut socio-économique. Les pratiques de D&A généralisées laissent les femmes impuissantes. Cela réduit également la volonté de recourir aux soins de santé en établissement, ce qui, à son tour, fait augmenter la mortalité.

Ni les soins de mauvaise qualité, ni les D&A ne se limitent aux milieux à faible revenu. L’utilisation de pratiques néfastes et dépassées est répandue dans toute l’Inde, et même les femmes privilégiées subissent ainsi une morbidité inutile. De plus, les femmes des hôpitaux urbains d’élite sont également victimes de D&A, notamment en raison d’un manque de consentement éclairé et d’un manque d’autonomie corporelle. Même s’ils consentent à des procédures et à des interventions au sens juridique, c’est souvent après avoir été induits en erreur par des processus de consentement fondés sur la peur, dans lesquels les véritables avantages et risques ne sont pas communiqués.

Les obstacles auxquels les femmes sont confrontées en matière de soins de maternité sont complexes. Il s’agit d’un problème qui souffre du fait qu’il se situe à l’intersection des défis de l’Inde en matière d’autonomisation des femmes et de soins de santé. Les femmes souffrent de carences en matière de santé publique, tout comme les hommes, mais sont confrontées à des mauvais traitements supplémentaires. De plus, les femmes ont souvent un faible pouvoir de négociation au sein de leur propre foyer, ce qui rend difficile pour elles d’exiger des soins respectueux et de haute qualité.

Nous devons situer le débat sur la santé maternelle dans les débats féministes plus larges sur l’autonomie corporelle et les droits des femmes. Avec la reconnaissance croissante des mauvais traitements, des abus et de la négligence envers les femmes qui accouchent dans des établissements, nous avons besoin d’un changement de paradigme.

Nous devons avancer vers un monde dans lequel les femmes non seulement survivent, mais reçoivent également des soins de haute qualité empreints de compassion, de respect et d’autonomisation.

L’accouchement ne doit pas seulement être quelque chose à tolérer pour avoir un bébé. Des expériences d’accouchement positives, la protection des droits de l’homme lors de l’accouchement et une santé optimale pour les mères et les bébés devraient devenir la norme. Il est temps de transformer l’accouchement.

Janhavi Nilekani est fondateur et président de la Fondation Aastrika et du Centre de sages-femmes Aastrika. Les opinions exprimées sont personnelles

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