2024-08-02 21:37:41
À l’approche de la conférence de direction de la National Wooden Pallet & Container Association (NWPCA) de 1984, les tensions étaient à leur comble au sein de l’équipe Pallet Design System (PDS) de Virginia Tech. « Nous transpirions à grosses gouttes », se souvient le Dr Marshall (Mark) White, chef de projet et porte-parole du projet à l’époque.
Au début de la quatrième année du projet, de nombreuses recherches sur les performances des essences de bois, les joints, les entailles, etc. avaient été rassemblées. Les étudiants diplômés obtenaient en grande partie leurs diplômes en cassant des planches pour tester les propriétés du bois, comme le disait White en plaisantant. Il y avait juste un problème, pas si mineur que ça. Les chercheurs de Virginia Tech, après avoir traduit cette modélisation en logiciel, rencontraient des problèmes. Ils n’arrivaient pas à faire fonctionner le logiciel sur leurs premiers ordinateurs de bureau.
« Je m’arrache les cheveux parce que nous avons tous fait de notre mieux », se souvient White à propos de l’équipe de recherche. Il a demandé plus de temps à Bill Sardo, le vice-président exécutif émérite de la NWPCA, mais Sardo n’a pas voulu l’écouter. L’introduction du PDS était la présentation incontournable de l’ordre du jour de la réunion de la NWPCA, qui avait été organisée autour de ce thème.
Le temps s’écoulait à peine quelques jours avant la conférence où le PDS serait officiellement présenté, et le Dr Thomas McLain de Virginia Tech, le scientifique responsable du projet, n’arrivait pas à faire fonctionner le programme. Il n’était pas développeur de code source, se souvient White. Et moi non plus.
Finalement, juste un jour avant que McLean et White ne s’envolent pour Boca Raton pour la réunion, la liesse a commencé. McLain a réussi à faire fonctionner le programme.
Cette jubilation fut de courte durée. Après le vol, White et McLain apportèrent leurs cinq disquettes dans la salle de conférence pour les installer. Cependant, lorsque le PC fut connecté à l’énorme projecteur des années 1980 (il était aussi gros qu’un bureau, comme le rappelle White), le programme planta. Les chercheurs apprirent auprès du personnel informatique du complexe que le PC IBM était fabriqué localement à Boca Raton, et des techniciens IBM furent appelés sur les lieux. Une fois arrivés, ils assurèrent à McLain et White qu’ils régleraient le problème et rendraient le PC le lendemain matin.
Fidèles à leur parole, ils arrivèrent le lendemain matin et aidèrent à installer le matériel de présentation. Finalement, tout se déroula comme prévu. Alors que Sardo présentait White à la salle de présentation bondée, McLain prit position derrière le rideau de scène, où il était caché du public. Pendant la présentation, McLain allait exécuter la démonstration PDS sur le signal de White.
Cependant, alors que White dépassait McLain en route vers le podium, McLean siffla dans les coulisses : « Mark, ça ne marche pas. » White, avec un nœud dans l’estomac, présenta le PDS et parcourut quelques diapositives PowerPoint d’introduction devant un public débordant de plus de 400 personnes, sans avoir la moindre idée de la façon dont les choses allaient se dérouler.
Il était alors temps pour McLain de faire la démonstration et, miraculeusement, le programme a fonctionné. La démonstration s’est déroulée sans problème et, à la fin, McLain a été appelé sur le devant de la scène. Les deux hommes ont reçu une ovation électrique et inoubliable. Bien que PDS 1.0 ne soit sorti que plus tard dans l’année, il avait été présenté avec succès et de manière impressionnante aux membres de la NWPCA.
Les débuts de la conception informatisée des palettes
Alors que le Pallet Design Program (officiellement le Projet de recherche et développement pour le développement de la technologie de conception des palettes en bois) a été lancé en 1980 pour développer le PDS, l’histoire de la conception informatisée des palettes a commencé quelques années plus tôt. Des membres de la NWPCA du Missouri (Jack Angelbeck) et de l’Ohio (Jake Phillips) ainsi que quelques autres leaders de l’industrie ont travaillé avec le Dr Walt Wallin du Princeton WV Forest Products Laboratory pour développer un système de conception informatisé qui fonctionnerait sur un mini-ordinateur de type Wang. Ils ont également collaboré avec le Dr Jay Johnson et le Dr E. George Stern de Virginia Tech. Le Dr Johnson était le conseiller pédagogique de White avant de terminer son doctorat. Johnson a mis au point un programme de conception de palettes brut appelé PalAnal.
Sans surprise, pour une première tentative, le logiciel avait des limites. Le plus gros problème avec le programme original était la façon dont ils modélisaient la connexion, a déclaré White. « Je ne veux pas être trop technique, mais ils utilisaient des assemblages à broches, et nous savons tous que les palettes ont des connexions semi-rigides. Le modèle générait donc des résultats trompeurs, et sa portée était de toute façon trop limitée. »
Peu de temps après, la NWPCA s’est impliquée au niveau de l’association, au lieu de se contenter d’initiatives individuelles de ses membres. Comme le rappelle White, Sardo est venu à Virginia Tech et a rencontré William Lavery, alors président de l’université, et le Dr Stern. Il a présenté à Lavery l’idée d’un programme coopératif impliquant l’université, le service forestier de l’USDA et la NWPCA.
John Hosner, directeur du département des forêts et de la faune du Techs, a assigné McLain, White et le Dr Al DeBonis au projet. McLain a été chargé de diriger la recherche, tandis que White, qui avait pris la direction du laboratoire de recherche sur les palettes et les conteneurs WH Sardo en 1979 après le départ à la retraite du Dr George Stern, a été arbitrairement désigné par Hosner comme chef de projet et interface entre les agences. Il devait suivre les activités de chacun et rendre compte régulièrement à la NWPCA. Il a également travaillé avec les développeurs de code source sur la conception des interfaces utilisateur Apple et IBM PC.
D’autres rôles ont été assignés à divers participants. En tant que chef de file, McLain a rassemblé les recherches en une méthodologie cohérente. Il a été soutenu par DeBonis. Terry Gerhardt, du FPL à Madison, dans le Wisconsin, a été chargé de l’analyse des entailles, tandis que Tom Wilkinson, également de Madison et de 20 ans son aîné, était responsable des fixations et des modèles de connexion. Walt Wallin, du laboratoire des produits forestiers de Princeton, en Virginie-Occidentale, a produit la modélisation de la durabilité basée sur la recherche dite PEP au cours des années 1960.
Contributions FPL
Comme Gerhardt le rappelle aujourd’hui, il a été embauché par FPL en tant que jeune chercheur pour travailler spécifiquement sur le projet. Il a travaillé chez FPL jusqu’en 1985. Il avait grandi dans la région, donc ce poste était pour lui l’occasion de revenir sur un terrain familier.
Lorsqu’il fut temps de tester la modélisation par rapport aux tests physiques, le personnel de la NWPCA a demandé à Gerhardt de récupérer les longerons d’une entreprise membre et de les apporter à une autre entreprise, un fabricant de machines, où il pouvait les entailler dans les différentes configurations nécessaires pour soutenir ses recherches.
Avec sa camionnette USFS vert clair chargée de longerons, Gerhardt les a emmenés pour les faire entailler. De retour au laboratoire, les résultats des tests physiques correspondaient presque parfaitement à la modélisation, et Gerhardt n’aurait pas pu être plus heureux.
Le rôle des étudiants diplômés de Virginia Tech
Neuf étudiants diplômés ont participé à la recherche sur le PDS, dont quatre ont participé au projet initial. L’un des premiers chercheurs diplômés était Joe Loferski, qui a obtenu son doctorat en 1985 et est devenu membre du corps enseignant de Virginia Tech. « J’étais l’auteur principal de la première version », m’a-t-il dit. J’ai écrit la partie analyse structurelle pour les crémaillères sur les longerons et les crémaillères sur les planches de terrasse. Il a écrit le code de base de la version originale du PDS, qui a été inclus dans sa thèse de doctorat.
Au début du programme de conception de palettes en 1980, Loferski a noté que l’installation de PDS sur un PC n’était même pas une option. Les PC n’étaient pas encore entrés sur le marché. Au cours du projet, cependant, des ordinateurs personnels ont été introduits sur le marché et sont finalement devenus essentiels pour fournir des PDS aux fabricants de palettes.
Loferski se souvient avec plaisir de l’équipe de développement qui était soudée et concentrée sur la réussite du projet. Les réunions hebdomadaires permettaient à tout le monde de se réunir pour examiner les progrès et planifier les activités de la semaine suivante. C’était amusant à cet égard, a-t-il déclaré. C’était un contrepoint intéressant pour les professeurs principaux, qui trouvaient le processus plus stressant que revigorant.
John McLeod était un autre étudiant diplômé crucial. En 1982 et 1983, il a participé à des recherches sur les valeurs des propriétés des matériaux pour les pièces de palettes en bois. White a été tellement impressionné par le travail de McLeod qu’il lui a offert un emploi après l’obtention de son diplôme.
Au cours de ces années où nous avons travaillé ensemble, il s’est occupé du codage, se souvient White. Il est devenu programmeur autodidacte. McLeod a fait le gros du travail, tandis que White s’est occupé de la conception de l’interface pour s’assurer qu’elle soit conviviale.
Après la sortie de PDS 1.0 en novembre 1984, un travail continu a été entrepris pour corriger les bugs du programme, White répondant aux appels téléphoniques et McLeod effectuant le débogage. La compatibilité des imprimantes a été l’un des premiers problèmes qui a posé quelques difficultés.
L’héritage du PDS
Le PDS a connu un énorme succès à plusieurs niveaux. En tant que produit inestimable, il a permis aux fabricants de palettes de fabriquer des palettes avec plus de confiance et souvent avec moins de matériaux, ce qui s’est traduit par une meilleure expérience client, des économies de coûts et des gains en matière de durabilité. Il s’agit également d’un exemple éclatant de partenariat public-privé extrêmement réussi, lancé contre toute attente dans le climat de désengagement du secteur public de l’ère Reagan. Les gens du secteur public, comme Gerhardt, étaient constamment sur leurs gardes.
« Je pense que c’est une histoire formidable et sous-estimée », a déclaré Gerhardt en y repensant. À ce jour, il reste perplexe quant au fait que l’USFS n’ait pas célébré sa participation au succès du projet. Il a été tenu à l’écart des projecteurs. Il a émis l’hypothèse que ses responsables l’avaient peut-être fait exprès pour s’assurer que le projet ne soit pas tué prématurément. Après tout, seules des entreprises familiales étaient impliquées, et non des entreprises dominantes de l’industrie forestière qui exerçaient une influence sur le Congrès.
John Healy, qui a été président de la NWPCA entre 1987 et 1999, se souvient de l’élan de crédibilité que le PDS a apporté à l’industrie et à l’association. En fait, alors qu’il était en train d’être recruté pour le poste, il a été surpris d’apprendre que la NWPCA disposait d’un tel logiciel.
Au milieu des années 80, les logiciels de CAO étaient très répandus, car toutes les grandes industries utilisaient un type de conception CAO, se souvient-il. Et il y avait cette association de palettes qui avait ce logiciel de CAO, et je me souviens avoir été très impressionné par le fait qu’une industrie composée de toutes ces entreprises familiales et entrepreneuriales ait eu la prévoyance de développer quelque chose comme ça.
Healy se souvient de l’enthousiasme des membres et des publics combles dans les années qui ont suivi, lorsque les mises à jour annuelles du PDS ont été présentées lors des réunions de la NWPCA.
Aujourd’hui, le PDS est disponible dans 40 pays et ce nombre ne cesse d’augmenter. En repensant au succès du PDS, Brent McClendon, l’actuel PDG de la NWPCA, a souligné le rôle des leaders de l’industrie de l’époque dans l’investissement dans le projet collaboratif. « Nous avions des leaders visionnaires dès le début. Ils ont non seulement créé l’énergie derrière le PDS, mais par la suite, nombre de ces mêmes personnes ont créé la Pallet Foundation en 1996 qui a continué le financement important de la R&D du PDS que nous voyons aujourd’hui, a-t-il déclaré.
Il a souligné que cet esprit d’avenir perdure au sein des nouvelles équipes de direction des entreprises de palettes multigénérationnelles. Elles souhaitent continuer à s’appuyer sur les épaules des personnes qui les ont précédées, a déclaré McClendon. Elles souhaitent garder cette vision et cette innovation vivantes.
La Pallet Foundation est la principale source de financement pour la recherche et le développement continus de PDS avec les contributions des membres de la NWPCA et d’autres acteurs du secteur. Alors que PDS continue de se développer dans le monde entier, les débuts du logiciel appartenant à l’association ont été rendus possibles par la collaboration initiale commencée en 1980.
Le plus important dans ce projet n’est pas nécessairement le résultat, qui est en soi extraordinaire, a déclaré M. White. C’est le fait que, pour l’une des premières fois dans ce secteur, le gouvernement fédéral, le gouvernement de l’État et l’industrie privée se sont réunis pour réaliser quelque chose comme ça. C’était remarquable de voir cette coopération entre le gouvernement fédéral, les gouvernements des États et l’industrie privée.
Bien sûr, il y a eu quelques problèmes au début, a-t-il poursuivi, mais le PDS est évidemment l’un des plus grands succès de recherche ici à Virginia Tech, et certainement au sein de l’université et du département. Vous pouvez vous en rendre compte, c’était un programme monstrueux.
Aujourd’hui, nous le tenons pour acquis. Mais prenez au moins un instant pour réfléchir à l’incroyable effort, à l’angoisse et à l’inspiration qui ont rendu possible l’histoire du PDS.
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