Les parents témoignent de la douleur insoutenable après le meurtre de leur fillette de 10 mois par sa gardienne

Les parents témoignent de la douleur insoutenable après le meurtre de leur fillette de 10 mois par sa gardienne

Les parents dévastés d’une fillette de 10 mois, qui a été tuée par sa gardienne en 2018, ont exprimé le vide qui consume leur existence depuis ce drame. « Katy Jomphe a détruit notre vie et notre famille », ont souligné les parents alors que le procureur de la Couronne réclame une peine d’emprisonnement de 12 ans. Les parents, dont l’identité est protégée pour préserver celle de la petite victime, ont vu leur vie basculer le 1er mai 2018. Ce matin-là, leur petite fille a commencé sa journée comme d’habitude à la garderie de Katy Jomphe, à Sainte-Brigitte-de-Laval. Mais lorsque le téléphone a sonné peu après 10 heures, leur monde s’est effondré. Convulsions. Ambulance. Réanimation cardiaque. Mort cérébrale. Puis ces mots « qu’aucun parent ne veut entendre ». « Votre fille a très probablement été secouée », ont révélé les médecins des soins intensifs pédiatriques du CHUL. La famille a été brisée. Les enquêteurs sont immédiatement arrivés à l’hôpital, et tout l’entourage est devenu suspect. Dans cet horrible contexte, la mère et le père de la fillette ont dû prendre la décision la plus difficile, celle de laisser partir leur enfant. « Nous avons partagé les derniers moments de la vie de notre fille entre sa chambre d’hôpital et les interrogatoires de la police », a raconté la mère en deuil avec émotion. Elle a rappelé que pendant trois longues semaines, aucun membre de la famille ne pouvait être avec leur autre enfant sans la présence de la protection de la jeunesse en raison de l’enquête. « Chaque fois que je ferme les yeux, je revois ma fille morte dans mes bras à l’hôpital, avec d’un côté ma fille mourante et de l’autre la police pour leur enquête », a ajouté le père. La grand-mère de l’enfant a également témoigné de ces moments d’angoisse, du cri de son fils qui venait de débrancher « sa belle petite amour ». Elle a déclaré que « votre cœur se déchire de votre poitrine » et a parlé d’une lente agonie que rien ne peut réparer. « Katy Jomphe nous a privé de notre droit au bonheur ». Entre douleur et tristesse, les parents ont également dû annoncer à leur fils de 4 ans et demi que sa sœur était partie et qu’elle ne reviendrait plus. Un an plus tard, ils ont dû lui expliquer les raisons du drame une fois l’enquête de police terminée. La mère a raconté avec force que « annoncer une atrocité comme celle-ci à un enfant n’a rien de doux. […] Son visage s’est décomposé. D’un côté, une colère incontrôlable, de l’autre une tristesse infinie. Il s’est mis à pleurer toutes les larmes de son corps. Je n’oublierai jamais ce moment, cela a brisé mon cœur de mère ». Elle a souligné que la gardienne avait « brisé une partie de l’enfance de son fils ». Le jeune garçon, maintenant âgé de 10 ans, a écrit dans une lettre lue au tribunal : « Cela a bouleversé ma vie. Je me suis forgé un caractère entre la douleur et la tristesse que j’ai ressenties ». En entendant ces témoignages éprouvants, l’accusée et sa mère, qui l’accompagnait, ont éclaté en sanglots dans la salle d’audience. Le procureur de la Couronne, Me Michel Bérubé, a plaidé que l’acte commis par Katy Jomphe ce jour-là n’était pas « un simple écart de conduite » ou un « incident isolé ». Un voisin est venu témoigner pour la poursuite, révélant qu’il entendait souvent la femme de 42 ans crier après les enfants, tant ceux de la garderie que les siens. La sœur de l’accusée a également témoigné avoir entendu Katy Jomphe insulter l’enfant lors d’une conversation téléphonique juste avant le drame. « Tu vas manger ta crisse de banane », a crié la gardienne à sa petite victime. La sœur de la gardienne a reconnu qu’elle ne laisserait pas son enfant chez cette personne et qu’elle n’aimerait pas que son enfant soit traité de cette manière. Me Bérubé a plaidé qu’il ne s’agissait pas d’un accident, mais d’un geste d’une grande violence, et a demandé à la juge d’imposer une peine de 12 ans de détention. Les représentations de l’avocat de la défense, Me Nicolas Déry, auront lieu le lendemain, mardi. La défense a jusqu’à mercredi pour interjeter appel du verdict de culpabilité rendu en mai dernier.

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