En pleine nuit, sur les plages du Sénégal, des personnes se dirigent vers des pirogues chargées de quelques affaires et de la nourriture pour entreprendre une traversée éprouvante d’une semaine. Ces hommes, femmes et enfants embarquent, souvent munis d’une simple boussole, sur l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde, qui les mènera jusqu’à l’archipel espagnol des Canaries.
Certaines tragédies n’anéantissent pas le désir d’évasion. Depuis le début de l’année, plus de 23 000 migrants sont arrivés clandestinement sur cet archipel espagnol, un record… Parmi les passagers, de nombreux pêcheurs sénégalais tentent le tout pour le tout dans l’espoir d’une vie meilleure. Alors que la pêche artisanale permettait de subvenir aux besoins d’un habitant sur cinq au Sénégal, les poissons se font de plus en plus rares en raison de la concurrence des chalutiers industriels.
En effet, le Sénégal a signé des accords de pêche avec l’Union européenne, mais a également accordé de manière suspecte des licences à des navires chinois. Résultat : les pêcheurs n’ont plus les moyens de subvenir aux besoins de leurs familles et quittent massivement le pays, ce qui augmente le nombre de candidats à l’exode.
