2024-04-26 01:00:00
Ce vendredi, la commission d’enquête PUA « Neukölln II » de la Chambre des représentants de Berlin se penchera à nouveau sur l’assassinat de Burak Bektas en avril 2012. Que s’est-il passé à l’époque ?
Burak Bektaş, un Berlinois d’origine turque, a été abattu dans la rue à Neukölln sans raison apparente. L’affaire n’a pas été résolue à ce jour. Nous avons quatre sessions pour cette affaire et celle de Luke Holland qui sont liées les unes aux autres. L’Anglais Holland a été abattu à Neukölln en septembre 2015. Rolf Z., qui possédait également des souvenirs nazis chez lui et des armes, a été reconnu coupable du meurtre. Il est réapparu dans le dossier de l’affaire Bektaş. Il y avait des indices sur cet homme. En commission, nous examinons si ces questions ont été suffisamment étudiées. Certains éléments suggèrent que les conseils ont été suivis, mais très tardivement et pas avec l’intensité qu’on aurait pu espérer.
L’affaire Bektaş a-t-elle un lien avec la série d’attentats de Neukölln sur lesquels la PUA est censée enquêter ?
Nous l’avons inclus dans la commission car il existe des preuves suggérant que l’affaire a un mobile de droite et est liée à la série d’attentats. Le meurtre s’est produit dans un contexte temporel qui le suggère, comme par exemple la dénonciation du NSU fin 2011. Des appels à la vengeance ont été lancés par la scène de droite, y compris à Neukölln. Et de la part des personnes concernées, de leur famille et de leur entourage, il existe un grand besoin d’informations sur le travail des autorités.
Il y a certainement des questions sur Alexander H. L’officier était responsable de l’enquête dans l’affaire Bektaş. Et il est tenu pour responsable du fait que près de 400 cas de crimes d’extrême droite n’ont pas été traités.
Je peux très bien comprendre que la confiance de la famille de Burak Bektaş dans les autorités ait été perdue à cause de ces informations. Alexander H. a récemment témoigné devant le comité et a témoigné relativement volontiers, mais il avait également d’étranges lacunes dans sa mémoire. Nous n’avons pas encore pu établir un lien direct avec les cas non traités. Mais on se demande pourquoi très peu de néo-nazis ont été interrogés immédiatement après le meurtre de Burak Bektaş. Il est difficile de comprendre pourquoi ces néo-nazis ont été interrogés et si rapidement écartés des suspects. Tout comme la sélection des témoins sur les lieux du crime qui ont été interrogés.
Qui doit être entendu sur l’affaire Bektaş ?
Nous attachons une grande importance à ce que les personnes concernées aient une voix au sein de la commission. Un avocat du coplaignant a déjà témoigné. Nous recevons également des nouvelles du centre d’aide aux victimes « Reach Out », qui a accompagné la famille de très près, ainsi que des policiers et deux procureurs impliqués dans le dossier.
Est-il certain que le meurtre de Bektaş ait une origine de droite ?
D’autres motifs ne sont pas du tout apparents dans cette affaire. Et il y a beaucoup à dire à son sujet. Nous ne pourrons probablement pas résoudre ce meurtre au sein de la commission d’enquête. Nous ne pouvons pas enquêter. Mais nous passerons en revue le travail des autorités.
Ne faut-il pas détecter une certaine réticence au sein de la police berlinoise à soupçonner des crimes d’origine droite ?
Nous vivons ce phénomène encore et encore auprès de la police berlinoise et pas seulement là-bas. Il y a toujours eu des événements au cours desquels les preuves de motivations de droite ont été initialement écartées. Certaines des personnes concernées ont été interrogées comme si elles étaient elles-mêmes impliquées dans le crime ou en étaient en partie responsables. Il s’agit d’un phénomène typique des autorités de sécurité allemandes que nous, en commission, devons dénoncer sans cesse. Il existe une image ennemie profondément ancrée : l’ennemi est à gauche et le danger venant de droite a tendance à être sous-estimé et minimisé. Nous avons également des cas de comportements racistes ou de crimes d’extrême droite au sein de la police berlinoise. Nous ne voyons toujours aucune mesure cohérente être prise contre ces personnes. Il y a par exemple le cas du policier Stefan K., qui a été légalement reconnu coupable d’une agression raciste contre un réfugié. Il est toujours en service.
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