Le constat est sans doute un peu surprenant dans le contexte actuel, et pourtant, c’est la réalité : en cette fin du mois d’octobre, les prix du pétrole sont similaires à ce qu’ils étaient le vendredi 6 octobre, quelques heures donc avant que le Hamas lance une série d’attaques meurtrières dans le sud d’Israël.
Quelques heures avant une guerre sanglante au Proche-Orient… Il y a trois semaines, le baril de WTI – la référence américaine – s’échangeait à un peu moins de 83 dollars ; aujourd’hui, le même baril vaut… un peu moins de 83 dollars. Entre-temps, la guerre dans cette région du monde a évidemment fait grimper le prix du pétrole, jusqu’à environ 90 dollars, un surcoût que les professionnels décrivent volontiers comme une “prime de guerre”.
Mais, écrit Ole Hansen, responsable des matières premières chez Saxo Banque, cette “prime de guerre” du pétrole brut “a été effacée avec la chute brutale des cours du pétrole lundi [30 octobre, NDLR] en raison des espoirs croissants que le conflit entre Israël et le Hamas restera contenu et ne s’étendra pas à l’Iran, la plus grande inquiétude des marchés tout au long de ce conflit. Les perspectives de demande à court terme, qui montrent des signes de ralentissement, pèsent également sur les prix”.
Autrement dit, les traders se concentrent plus sur ce qu’ils appellent les “fondamentaux du marché du pétrole” – l’offre et la demande, la vigueur de la croissance économique dans le monde, etc. – que sur la géopolitique et ses risques. Un pari délicat parce que, si la guerre entre Israël et le Hamas venait à déborder, à s’étendre à l’ensemble du Moyen-Orient – et en particulier à l’Iran – alors, oui, les prix du pétrole pourraient vraiment flamber.
Dans le pire des cas, le baril de pétrole pourrait même valoir jusqu’à 157 dollars selon la Banque mondiale ! Ce serait d’ailleurs un record absolu, le record actuel – un peu plus de 147 dollars le baril – ayant été établi en 2008.
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