15/11/2024 APERÇUS
Le manque de capacité n’est généralement pas un problème dans le domaine des transports. Jusqu’en 2020, l’une des principales caractéristiques des marchés du fret routier était l’offre excédentaire de véhicules. Le transport maritime était encore plus sujet à la surcapacité. Le fret aérien était légèrement différent : les trois grandes compagnies de transport aérien exprès maintenaient un contrôle fort sur de larges segments du marché en raison de la sophistication de leurs réseaux, mais pas en raison d’une pénurie d’avions. En fait, dans une grande partie du monde, il y avait trop de marchandises dans les entrepôts. Cette situation d’offre excédentaire pourrait changer à mesure que les constructeurs aéronautiques peinent à répondre à la demande.
Le problème est que les principaux fabricants d’équipements ont des chaînes d’approvisionnement qui ont du mal à s’adapter à des niveaux de production plus élevés. Un exemple récent est celui du constructeur de moteurs à réaction Rolls-Royce. L’entreprise s’est efforcée, bien que pas toujours avec succès, de fournir les niveaux nécessaires de support en matière de pièces de rechange aux clients de son gros moteur Trent 1000. Ce moteur particulier, qui propulse les avions de ligne à long rayon d’action tels que le Boeing Dreamliner, s’est révélé avoir un appétit vorace pour les composants. Il semble que Rolls-Royce ne puisse pas obtenir suffisamment de composants pour entretenir la flotte existante, et encore moins l’étendre. Ces problèmes de chaîne d’approvisionnement ont également un impact sur les grands centres de maintenance exploités par Rolls Royce, avec des pénuries de stocks de pièces de rechange et des difficultés de capacité des centres de maintenance.
La situation est telle que certaines compagnies aériennes exploitant le Trent 1000 restreignent leurs opérations : British Airways a interrompu ses services entre Londres et Fort Worth Dallas, et Virgin Atlantic a ralenti l’introduction de nouveaux services vers Israël et le Ghana.
Rolls-Royce n’est pas la seule entreprise à souffrir de problèmes de chaîne d’approvisionnement. Boeing et Airbus viennent d’être contraints d’investir de l’argent dans SpiritAero Systems, un fournisseur qui fabrique des composants pour les ailes et les fuselages d’avions. SpiritAero Systems lutte depuis longtemps pour assurer sa rentabilité, mais les récentes grèves chez Boeing semblent avoir déstabilisé les opérations de production et de gestion des stocks, ce qui a eu un impact sur les flux de trésorerie. Une faillite de SpiritAero Systems paralyserait la production d’une grande partie de Boeing et d’Airbus, ils doivent donc garantir sa stabilité.
Ces questions illustrent non seulement l’importance de la gestion de la chaîne d’approvisionnement pour l’industrie aérospatiale, mais avertissent également qu’il y aura probablement des limites à l’approvisionnement en avions à court et moyen terme. Compte tenu de la forte demande actuelle de fret aérien, cela aura probablement un impact significatif à la fois sur les taux de fret et sur la qualité du service.
THOMAS CULLEN
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