Depuis minuit, heure locale, un couvre-feu est en vigueur dans tout le pays en raison des violences de ces derniers jours, où plus de 100 personnes seraient mortes, selon l’AFP.
Les manifestations ont été lancées début juillet par des étudiants de la plus grande université du pays, puis se sont étendues à d’autres établissements d’enseignement supérieur et à d’autres groupes de la population.
Le gouvernement du Bangladesh a réagi en faisant patrouiller un grand nombre de policiers et de forces militaires dans les rues – et en restreignant l’accès à Internet.
Insatisfaction à l’égard du système de quotas pour les emplois gouvernementaux
Les protestations sont basées sur le mécontentement à l’égard du système de quotas rétabli, ce qui signifie que plus de la moitié des emplois gouvernementaux sont réservés à des groupes sélectionnés, en particulier aux anciens combattants qui ont pris part à la guerre de libération du pays contre l’actuel Pakistan en 1971 et aux membres de leurs familles.
Les emplois sont recherchés car le chômage est élevé et une grande partie de la population vit dans la pauvreté. Dans le même temps, les critiques estiment que le système favorise les groupes pro-gouvernementaux.
Sommet de l’ONU : Profondément préoccupé par la violence
Un porte-parole de la police déclare que plus de 300 policiers ont été blessés lors des manifestations, tandis qu’un journaliste de l’agence de presse AFP témoigne des tirs violents de la police sur les manifestants.
Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, se déclare profondément préoccupé par la violence et appelle les forces de sécurité à respecter les droits de l’homme.
“Les attaques contre les étudiants manifestants sont particulièrement choquantes et inacceptables”, déclare-t-il dans Une déclaration.
Un nouvel éclairage sur d’anciennes contradictions
La Première ministre Sheikh Hasina, qui dirige le pays depuis 2009, a été critiquée pour avoir dirigé les développements dans une direction de plus en plus autoritaire. Les groupes de défense des droits de l’homme ont averti que l’opposition était réduite au silence.
Les manifestations ont également ouvert d’anciennes lignes de fracture entre ceux qui luttaient pour la liberté du Bangladesh et ceux qui étaient accusés de collaborer avec le régime pakistanais, écrit l’AFP.
Ce n’est pas la première fois que le système de quotas est critiqué. En raison de mécontentements antérieurs, il a été aboli en 2018. Après un procès devant la Cour suprême, le système a été réintroduit en juin de cette année.