Les putschistes du Niger forment un gouvernement quelques heures avant la nomination des pays voisins pour décider de leur réponse à la crise | International

Les putschistes du Niger forment un gouvernement quelques heures avant la nomination des pays voisins pour décider de leur réponse à la crise |  International

2023-08-10 15:29:27

Le régime militaire issu du coup d’État perpétré le 26 juillet au Niger a formé un gouvernement, selon un décret du nouvel homme fort du pays, le général Abdourahamane Tiani, lu à la télévision nationale tôt jeudi matin. L’annonce intervient quelques heures avant la célébration à Abuja (Nigéria) d’un sommet crucial organisé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), où des “décisions importantes” devraient être prises, selon l’organisation, sur la réponse des voisins de la crise que traverse le pays du Sahel.

Le nouveau gouvernement nigérian marque la consolidation du régime militaire qui a déposé le président élu, Mohamed Bazoum. Il est dirigé par l’économiste Ali Mahaman Lamine Zeine, qui sera Premier ministre, et comprend 20 ministres. Parmi ceux-ci, ceux de la Défense et de l’Intérieur sont des généraux du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le groupe qui a pris le pouvoir.

Lamine Zeine, qui avait déjà été présenté comme Premier ministre le 7 août dans un autre spot télévisé, a une longue carrière politique. Économiste de formation de 58 ans, il a été directeur de cabinet de l’ancien président Mamadou Tandja en 2001 et nommé un an plus tard ministre des Finances pour tenter de remédier à la situation économique difficile du Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde. Il a occupé ce poste jusqu’en 2010, date à laquelle Tandja a été renversé par un coup d’État. Lamine Zeine appartient à la formation politique de cet ancien président, le MNSD-Nassara, un ancien parti unique. Il a également été le représentant résident de la Banque Africaine de Développement (BAD) au Tchad, au Gabon et en Côte d’Ivoire.

La Cedeao ne s’est pas encore prononcée sur la formation de ce nouvel exécutif. Ses membres se réunissent ce jeudi matin pour leur deuxième sommet extraordinaire en moins de deux semaines. Le précédent a eu lieu le 30 juillet et il a été convenu de donner aux putschistes un ultimatum de sept jours s’ils ne remettaient pas au pouvoir le président déchu, ce qui ne s’est pas produit. Le président nigérian Bola Tinubu, qui est également la tête tournante de la CEDEAO, a déclaré dans le discours d’ouverture du sommet qu’il est crucial “d’accorder la priorité à la diplomatie dans la recherche d’un retour à la gouvernance constitutionnelle au Niger”. .

La junte militaire qui gouverne le Niger a également refusé mardi dernier de recevoir une délégation de médiation tripartite composée de représentants de la CEDEAO, de l’Union africaine et de l’ONU. Cependant, ce mercredi, le putschiste nigérien, le général de brigade Abdurahamane Tiani, a rencontré les autorités religieuses du Niger et du Nigeria. Parmi eux, Tiani a rencontré l’ancien gouverneur de la banque centrale du Nigeria et l’ex-émir de Kano (la plus grande ville du nord du Nigeria), Alhaji Muhammadu Sanusi II, qui s’est ensuite rendu à Tinubu.

Selon ce que l’ancien émir a déclaré à la presse nigériane, il n’a pas été envoyé par le gouvernement nigérian pour s’entretenir avec le putschiste, alors qu’il était au courant de la rencontre. Après cela, il est allé informer le président Tinubu des détails de ses entretiens afin de “tout mettre en œuvre pour rapprocher les deux parties afin d’améliorer la compréhension”.

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La CEDEAO a réitéré sa préférence pour les moyens diplomatiques pour « rétablir l’ordre constitutionnel » au Niger, mais n’exclut pas le recours à la force. Entre le 2 et le 4 août, les chefs militaires des pays qui composent cette organisation se sont également réunis à Abuja et ont élaboré un plan au cas où le bloc régional déciderait de déployer une éventuelle intervention militaire au Niger.

Dans l’attente des décisions des chefs d’Etat et de gouvernement du bloc régional, la junte putschiste nigérienne a décidé ce mercredi de relever le niveau d’alerte des Forces armées, tout en accusant la France de tenter de déstabiliser le pays. Les nouveaux dirigeants de Niamey voient la CEDEAO comme une organisation « à la solde » de la France, ancienne puissance coloniale. Les militaires l’ont accusée mercredi d’avoir violé la fermeture de l’espace aérien en vigueur depuis dimanche et d’avoir “libéré” des “prisonniers terroristes”, des faits rapidement démentis par Paris.

Pendant ce temps, au Niger, une résistance interne a émergé cherchant à restaurer Bazoum. Mardi dernier, l’ancienne ministre d’État du gouvernement déchu, Rhissa Ag Boula, a annoncé la création du Conseil de la Résistance pour la République contre le putsch. Ag Boula, important ancien chef rebelle touareg, a déclaré son “soutien indéfectible” aux initiatives de la CEDEAO.

Le Niger est le quatrième pays de la région à connaître un coup d’État depuis 2020, après ceux de la Guinée, du Mali et du Burkina Faso. Ce pays était l’un des derniers alliés des pays occidentaux dans la région du Sahel, déstabilisé par la violence des groupes islamistes présents dans la zone.



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