Un tiers des Québécois serait prêt à passer une semaine sans avoir recours à des appareils technologiques, révèle un nouveau sondage publié par l’Académie de la transformation numérique (ATN). Mais pour la grande majorité des gens d’ici, concilier vie numérique et appareils électroniques est difficile, voire impensable.
Est-ce vraiment un mépris de l’environnement, une certaine paresse ou un manque d’information sur les alternatives ? Quoi qu’il en soit, les Québécois branchés s’en tiennent au comportement de la majorité ; Ainsi, il n’y a qu’une personne sur quatre à envisager la réparation d’un appareil électronique lors d’une casse ou d’un dysfonctionnement, révèle l’enquête.
Dans la même perspective, près de 75 % des personnes interrogées ont déclaré préférer acheter du neuf lorsqu’il s’agit d’appareils électroniques, plutôt que des téléphones, ordinateurs et autres gadgets d’occasion.
Cette tendance est constante pour tous les types d’appareils examinés, et s’étend également aux téléviseurs et aux consoles de jeux vidéo.
La perspective change un peu du côté des personnes toujours aux études : une personne sur trois privilégiera alors le réchauffement ou les appareils reconditionnés.
Sans surprise, c’est la question du prix qui justifie cette utilisation de l’utilisateur.
Et devant l’afflux quasi constant de nouveaux modèles, année après année, 57% des adultes déclarent avoir remplacé leur smartphone avant qu’il ne continue à fonctionner. En général, ce téléphone est cependant utilisé pendant un peu plus de quatre ans avant de prendre le chemin de l’écocentre, de la poubelle, ou encore d’un tiroir.
Un fond de tiroir, oui, car le quart des internautes québécois interrogés dans le sondage ont admis conserver des appareils électroniques non fonctionnels. Et 17 % des personnes interrogées font de même, mais avec des appareils et gadgets qui fonctionnent toujours.
De l’avis de Jonathan Deschênes, professeur à HEC Montréal et spécialiste de la consommation responsable et de l’économie circulaire, ce type de comportement est impossible à maintenir, à long terme.
“Notre niveau actuel de production et de consommation planétaire ne peut pas être maintenu à long terme”, dit-il.
« La situation est alarmante et génère de l’inquiétude, voire de l’écoanxiété. Cependant, le comportement des consommateurs ne reflète pas nécessairement cette réalité inquiétante. Dans le milieu académique, les termes « green gap » (écart vert) ou « écart valeur-action » (écart entre les valeurs et les actions) sont souvent évoqués pour décrire la différence entre l’attitude envers l’adoption d’un comportement responsable et la réalité. actions des individus. »»
Le professeur Deschênes dénonce également ce qu’il qualifie d’« obsolescence accélérée » des produits électroniques, une stratégie utilisée par les fabricants pour s’assurer de vendre toujours plus d’appareils. “Dès que les produits électroniques sont acquis, leurs jours sont comptés”, déplore-t-il.
Un peu d’espoir
Tout n’est pas perdu, justement, en ce qui concerne les appareils électroniques. L’enquête ATN révèle ainsi que 58% des sondés offrent une seconde vie à des gadgets encore fonctionnels, notamment sous la forme d’un don à un proche (28%).
Un peu plus de la moitié des participants (54%) choisiront également de mettre à disposition des appareils qui ne fonctionnent plus dans les points de dépôt dédiés.
De l’avis de Dominique Lévesque, directrice générale de l’Association pour le recyclage des produits électroniques du Québec, cette proportion est encore trop faible. Selon elle, les appareils oubliés dans un tiroir, à la maison, “représentent une richesse en matériaux récupérables et en ressources non renouvelables”.
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