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Les raisons pour lesquelles Airef estime que la réforme des retraites n’est pas viable et quelles en sont les conséquences

Les raisons pour lesquelles Airef estime que la réforme des retraites n’est pas viable et quelles en sont les conséquences

‘Le premier, à l’avant’. Cela pourrait être un titre superficiel du rapport analytique publié par l’Autorité indépendante pour la responsabilité budgétaire (Air) ce vendredi sur l’impact de la réforme des retraites approuvée il y a quelques jours et dont le déploiement débute en janvier 2024. De manière générale, l’instance de contrôle des comptes apprécie une hausse substantielle des dépenses due à la revalorisation des retraites avec l’IPC et une panoplie de mesures complémentaires , visant principalement à augmenter les revenus du système, qui seront insuffisants pour que le solde résultant de la réforme soit neutre. Rien n’est plus éloigné de la réalité, la nouvelle loi parrainée par le ministère de la Sécurité sociale va augmenter le déficit des retraites et porter la dette publique à des sommets insoupçonnés au milieu du siècle.

A grands traits et dans le scénario de référence, le plus réalisable aux yeux de l’administration fiscale, il dessine une trajectoire de dépensé croissance, principalement en raison de la revalorisation des pensions avec l’IPC. Il souligne que les dépenses passeront des 11,7 % actuels du PIB à 16,3% du PIB en 2049, pour chuter en 2070 à environ 13,9 % du PIB. En d’autres termes, au moment de la plus grande tension financière sur la Sécurité sociale – qui provoquera l’avalanche de départs à la retraite du « baby-boom » dans les années à venir – le Budget général devra payer des pensions pour 4,6 points de pourcentage de plus que le PIB. Autant dire que d’ici là la facture annuelle sera de 55 200 millions d’euros de plus, qui viendront s’ajouter aux plus de 190 000 millions de décaissements dans ce poste qui sont actuellement effectués, si bien qu’au milieu du siècle le coût annuel des retraites sera déjà d’environ 250 000 millions par an.

Qu’est-ce qu’Airef et quel rôle joue-t-il dans les retraites ?

A ce stade, il convient de rappeler que le rapport présenté par Airef sur l’impact des mesures décidées par le Gouvernement en matière de retraites est d’une grande valeur. non contraignantoui, donc cela n’oblige pas le gouvernement à mener de nouvelles actions ou modifications au décret récemment approuvé, mais cela suppose un avis collégial qui, au-delà, aura un poids décisionnel plus important à partir de 2025.

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Airef, pas en vain, est l’organisme dont la fonction principale est de vérifier les comptes publics. Cependant, des sources de l’institution racontent à ABC que malgré l’abondante documentation publiée vendredi dernier, ils ont rencontré de réelles difficultés lorsqu’il s’agit de condenser les informations de la mémoire économique du gouvernement, et sur certaines projections faites par l’exécutif.

Or, l’Etat lui-même accorde désormais à Airef un rôle crucial en matière de retraites, puisqu’il devra assurer tous les trois ans à partir de 2025 un analyse similaire à celui exposé à ce moment, et sur la base de ces conclusions, le décret de réforme des retraites prévoit que le Gouvernement mène des actions spécifiques en ligne avec les recommandations émises par Airef. Et si tel n’est pas le cas, il est prévu que le mécanisme d’équité intergénérationnelle, l’un des éléments incorporés dans la réforme et durci dans ce deuxième paquet de mesures, soit activé automatiquement avec une augmentation de la contribution associée, qui sera à les 1,2 % de la masse salariale à partir de 2029.

Comment Airef contredit-il le gouvernement ?

A ce stade, sur ce scénario central, le rapport de projections d’Airef est loin des estimations faites par le cabinet du ministre de la Sécurité sociale, José Luis Escriva. Dans un premier temps, le Gouvernement estime que les mesures visant à améliorer les revenus de la Sécurité Sociale et qui serviraient à couvrir la hausse des dépenses attendue avec la hausse des pensions avec l’IPC ajouteront 1,1 point de PIB aux revenus de cotisations une fois que les périodes transitoires d’augmentation de base, de quota de solidarité et de mécanisme d’équité intergénérationnelle ont pris fin.

Ici, Airef place un niveau approximatif de gain de revenumais en comptant parmi eux l’amélioration prévue par le nouveau système de cotisation sur le revenu réel des indépendants, ajoutant au total 1,3 point de PIB aux caisses de la Sécurité sociale.

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Jusqu’à présent, il semble que les projections d’Airef et du gouvernement soient proches. L’exécutif estime un niveau similaire de revenus et un niveau approximatif de dépenses, bien qu’il y ait à un point où les prévisions sont éloignées. La clé, en particulier, réside dans la différence d’estimation de l’épargne due à l’allongement de l’âge effectif de départ à la retraite, à travers la réforme de la préretraite et les nouvelles incitations au report de la retraite. En fait, la Sécurité sociale reconnaît déjà que ce seraient les seuls moyens d’ajuster les dépenses, mais les calculs sur les économies que le système pourrait faire sont loin d’être stables.

En effet, les techniciens de la Sécurité Sociale sont conscients que les mesures de pure collecte sont insuffisantes pour couvrir l’augmentation des dépenses attendues et font confiance à plus d’un point d’économies de dépenses dans l’eallongement de l’âge effectif de départ à la retraite, qui a environ 64 ans et demi, selon une autre étude de la Banque d’Espagne. Et là Airef met le pied au mur, même s’il accepte l’épargne en raison du retard de certaines sorties du marché du travail – ils estiment que 30% des futurs retraités pourraient accéder à une retraite à 68 ans – qui atteindrait 0,8% mais le durcissement des départs anticipés est rendu nul et non avenu.

«Le facteur clé de l’augmentation des dépenses de retraite est la démographique, tandis que les facteurs institutionnels et du marché du travail modèrent cette croissance tout au long de l’horizon de projection », indique le rapport. La poussée à la baisse des dépenses exercée par les facteurs institutionnels et du marché du travail s’intensifie jusqu’en 2050 en raison de la pleine application de la réforme de 2011, du report de l’âge de la retraite promu par la réforme de 2021 et de la baisse de la pension maximale en termes réels issu de la réforme de 2022. “Après 2050, on voit comment la pression démographique commence à diminuer, ce qui modère la contribution de ce facteur à la croissance des dépenses de retraite sur le PIB”, explique Airef.

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« En outre, il existe une large marge d’incertitude quant à l’évolution future de l’impact des réformes et du reste des facteurs. Un bon exemple serait les effets des incitations à retraite retardéequi dépend des changements de comportement de tous les agents », prévient le texte.

Suite du rapport

En premier lieu, comme mentionné, le rapport présenté cette semaine n’est pas contraignant, mais il est pertinent. Il n’est pas surprenant que l’organe d’audit chargé d’évaluer tous les trois ans l’état d’avancement de la réforme, et dont il devrait devenir ajustements ou nouvelles augmentations des cotisations pour équilibrer les comptes, une première opinion certes prudente a déjà été émise avec peu de garanties à l’horizon. En fait, il conclut qu’en termes de durabilité, les mesures approuvées, loin de contribuer à la garantir, augmenteront le déséquilibre financier du système d’un montant qui atteindra 1,1 % du PIB d’ici 2050.

Et deuxièmement, il faut rappeler qu’Airef évalue et recommande le Gouvernement sur la base de ses audits des comptes. Mais ça vient examen de Bruxelles la prochaine commençant au printemps et qu’elle procédera à un contrôle exhaustif de l’impact des mesures. L’arrivée de la quatrième tranche de financement des fonds européens correspondant à l’Espagne, d’un montant de 10 000 millions d’euros, dépendra du résultat, favorable ou non. Et il semble que cette première analyse aux multiples mises en garde sur l’effet de la réforme des retraites obscurcit plutôt qu’elle n’éclaire le travail d’analyse et de conclusions que doit mener la Commission européenne.

De plus, si le scénario ne s’améliore pas sensiblement dans les deux prochaines années, la première analyse d’Airef pourrait déjà ouvrir la porte à nouvelles augmentations de prix à travers le mécanisme d’équité intergénérationnelle, une des actions prévues dans la réforme et avec ce scénario financier pour s’en rapprocher un peu.

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