Les résultats de l’enquête PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) 2022, publiés en décembre dernier, ont une fois de plus confirmé Singapour comme un “modèle” en matière d’éducation.
Pour rappel, PISA évalue tous les trois ans les performances scolaires des élèves âgés de 15 ans dans trois domaines clés : la compréhension de l’écrit, la culture mathématique et la culture scientifique, pour déterminer leur “capacité à résoudre des problèmes complexes, à penser de manière critique et à communiquer de façon efficace”.
Pour l’année 2022, environ 700 000 élèves issus de 81 systèmes éducatifs de pays membres ou non de l’OCDE ont pris part à l’évaluation. Il convient également de noter la participation de pays africains tels que l’Égypte, le Ghana ou encore le Maroc. Singapour a obtenu les meilleurs scores dans les trois domaines : lecture, mathématiques et sciences, et a confirmé la qualité de son système éducatif.
Déjà, sa méthode d’enseignement des mathématiques (“du concret, à l’image, puis à l’abstrait”) est désormais adoptée par plus de 70 pays à travers le monde. La France, qui a vu le niveau de ses élèves en mathématiques baisser, a annoncé à travers son ministre de l’éducation qu’elle adoptera “de manière progressive” cette méthode singapourienne à partir du primaire.
En lisant les publications et interviews sur “le miracle de Singapour”, il est impossible de ne pas aboutir à la conclusion que, pour moi, résume tout le succès de la “Cité-Etat”, à savoir que : A SINGAPOUR, L’EDUCATION C’EST DU SERIEUX, UN INVESTISSEMENT !
Un élément marquant est l’importance accordée à la qualité des enseignants. L’État a commencé par rendre le métier très enviable.
Cela attire d’excellents candidats en termes de qualifications et surtout d’amour pour la profession. En plus de la formation initiale et continue, des perspectives de carrière et de développement professionnel, l’enseignant singapourien bénéficie d’une reconnaissance particulière qui se traduit par des salaires élevés et du respect.
L’État va jusqu’à mobiliser des moyens médiatiques pour que les enseignants jouissent de l’admiration et de la gratitude des citoyens. Cela permet de recruter et de maintenir les meilleurs profils dans le système et d’éviter le syndrome de la pénurie mondiale d’enseignants qui affecte l’éducation, jusqu’à la fermeture d’écoles, dans de nombreux pays occidentaux.
C’est ce que confirme Pak Tee, professeur à la National Institute of Education de l’Université de Nanyang, lors d’une interview publiée dans le journal EL PAIS. “Nous avons travaillé dur pour faire de l’enseignement une profession respectable. Les enseignants sont les architectes de la nation qui aident à construire notre pays. En tant qu’enseignant, vous ne serez pas riche, mais vous vivrez confortablement”. Il faut noter ici que, pour le PISA, trois facteurs ont été déterminants dans la performance des élèves, parmi lesquels la valeur sociale des enseignants ainsi que leur niveau de rémunération.
Ainsi, Singapour est passé d’un pays pauvre à une nation riche et enviée grâce à un système éducatif performant qui produit des ressources humaines de qualité. Le professeur Pak Tee résume cela en ces termes : “Notre histoire a commencé en 1965 lorsque nous avons obtenu notre indépendance. Nous n’avions rien d’autre : pas de pétrole, pas d’agriculture, pas de bois, pas de caoutchouc. Nous n’avions que des ressources humaines, et l’éducation est un pilier majeur de notre développement national “.
Une façon de rendre hommage aux enseignants du Sénégal, tout en leur souhaitant une très bonne année académique pleine de succès! À la promotion B2 Anglais 2015 de la FASTEF!
Saliou Yatt, professeur d’anglais au lycée de Dodel/Podor.